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Sidwaya N° 7654 du 29/4/2014

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Association construisons ensemble-recherche sur les citoyennetés en transformation : 10 ans au service de la décentralisation
Publié le mercredi 30 avril 2014   |  Sidwaya


Association
© Autre presse par DR
Association construisons ensemble-recherche sur les citoyennetés en transformation : 10 ans au service de la décentralisation


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L’Association construisons ensemble-Recherche sur les citoyennetés en transformation (ACE-RECIT) a célèbré du 24 au 26 avril 2014 à Ouagadougou, sa décennie d’existence et tenu concomitamment son assemblée générale ordinaire sur le thème : « Dix ans de recherche et d’appui à la construction de la citoyenneté : bilan et perspectives ».

En une décennie de fonctionnement, l’Association construisons ensemble-Recherche sur les citoyennetés en transformation (ACE-RECIT) a apporté une contribution énorme à la décentralisation et au développement du Burkina Faso. La célébration de l’anniversaire a débuté le 24 avril sur le thème : « dix ans de recherche et d’appui à la construction de la citoyenneté : bilan et perspectives ». Le parrain de l’évènement, le maire de la commune de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo a loué les mérites de l’association qui contribue à une décentralisation véritable et une citoyenneté active au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest. « Parler de citoyenneté, c’est reconnaître les initiatives que les acteurs qui vivent dans une localité prennent et qui de ce fait, construisent la communauté », a-t-il noté. La décennie d’engagement de l’association auprès des collectivités locales, a, selon le constat de Marin Casimir Ilboudo, produit des résultats significatifs. Au nom des membres de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) partenaires principaux et bénéficiaires des actions de l’ACE-RECIT, il a félicité les acteurs de cette association citoyenne de développement. Le premier responsable de ACE-RECIT, Raogo Antoine Sawadogo est d’abord revenu sur le parcours de l’association. Dans les années 1990, a-t-il rappelé, la plupart des Etats ouest-africains se sont lancés dans le processus de décentralisation inscrit dans la mouvance globale de la démocratisation sur le continent. Dans ce contexte, a souligné M. Sawadogo, « l’association s’est inscrite dans la logique des transformations sociales en cours, parmi lesquelles la citoyenneté communale se présente comme la plus adaptée à l’émergence d’un réel Etat de droit ». L’hypothèse de l’ACE-RECIT était que si la décentralisation était un fait politique accepté et avalisé par le gouvernement et le pouvoir législatif, elle n’était pas encore citoyenne, elle n’était pas encore entrée dans la vie des gens.
Si aux yeux des populations « la décentralisation n’agissait pas positivement sur leur cadre de vie et de travail, sur leurs revenus, sur leur éducation, sur leur santé, alors ils la jugeraient inutile ». Le pari de l’association était de « bâtir quelque chose de nouveau, visant à préparer les conditions d’un rendez-vous crédible entre décentralisation et développement ». Dans cette lancée, a dit Raogo Antoine Sawadogo, il fallait relever deux défis. Le premier était de montrer qu’une municipalité peut porter un véritable projet de développement négocié avec la population. Le deuxième défi était de doter les administrations centrales de capacités de services efficaces en direction de ces municipalités pour les aider à assumer pleinement leurs compétences. En prenant le nom « Laboratoire Citoyenneté » en 2005, l’ACE-RECIT renforçait l’idée que les nouvelles collectivités sont des « laboratoires sociaux » où s’invente un nouveau rapport à la chose publique. La stratégie d’action au cours de ces dix ans a consisté à l’articulation entre recherche et action à l’échelle locale, nationale et sous-régionale.

Refonder l’Etat à partir du local

Du bilan politique de l’association, on retient entre autres, la confirmation de la vision de l’ACE-RECIT, qui est la refondation de l’Etat à partir du local, en essayant de mieux comprendre et d’accompagner un double mouvement. D’un côté, un mouvement descendant qui part de l’Etat jusqu’au citoyen « individu » à travers l’installation des institutions locales. De l’autre côté, un mouvement ascendant, la citoyenneté « par le bas » en cours de construction dans les sociétés ouest-africaines. En outre, plusieurs espaces ou instances de réflexion ou de délibération ont été alimentés par les produits de recherches et la capitalisation des actions de l’association. M. Sawadogo a cité notamment : le Conseil consultatif sur les réformes politiques, le cadre sectoriel de dialogue sur la décentralisation au Burkina Faso, le séminaire gouvernemental sur la décentralisation, le conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA. Il y a eu aussi des actions d’interpellation sur l’état civil, l’éducation, la santé, la libre circulation des personnes et des biens, etc. qui ont abouti à la relecture ou à l’élaboration de textes de lois, d’arrêtés et de décrets tant au Burkina que dans des pays de la sous-région comme le Bénin, le Mali et le Niger. Par ailleurs, pour amplifier son action, l’ACE-RECIT a pris une dimension sous-régionale à travers l’accompagnement de plusieurs Organisations de la société civile (OSC) et des collectivités territoriales dans plusieurs pays autour de grands bassins de vie tels que le Parc W, le Liptako-Gourma, le bassin du fleuve Sénégal et le Kénédougou. « Notre credo est que la citoyenneté communautaire ne deviendra réelle qu’à partir des pays frontières et des bassins de vie, véritables points de suture », a soutenu M. Sawadogo. A l’étape actuelle, l’action de l’association concerne 7 pays de la sous-région et environ 200 collectivités territoriales avec une population estimée à 10 millions d’habitants. Il a mentionné le rôle de leadership joué par la recherche du "Laboratoire Citoyenneté" dans son domaine aux niveaux national et internationale. Il a cité également l’espace de partage des résultats de recherche et d’enrichissement mutuel entre chercheurs impulsé à travers le concept « séminaire des sciences sociales » qui se tient mensuellement depuis 2010. Une quarantaine d’études ont été finalisées et publiées non seulement dans la revue RECIT mais également dans des revues scientifiques aux niveaux africain et international. Le "Laboratoire Citoyenneté" a, durant la décennie, encadré et produit ses propres docteurs, doctorants, masterants et d’autres experts. En perspective pour les dix prochaines années, l’ACE-RECIT compte poursuivre la construction de la gouvernance et de la citoyenneté sur les chantiers de la décentralisation, du service public, du foncier et des ressources naturelles. Pour ce faire, plusieurs actions sont envisagées parmi lesquelles, le renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles des collectivités ainsi que leurs capacités de production de services publics de qualité, l’accompagnement des OSC pour être de véritables forces de propositions, etc. En outre, le "Laboratoire Citoyenneté" entend mieux s’investir dans des thématiques, les mines et l’orpaillage, l’urbanisation et la démographie galopante, l’intégration régionale et la citoyenneté communautaire.

Bachirou NANA

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