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Le Quotidien N° 1049 du 28/4/2014

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Les Kundé 2014, la Sonabel et la Rtb/Télé : le trio décevant d’une soirée
Publié le lundi 28 avril 2014   |  Le Quotidien


Culture:
© aOuaga.com par Ouedraogo
Culture: Cérémonie de remise des KUNDE 2014
Vendredi 25 Avril 2014. Ouagadoudou au Burkina. La salle des Banquets a abrité la cérémonie de distinctions des talents burkinabé et africains. la première dame Chantal Compaoré parrainait ce diner-gala.


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Comme annoncée, la 14e édition des Kundé, manifestation musicale d’envergure internationale qui a tenu la dragée haute en Afrique occidentale et qui récompense les mérites d’artistes musiciens burkinabè et étrangers s’est tenue le vendredi 25 avril 2014 à la salle des banquets de Ouaga 2000. Cette soirée n’a pas tenu toutes ses promesses. Du coup les participants sont repartis déçus et les téléspectateurs manquent de mots pour exprimer leur colère. Qu’en était-il au juste ? Par les lignes qui suivront, le poète, sans être un professionnaliste du show-biz donne sa lecture des faits. Tenez-en !
1°) Des Kundé 2014
D’entrée de jeu, nous signalons que les Kundé 2014 est la mauvaise édition qui nous a été donnée de voir après quatorze éditions. Comment comprendre qu’après quatorze ans d’existence, l’amateurisme, la pagaille et la complaisance règnent encore en maitre absolu ? Pour une manifestation sensée débutée à 21 heures GMT, la soirée a commencé à 22 heures. L’on pointera du doigt le délestage, mais le commissariat général des Kundé très avisé des délestages pendant la période chaude au Burkina Faso, devait prendre des précautions. Ne dit-on pas qu’on ne piétine pas deux fois les testicules d’un aveugle ? Et pour notre part cela signifie purement et simplement « être laxiste. » Dja Press on est où là ?
En outre, la salle des banquets de Ouaga 2000 est trop exigu pour contenir une manifestation d’une telle envergure. Et c’est ridiculiser les participants que de les confiner dans la dite salle transformée en boite de sardines pour la circonstance. Conséquence : il régnait une « chaleur d’enfer » pour ces messieurs tirés dans leurs costumes et ces grandes dames hautement habillées et maquillées. Certains étaient obligés de sortir de temps en temps pour prendre une bouffée d’air qui, d’ailleurs n’était pas aussi rafraichissante à cause de la canicule. Les plus téméraires restés collés à leur siège défiaient la forte chaleur en agitant sans arrêt leurs éventails pour se rafraichir un tant soit peu : la salle n’était pas bien climatisée. Et dire qu’ils ont payé chacun 50 000 franc CFA pour être servi de la sorte, franchement c’est décevant. En sus de cela, la décoration très simpliste du plateau mêlée à l’exigüité du podium n’offraient ni un goût prononcé pour le beau ni une aisance sur scène. N’oublions pas que le jeu produit par la lumière et la mosaïque des couleurs devraient nous transporter dans un autre monde mais hélas !
Que dire de l’animation et des différentes prestations musicales ? Retenir quatre animateurs pour une soirée, nous trouvons que cela est trop et ne fait pas professionnel. A cela, il faut ajouter le fait que les animateurs passaient leur temps à lire les papillons, ce qui ne donne pas de la vivacité à l’animation. Pour nous, un animateur est avant tout un homme de scène et pour tenir son public en haleine, l’animateur doit être inventif sans être pédant ; il doit savoir communiquer avec son public dans une expression qui captive et égaie, et la voix caractérisée par un timbre posé, un débit bien cadencé et une tonalité qui se laisse guider par les circonstances du moment. D’ailleurs un couple d’animateurs talentueux pouvait simplement et professionnellement assurer le show si leur choix portait le sceau de la compétence, du professionnalisme et du mélange artistique (nous entendons par mélange artistique une combinaison entre des professionnels et des célébrités joviales telles que des humoristes, des comédiens, des guignols,, des slameurs, etc.) ; qui pourrait même monter des scénarii pour la circonstance, mais une fois de plus, hélas ! Coté prestation des artistes, nous pouvons retenir que cela n’était pas au top. Si ce n’est pas une prestation qui est interrompue (cas du groupe Zaiko langa langa) c’est l’artiste lui-même qui tue sa prestation, donc n’impressionne pas : (voix basse de Pamika, timidité de Hamed Smani, etc.)
Pour ce qui est de la complaisance du jury même si certains nous diront que juger le jury n’est pas de nos prérogatives, nous rétorquons tout simplement que nous avons la capacité de poser un regard critique et objectif sur un fait donné. Si non comment comprendre qu’Imilio Lechanceux nominé dans trois catégories sorte bredouille des Kundé ? Pourtant, il a fait danser des gens partout avec son « mot de passe » et « super ». Pour notre part, il méritait un Kundé, mais le jury a ses raisons que nous ignorons certainement. Aussi, l’autre remarque non moins importante est la difficile explication sur le vote du public. Nous trouvons que l’écart des votes entre les trois nominés est très flagrant. Bill Aka Kora est premier avec 76% des votes suivi de Rovane qui totalise 16% des votes et Alif Naba ferme la marche avec 8% des votes du public. Quelque part, il y a anguille sous roche. Airtel Burkina et le commissariat général des Kundé devraient se prononcer sur cette anomalie si tant il est vrai qu’un « deal » n’a pas sapé le jeu.
Au regard de ce tableau peu reluisant, nous constatons que la quatorzième édition des Kundé a plus énervé qu’égayé. Quatorze ans après, l’organisation reste embryonnaire et n’a pas gagné en maturité pourtant les gens continuent de payer cher le ticket d’entrée.
2°) De la participation de la SONABEL au Kundé 2014.
Comme il fallait s’y attendre, la SONABEL en ce temps de canicule devient un dérangeur incontournable dans toute activité humaine. Les Kundé 2014 ont subi avec fracas un énième délestage. Annoncé au JT de 20 heures pour une synchronisation en direct à 21 heures, la cérémonie n’a pu commencer qu’à 22 heures faute d’électricité. Pourtant, pour une manifestation aussi grandiose que les Kundé, les organisateurs devraient mettre les petits plats dans les grands plats pour éviter à tout prix ce désagrément. C’est toute honte bue que nous assistons à ces délestages intempestives qui n’honorent ni la société qui assure un service public, ni le Burkina Faso. Pour des organisations sérieuses, il faudra arrêter de porter un optimisme béat aux dieux de la nationale d’électricité, car cette société a montré ses limites dans la fourniture d’électricité. Pour notre part, les organisateurs avisés devraient prévoir un plan B pour parer à toute éventualité. Ne dit-on pas qu’organiser c’est savoir planifier et prévoir ? Enfin, ce délestage a même privé certains téléspectateurs de suivre en direct la retransmission des Kundé pourtant nos factures d’électricité sont chères et nous payons tous la Taxe de développement de l’électrification (TDE).
3°) De la retransmission des Kundé 2014 par la RTB/télé
La chaine au cœur des grands événements, la télévision nationale du Burkina, était chargée de la retransmission de la manifestation. Mais les nombreux téléspectateurs nationaux et internationaux ont été déçus par la qualité des images et du son qui leur a été servie. Qu’en était-il au juste ? Visiblement les techniciens n’étaient pas à la hauteur soit par leur incompétence soit par la mauvaise qualité du matériel de travail. A l’heure du numérique et du moment où la chaine est sur satellite, l’on ne devrait plus tâtonner. A cause de la TNB, l’image de notre pays a encore subi un coup dur. Pourtant, à la veille des élections couplées de 2012, le ministère de la Communication a reçu une allocation budgétaire de plus de quinze (15) milliards de francs cfa pour le plan de développement de la RTB. L’utilisation de cette somme a même fait des gorges chaudes à l’époque. Notre télévision nationale, la télévision mère peine à sortir de la boue mais, le ministère de la Communication a préféré la promotion des télévisions régionales et l’achat du matériel roulant. Monsieur le ministre de la communication, nous attendons vos explications sur la gestion de vos priorités en matière de plan de développement de la RTB. Pour notre part, nous remarquons qu’il y a un manque de volonté manifeste d’encadrer professionnellement nos techniciens et de leur octroyer du matériel performent qui répond aux exigences du métier. S’il s’avère que nos propos ne sont pas fondés, le directeur général de la RTB et le ministre de la Communication devraient demander impérativement des explications aux techniciens qui assuraient la retransmission. Dans le cas contraire, le DG de la RTB et le ministre de la Communication devraient rendre simplement le tablier car il s’agit là des manifestations d’une mauvaise gestion et d’une politique aux antipodes de l’émergence. C’est dommage qu’à certains points de presse du gouvernement les journalistes sont rabroués pourtant ces derniers manquent de matériel adéquat pour assurer un service de qualité. La retransmission des Kundé 2014 qui nous a été donnée de voir nous a frustrés et nous pensons que les téléspectateurs par la voix de la ligue des consommateurs devraient assigner la RTB en justice pour mauvais service rendu à la nation et pour « atteinte à la dignité de la patrie ». Il est inadmissible que nous payions la Taxe de soutien au développement des activités audiovisuelles de l’Etat (TSAADE) et que nous ne bénéficiions pas d’un service de qualité de la part de la RTB.
Que conclure ?
La14e édition des Kundé a porté atteinte à la sensibilité des Burkinabè d’ici d’ailleurs. Si le commissariat des Kundé a péché dans l’organisation, les habitudes honteuses de la SONABEL et de la RTB ont contribué aussi à gâcher la soirée. Plusieurs participants sont repartis le cœur serré et les téléspectateurs ont été profondément déçus. La seule consolation de cette soirée merdique est sans doute le sacre du prince de Konkistenga, l’artiste aux pieds nus Alif Naba qui remportait son premier Kundé d’or de la musique burkinabè. Ses premiers mots après la réception du trophée des mains de l’épouse du chef de l’Etat qui était encore la marraine de la cérémonie étaient ceci : « Je dédie ce trophée à ma mère et à l’orphelinat sainte Thérèse de Loumbila (20 km au nord de Ouagadougou). Merci à vous qui avez cru en moi. Ça fait 10 ans que vous croyez en mes albums. Chacun de mes albums fait partie de la vie de ce pays maintenant. Que la musique burkinabè prospère toujours.» Chapeau bas à l’artiste et carton rouge au commissariat des Kundé, à la SONABEL et à la RTB.
PS : Notre propos sans être exhaustif est sans doute discutable. D’ailleurs nous ne sommes pas forcement détenteur de la vérité. Nous avons voulu juste participé au débat et susciter la prise de parole chez toute personne qui se sent concernée par l’article. Notre démarche se veut participative et citoyenne, car nous demeurons convaincus qu’ensemble nous bâtirons un Burkina Faso meilleur .

Signé Emile LALSAGA
Professeur certifié de français
Poète de l’amour et de la douleur
Tel : 78833237
Email : wendguuda2000@gmail.com

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