Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8603 du 17/4/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment



Politique

Article 37 : “Que la sagesse habite le roi et ses courtisans”
Publié le jeudi 17 avril 2014   |  L`Observateur Paalga


Le
© Autre presse par DR
Le président du Parti de la renaissance nationale (PAREN), Tahirou Barry


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Du 22 mars au 12 avril 2014, le président du Parti de la renaissance nationale (PAREN), Tahirou Barry, a séjourné aux USA où il a pris part à un forum sur le thème : «Jeunes leaders : la démocratie en action». Rencontre au cours de laquelle le candidat à la présidentielle dit avoir rappelé aux autorités américaines «les aspirations de son pays au changement». Sur les questions du Sénat, du référendum et de l’article 37, Tahirou Barry reste solidaire de la position du chef de file de l’opposition et espère que la sagesse habitera «le roi et ses courtisans» pour savoir qu’«une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer».

Vous venez de rentrer d’un récent séjour de trois semaines aux USA. Rappelez-nous le cadre dans lequel se situait ce voyage au pays d’Obama.

• Ce voyage se situe dans le cadre du programme du département d’Etat Américain en faveur des jeunes leaders depuis 1940. Il vise à favoriser la compréhension mutuelle entre les USA et les autres pays du monde entier. Des leaders comme Nicolas Sarkozy et, chez nous, Roch Marc Christian Kaboré en ont bénéficié. Cette année, le groupe francophone regroupait 12 pays, et j’ai eu l’honneur d’être le représentant du Burkina.

Sur quoi a porté exactement ce programme ?

• Nous avons abordé des sujets importants comme la politique africaine des USA, le système électoral, le leadership politique, l’engagement citoyen, etc.

En tant que premier responsable d’un parti politique, le PAREN, quelle a été votre contribution à cet espace d’échanges dont le thème a été : «Jeunes leaders : la démocratie en action» ?

• Nous avons réaffirmé notre attachement à l’éducation citoyenne comme seul moyen de parvenir à un système électoral crédible. Pour nous, la démocratie ce n’est pas de l’agitation ni le refuge des seuls nantis et autres vendeurs d’illusions. C’est une compétition d’idées avec des citoyens conscients et avertis. C’est pourquoi, sans moyens, à chaque instant, en tant que parti politique, on travaille à l’information et à l’éducation du citoyen conformément à l’article 13 de notre Constitution.

Homme politique de l’opposition, qui plus est candidat (déjà !) à la présidentielle de 2015, quels acquis avez-vous pu tirer de cette rencontre ?

• Je parlerai plutôt d’enseignements. J’ai découvert une grande nation fière de son histoire et attachée à ses valeurs qu’elle essaie de préserver au moyen de l’éducation depuis la maternelle par exemple, des représentations et des organisations citoyennes. Des valeurs comme le travail, le mérite, la ponctualité, l’organisation, la rigueur et le sérieux dans l’engagement m’ont beaucoup marqué. Nous avons par exemple participé à la distribution de vivres à des milliers de dignes pauvres vieillards et handicapés sans ressources à Seattle par une organisation non gouvernementale financée par des personnes privées et cela m’a rappelé notre âme, l’âme africaine fondée sur la solidarité qui veut que chacun assiste l’autre selon ses moyens et que chacun reçoive selon ses besoins.

Est-ce que vous avez eu l’occasion d’échanger avec des autorités politiques ou administratives américaines ? Si oui, quelle est leur perception sur la situation politique burkinabè ?

• Nous avons effectivement été reçu au département d’Etat, au Sénat et à la Maison-Blanche par d’importantes autorités mais sachez qu’elles étaient déjà très averties sur la situation du Burkina. Elles savent des choses qu’on ne saurait imaginer ! Je me suis contenté de rappeler les aspirations de mon pays au changement et au bien-être. J’ai aussi souhaité que le quota des jeunes bénéficiant d’une telle mission soit amélioré car je sais qu’il y a dans mon pays des milliers de jeunes plus méritants que moi et qui cherchent désespérément des opportunités pour s’affirmer.

Vous êtes revenu le jour où le Front républicain, au cours d’un meeting à Bobo, a ouvertement appelé à l’arbitrage du peuple sur la question de l’article 37. Alors, en cas de référendum, quelle sera l’attitude du PAREN ? Le boycott ou la campagne pour le non ?

Le Front républicain, au regard de ses objectifs, n’est qu’un front contre la république. La république, c’est quoi ? Victor Hugo l’a dit : «La république affirme le droit et impose le devoir». Le devoir de nos dirigeants actuels est de respecter notre loi fondamentale sans la tripatouiller à des fins personnelles. Organiser un référendum pour sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels, qui est le choix du peuple depuis la Deuxième République, serait faire basculer notre régime vers la monarchie, contrairement aux dispositions de l’article 165 de notre Constitution. Le peuple s’est déjà prononcé en 2000 sur cette question et le questionner à nouveau ressemble aux manœuvres d’un époux qui demande à son épouse de repartir, 10 ans après son mariage, renouveler son consentement devant le maire.

Cela n’est pas normal ! Un consentement reste constant tant qu’il n’est pas vicié. Monsieur Compaoré est au terminus de son parcours, et il doit maintenant se retirer pour écrire ses Mémoires que nous aurons du plaisir à lire pour comprendre notre histoire politique récente. Nous souhaitons que la sagesse habite le roi et ses courtisans, car, comme on le dit, une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer. En cas de référendum, le PAREN ne prendra qu’une position en concertation avec le CFOP.

Quelles sont les perspectives pour un parti sans moyens comme le PAREN ?

• Je voudrais relever que la fortune matérielle n’est rien face à la richesse de l’âme. L’histoire nous enseigne que les personnes sans moyens mais confiantes réalisent toujours des résultats durables là où des personnes riches mais sans conviction échouent ! Gandhi, Martin Luther King nous ont démontré cela. L’essentiel est de travailler, comme le président Thomas Sankara le disait, à avoir des hommes convaincus et non des hommes vaincus. Le PAREN n’a pas besoin de foules, mais il a besoin de citoyens qui œuvreront lentement mais sûrement au changement. Si notre œuvre nous permet de susciter l’adhésion ne serait-ce que d’une seule personne par jour ou par mois, cela représente une victoire pour nous, même si elle ne se matérialise pas pour le moment par des résultats électoraux. C’est une œuvre de longue haleine avec beaucoup d’embûches sur le chemin, mais on n’oublie pas d’où on vient, car c’est parce qu’on a péché par naïveté en recrutant des militants que Laurent Bado qualifie «d’orpailleurs politiques» qu’on a perdu trois députés en même temps qui se sont immédiatement mis à la remorque de la Mouvance. En 2012, nous avons eu un suffrage de 26 000 électeurs aux dernières législatives et une meilleure performance au Kadiogo que lors de l’élection de 2007, et nous sommes fiers de ce résultat, obtenu dans un contexte où le système démocratique est encore verrouillé. Vous savez, pour nous, la politique est un don de soi, un sacerdoce au service d’une grande cause, non un emploi. Nos militants convaincus savent qu’ils doivent chaque jour gravir une montagne et chaque distance parcourue, ne serait-ce que d’un pas, est très importante pour l’avenir de notre nation.

Propos recueillis par Alain Saint Robespierre

 Commentaires