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Sidwaya N° 7295 du 14/11/2012

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Crises dans les universités publiques du Burkina : une gestion peu académique
Publié le mercredi 14 novembre 2012   |  Sidwaya


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Université de Cocody (Côte d`ivoire)


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La crise dans les universités publiques du pays s’est cristallisée ces derniers temps autour de la reprise ou non des étudiants exclus de l’Université de Koudougou pour des faits de violences notamment sur un enseignant. Cette situation assez exceptionnelle vient rappeler que le monde universitaire d’ici n’est pas à l’abri de contestations souvent violentes de l’autorité de l’enseignant par les étudiants, et même souvent par leurs parents. Face à la récurrence de l’argument de la force dans les temples du savoir, les autorités universitaires n’ont pas toujours pratiqué la fermeté qu’elles proclament à longueur de conférence de presse. Chose pourtant nécessaire pour ramener les étudiants indélicats dans les rangs. A Koudougou, les étudiants ont beau jeu de réclamer l’annulation des sanctions prises à l’encontre de leurs camarades activistes. Le contre exemple de Bobo-Dioulasso est là pour témoigner à l’endroit de tous les fauteurs de troubles, qu’il est toujours possible de se tirer d’affaire après s’être conduit en bandits sur les campus. Pour une décision réputée irrévocable du conseil de vie universitaire, trois étudiants de l’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso exclus en fin 2009 s’en sont tirés finalement à bon compte après avoir été repris. Quel message les autorités universitaires ont-elles voulu envoyer à ceux- là qui s’autorisent à faire arrêter les cours, y compris par la contrainte, pour faire aboutir leur plateforme revendicative ? Qu’on peut, sans risquer gros, bloquer les bus de transport des étudiants, bander les muscles devant ses camarades dans l’amphithéâtre, menacer l’enseignant, vider la salle des cours ? Dans le cas précis de l’UPB, les décisions du conseil sont devenues subitement révocables sans qu’on n’y comprenne grand-chose, pour permettre aux étudiants visés par les sanctions de reprendre les cours. Cela a permis de mettre fin aux grèves qui avaient lieu par pure coïncidence, peut être, lors des visites du chef de l’Etat à Bobo-Dioulasso en janvier 2010, pour l’inauguration du port sec et en mars de la même année, pour le lancement officiel des préparatifs du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso. Le problème n’est pas résolu pour autant. Il s’est posé même avec plus d’acuité, cette fois à l’Université de Koudougou où huit étudiants ont été exclus pour 5 ans, et six autres définitivement, non seulement de l’Université de Koudougou, mais aussi des établissements d’enseignement privé et public du Burkina, non pas pour des faits de grève, mais plutôt pour des manquements graves à la discipline et aux franchises universitaires. L’option de la fermeté dans la situation de l’UPB aurait-elle permis d’éviter le remake ? Rien n’est moins sûr. Mais à Koudougou, l’écheveau semble particulièrement difficile à démêler avec l’entrée en jeu du Syndicat national autonome des enseignants chercheurs du Burkina Faso (SYNADEC/ BF). En mettant en garde « contre les tergiversations et les accommodements aux règles universitaires », le syndicat anticipe un éventuel dénouement à la bobolaise, c’est-à-dire, l’annulation pure et simple des sanctions au risque de courir le risque d’ouvrir un autre front. Dans ces cas de figure, il faut le dire, il aurait été mieux indiqué pour les autorités universitaires d’assumer l’impopularité de la fermeté, au lieu de céder à la facilité du rétropédalage. N’est-il pas légitime de prendre le parti de la sévérité face à ces groupes d’étudiants, qui ont tendance à décider de tout sur les campus, à imposer de nouveaux horaires de bus, à annuler ou à reporter unilatéralement des évaluations en violation des règles établies pour des motifs qui ne concernent en définitive que les desiderata de quelques individus ? En attendant, il faudra trouver la potion magique à la crise qui secoue l’Université de Koudougou et qui puisse servir à prévenir d’autres crises dans les autres universités publiques du pays.

Mahamadi TIEGNA

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