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L`Observateur Paalga N° 8605 du 22/4/2014

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Santé

Prévention de la fièvre Ebola : Un buchée pour les agoutis de Blandine
Publié le mardi 22 avril 2014   |  L`Observateur Paalga


Prévention
© aOuaga.com par A.O
Prévention de l`épidémie d`Ebola : de la viande d`agouti saisie à Ouaga
Samedi 19 avril 2014. Ouagadougou. Dans le cadre de la prévention de l`épidémie de fièvre Ebola, une équipe de vétérinaires, de la Ligue des consommateurs et de la gendarmerie a saisi de la viande d`agouti dans un restaurant de l`arrondissement 6. Photo : Mme Blandine Bouda, propriétaire du restaurant


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Dans le cadre des récentes mesures gouvernementales prises pour prévenir la fièvre Ebola au Burkina Faso, une mission conjointe des ministères des Ressources animales et halieutiques, de l’Environnement et de la Ligue des consommateurs a fait une descente chez Blandine Bouda, restauratrice spécialisée dans la vente de viande de gibier au quartier Patte-d’oie. Sous la protection d’une escouade de gendarmes, le directeur de la santé publique et de la législation, le Dr Adama Maïga, a pu saisir, non sans difficulté, une douzaine d’agoutis, ces rongeurs considérés avec les primates comme les principaux vecteurs du virus d’Ebola et une importante quantité de viande sauvage. C’était le samedi 19 avril 2014.


Blandine Bouda, coordonatrice de l’Association des dolotières et revendeuses de dolo du Kadiogo, n’oubliera pas de sitôt ce week-end de Pâques. Son restaurant, une référence dans la capitale pour les amateurs de viande de gibier, a reçu la visite de «clients» particuliers le samedi 19 avril 2014.

Tout le contenu du congélateur de Dame Blandine a été saisi en une demi- heure. C’est un coup de fil anonyme qui a alerté la Ligue des consommateurs que Blandine Bouda, détenait un important stock de viande de brousse chez elle.

Particulièrement de l'agouti, ce rongeur qui est selon les spécialistes de la santé animale l’un des principaux vecteurs du virus d’Ebola, cette épidémie qui connaît une recrudescence dans la sous-région ces dernières semaines. La Ligue des consommateurs n'a pas perdu de temps à en saisir les autorités, qui ont organiser illico presto une descente sur les lieux.

La mission qui a été conduite par le Dr Adama Maïga, directeur de la santé publique et de la législation, n’a pas fait dans la dentelle. En dépit des récriminations et des quolibets des ouailles de Dame Blandine, avec son équipe, il est resté inflexible, imperturbable et imperméable aux supplications des employés et des rejetons de la restauratrice. «Tout cela n’est que jalousie, manigance des envieux, c’est Dieu, le plus costaud, qui vous payera», lançaient frénétiquement le maître de céans, Blandine Bouda, à la fois dépitée et écœurée.

«Je n’ai pas volé… je n’ai pas tué, je n’ai pas non plus de cadavre dans mon frigo, alors pourquoi cette escouade de gendarmes armés jusqu’aux dents et ce bataillon de journalistes débarquent-ils chez moi ? Si ce n’est pour gâter mon marché», martelait-elle "Calmez-vous madame", lui rétorque d’un ton posé le Dr Adama Maïga, chef de la mission. «Nous ne faisons qu’exécuter une mesure gouvernementale… SVP, je veux des gans pour charger». L’opération s’est déroulée dans une ambiance très tendue

Ce n’est pas à nous de vous doter d’équipements de travail, réplique sèchement un employé de la célèbre restauratrice. La situation s’envenime, et les propos malveillants fusent. Les gendarmes s’interposent pour calmer les esprits. Il faut dire que les dolotières et les préposés de la restauratrice ne sont pas particulièrement tendres avec l’équipe. «On sait que vous allez manger ça après… mais nous espérons que vous nous payerez à la fin du mois».

Blandine Bouda, chevalier de l’ordre national, se pose moult questions sur les motivations et les objectifs de cette descente spectaculaire dans son restaurant, elle a l’impression que le ciel lui tombe sur la tête en cette veille de Pâques. Je ne se suis qu’un alevin dans cette affaire d’agoutis, a-t-elle déclaré. Et de poursuivre ainsi. «J’espère seulement que pour une question d’équité et de bon sens vous irez saisir l’importante quantité d’agoutis élevés par des gens beaucoup plus forts que moi dans ce pays».

Par ailleurs, Il faut rappeler que l’objectif de cette descente était de saisir uniquement les agoutis, qui sont considérés comme d’importants vecteurs du virus d’Ebola. Mais il s’est trouvé que ces rongeurs étaient conditionnés dans le même congélateur que d’autres gibiers (Lire encadré) . Le virus étant extrêmement contagieux, le Dr Maïga, affirme-t-il, n’avait pas d’autre choix que de saisir tout le contenu du congélateur. Toute la saisie a été incinérée le même jour à l’abattoir de Ouagadougou sous la surveillance des forces de l’ordre et la supervision du directeur de la santé publique et de la législation.

Jusqu’à l’heure où nous bouclions la présente, le texte de la récente mesure gouvernementale interdisant l’importation de viande sauvage, base légale de cette expédition chez Dame Blandine, restait introuvable. En outre, le Burkina Faso ne dispose pas encore de laboratoire qualifié pour mettre en évidence le virus d’Ebola. Selon le Dr Adama Maïga, des prélèvements seront envoyés à l’Institut Pasteur de Dakar pour analyse.

Jean Stéphane Ouédraogo

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