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L`Observateur Paalga N° 8609 du 28/4/2014

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Canonisation Jean XXII et Jean-Paul II : Les nouveaux saints de l’Afrique
Publié le lundi 28 avril 2014   |  L`Observateur Paalga




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Le culte des saints, essentiel dans l'Eglise catholique, remonte à saints Pierre et Paul, morts martyrs à Rome et sur l'exemple desquels est bâtie toute l'histoire du catholicisme. Ce dimanche 27 avril, l'actualité mondiale a été marquée par la canonisation des papes Jean-Paul II et Jean XXIII par le Souverain Pontife François en présence de son prédécesseur, Benoît XVI; 4 papes donc pour une cérémonie au cours de laquelle l'Eglise catholique a célébré les enseignements du concile Vatican II (1962-1965), véritable renouveau de l'Eglise pour l'ouvrir au monde, décidé par le second cité, mort en pleins travaux du concile ; et largement mis en œuvre, mais tempéré, dit-on, par le premier nommé. Jean XXIII, connu en Europe comme le bon pape jovial, bonasse, est celui à qui l'Eglise africaine doit, par exemple, la politique de l'inculturation, qui a consisté à intégrer certaines valeurs de nos traditions à la liturgie romaine en ce qu'elles n'ont rien de contraire au dépôt de la foi catholique.

Cette politique a contribué à un renouveau dans l'Eglise, moyennant quoi nous avons de nos jours des rites marqués par le rythme, les couleurs, la joie de vivre communicative. Depuis l’inculturation est sur les rails surtout dans nos contrées où le christianisme est, il faut l’avouer, une religion «importée». On a ainsi vu les tam-tams et autres balafons faire leur entrée dans l’Eglise. On a aussi vu certains, emportés par l’euphorie, pousser le bouchon plus loin en appelant au remplacement des Saintes espèces (hostie et vin) par les produits de chez nous, en l’occurrence les galettes et le dolo.

L'Afrique lui doit aussi son premier cardinal, Mgr Laurean Rugambwa, de Dar es Salam en Tanzanie, créé le 28 mars 1960.

Pour ce qui est de Jean-Paul II, l'Africain, il a accordé une place de choix notamment aux Eglises d'Afrique pour qui il a créé 17 cardinaux. En 1995 à l'occasion du premier synode africain et pour la première fois, l'Afrique a fait entendre ses tambours à la place Saint-Pierre à Rome. La Fondation Jean-Paul II pour le Sahel au Burkina est une autre initiative de ce pape en faveur du continent noir.

Cette célébration, en mondovision, s'est déroulée en présence de vingt-quatre chefs d'Etat, plus de quatre-vingt dix délégations officielles et près d'un million de fidèles.

Outre le flot humain qu'elle a drainé à Rome, cette canonisation a montré une fois de plus la popularité du pape actuel et plus encore celle, toujours intacte dans beaucoup de pays, du pape polonais Jean-Paul II, qu'environ un million de personnes il y a trois ans s'étaient déjà massé à Rome pour entendre Benoît XVI le déclarer "Bienheureux".

Si par son concile Vatican II, Jean XXIII fut l'inspirateur d'un renouveau inédit dans l'Eglise catholique qui, après sa mort, a profondément modifié le rapport des croyants au monde et aux autres religions, en particulier avec les Juifs, désormais considérés comme des "frères aînés" dans la foi et non plus comme les responsables de la mort de Jésus, sa nouvelle approche a, jointe à une réforme de la liturgie, provoqué un schisme intégriste, mené par monseigneur Lefèbvre.

Quant à Jean-Paul II, qui a incarné une nouvelle manière d'être pape, il a porté la parole renouvelée aux quatre coins du monde pendant quelque 140 voyages dont deux au Burkina en mai 1980 et en janvier 1990. Ses visites dans des pays communistes ont contribué à l'effondrement du mur de Berlin, notamment son emblématique phase : "N'ayez pas peur..." Premier pape à entrer dans une synagogue et à prier au mur des Lamentations, il a inscrit le dialogue avec les autres religions dans les devoirs du catholique. "Chacun va chercher ce qu'il veut dans ces deux figures de sainteté; ce sont des modèles sûrs", a expliqué Mgr Georges Pontier, président de la conférence des évêques de France.

Une Eglise ouverte sur le monde pour l'un, pasteur bonasse, une Eglise "évangélisatrice et missionnaire" pour l'autre, "curé du monde", deux visions de l'Eglise que le pape actuel, dit-on, a visiblement souhaité reprendre à son compte.

Déclarer saints ensemble Jean XXIII et Jean-Paul II permettrait aussi de déplacer le centre de gravité de l'Eglise catholique, laquelle serait toujours marquée par le long pontificat de Jean-Paul II, et de limiter les possibles excès d'un culte de sa personnalité.

Ces canonisations dites à marche forcée, laissent certains sceptiques : ainsi la célébration par François du "bon pape", béatifié en 2000 par Jean-Paul II près de 40 ans après sa mort, serait un choix personnel, même que le premier pape issu de l'hémisphère sud se serait affranchi des règles pour imposer cette cérémonie et l'annoncer quelques mois seulement après son avènement, et aurait dispensé Jean XXIII d'un deuxième "miracle", habituellement nécessaire pour passer de "bienheureux" à "saint".

Quid de Jean-Paul II? Il lui serait reproché sa sévérité envers les théologiens de la libération, d'avoir fermé les yeux sur la pédophilie au sein de l'Eglise, de l'autoritarisme, et son acceptation d'un culte de la personnalité. Conséquence de tout cela, les intégristes schismatiques de Mgr Lefèbvre, pour qui le concile Vatican II symbolise "l'autodestruction de l'Eglise", ont déploré que "le sceau de la sainteté" ait été garanti à ces papes concilaires.

Sans aller aussi loin, on peut se demander tout de même si, dans la béatification puis la canonisation rapide de Jean-Paul II par exemple, l'avocat du diable (1) a eu toute la latitude de jouer son rôle. A la décharge de François, il faut dire qu'il a hérité du processus enclenché en un temps record par Benoît XVI pour la canonisation de Jean-Paul II, puisqu'un mois tout juste après sa mort, son successeur a ouvert son procès en béatification sans attendre le délai de 5 ans, théoriquement prévu.

La Rédaction

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