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Sidwaya N° 7645 du 15/4/2014

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Temps de carême: La pâques ne se limite pas au dimanche de Pâques
Publié le mardi 15 avril 2014   |  Sidwaya




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Le temps de carême tire inexorablement vers sa fin ; après son entrée victorieuse à Jérusalem, le Fils de Dieu va vivre sa passion, il va offrir sa vie au monde comme l’a prédit les écritures. C’est la Pâques. Et pour mieux vivre cette fête, le professeur de Bible et de langue biblique au grand séminaire Saint Jean Baptiste de Wayalghin, Abbé Emmanuel Konvolbo, s’est prêté aux questions de l’équipe de Sidwaya pour la recherche du logiciel de Dieu.

Sidwaya (S) : Quelles sont les différentes fêtes de l’Eglise catholique ?

Abbé Emmanuel Konvolbo (Ab. E. Konvolbo) : Les fêtes de l’Eglise catholique ont été constitué progressivement. D’abord sur la base des fêtes juives puisque l’Eglise est née du judaïsme ; Jésus était juif et c’est à partir de lui qu’on a reconnu comme Christ, celui sur qui, il y a eu l’onction qu’est né le christianisme. C’est une continuité, on dit que la nouvelle corde se tisse au bout de l’ancienne, donc il y a eu une continuité, il a fait une continuité et une discontinuité entre le judaïsme et le christianisme. Ainsi, nous pouvons dire que la première fête, la fête fondamentale qui est aussi la fête chez les Juifs, c’est la Pâques. (Et le prêtre s’est posé la question) Pourquoi ? Parce que non seulement c’est l’événement qui est fondateur du peuple d’Israël et c’est aussi l’événement fondateur du christianisme. La Pâques, c’est le moment de la mort-résurrection de Jésus, le passage entre la mort et la résurrection. Comme dit Saint-Paul : « Si Jésus n’était pas ressuscité, vaine serait notre foi ». Maintenant, à partir de la Pâques, de la résurrection de Jésus, tous les dimanches étaient un moment, une occasion de se rencontrer, pour se rappeler la résurrection de Jésus qui est le noyau du culte et de la doctrine des chrétiens. En plus de la Pâques, il y a ce qu’on appelle les fêtes qui appartiennent au cycle de Pâques, par exemple la Pentecôte qui est cinquante (50) jours après la Pâques. C’est aussi une fête juive, 50 jours après la sortie de l’Egypte. Dix jours avant, c’est l’Ascension, le jour où le Christ, est monté au ciel. Plus tard, avec le développement du christianisme, il y a eu la fête de Noël. Alors que la fête de Pâques peut être calculée, la fête de Noël ne peut pas être calculée. On ne connaît pas exactement quel jour Jésus est né, donc la fête de Noêl a été placée de manière symbolique. Les chrétiens ont regardé dans le cycle de l’année, ils ont choisi le moment où la lumière du soleil commence à prendre une avance sur la nuit ; quand vous arrivez à minuit du 24 decembre, le jour commence à être long. La naissance de Jésus est comme un soleil qui remonte pour éclairer. Voilà pourquoi on a choisi la fête du 25 décembre qui était aussi une fête païenne où l’on célébrait le soleil qui est invaincu, qui revenait. Sinon avant, on célébrait d’autres jours la mémoire de la naissance de Jésus mais la date n’était pas fixée parce que certains la fêtaient vers le 6 ou 7 janvier, date de la célébration de l’Epiphanie actuellement. L’Epiphanie tire sa source de Matthieu chapitre 2, « Des mages sont venus de l’Orient pour adorer Jésus ». Les autres sont des fêtes à des dates fixées comme le 6 août, nous avons la Transfiguration de Jésus, le 8 décembre, l’Immaculée conception. Et avec la fête de Noël, c’est comme un nouveau centre ; Pâques, premier centre, Noël, deuxième centre. Avec la fête de Noël, il y a des fêtes qui vont tourner autour de Noël. Il y a d’abord le 24 ou 25 mars qui est l’Annonciation, puisque le fils de Dieu est resté dans le sein de Marie, il a pris chair comme nous. Et un peu avant Noël, on va mettre l’Immaculée conception, l’Eglise déclare que Marie a conçu sans péché à partir de la parole de l’ange qui a dit : « Je te salue Marie, pleine de grâce ». Pour préparer Pâques, il y a la période de carême, 40 jours et pour préparer Noël, il y a la période de l’Avent, 28 jours, ce sont des périodes de préparation.

(S) : Y a-t-il des rites ou actes dogmatiques à exécuter le jour de la fête ?

(Ab. E. Konvolbo) : La religion chrétienne est essentiellement une religion spirituelle. Jésus a dit à la Samaritaine en Jean chapitre 4 : « Dieu est esprit, et les vrais adorateurs de Dieu, du Père, doivent l’adorer en esprit et en vérité ». La meilleure manière de célébrer n’importe quelle fête chrétienne, c’est de soigner sa relation avec Dieu, c’est de soigner son intériorité, c’est de soigner sa relation avec les autres. Et donc, la meilleure manière, de même que matériellement quand nous voulons célébrer une fête, nous mettons la propreté dans nos maisons, nous mettons une nouvelle peinture, nous mettons la décoration, dans le christianisme, c’est d’abord notre cœur. Il faut d’abord s’abstenir du péché, s’abstenir d’une vie désordonnée, vivre selon la parole de Dieu, aimer Dieu et aimer le prochain. Maintenant, comme c’est une fête religieuse, où nous avons le primat de la rencontre avec Dieu et de l’écoute de la parole de Dieu, il faut trouver une place pour écouter Dieu, pour avoir la pensée de Dieu, pour avoir la vision de Dieu et je dis même pour avoir "le logiciel de Dieu". L’homme, son idéal est d’avoir le logiciel de Dieu. Si l’homme se comportait comme Dieu qui est son Père, alors tout se règle. Aussi, il faut participer à la liturgie parce qu’on convoque le peuple de Dieu pour l’instruire, pour lui montrer les voies de Dieu, la vision de Dieu et donc la prière, à la fois communautaire et individuelle.

(S) : Quelles sont les activités à éviter le jour de la fête ?

(Ab. E. Konvolbo) : Les activités à éviter, c’est tout ce qui nous éloigne de Dieu ; et nous nous éloignons de Dieu en nous éloignant des autres ; si nous sommes injustes envers les autres, nous ne pouvons pas être à côté de Dieu. Ce qu’il faut éviter, je prends toujours la racine, c’est le péché. Maintenant si quelqu’un, (un ton comme si on fait sortir un lion de sa tanière) le jour de la fête vit comme si Dieu n’existe pas, vit sa vie seulement avec sa propre logique, selon ses besoins, il faut reconnaître que cette personne est une personne charnelle, ce n’est pas une personne qui veut s’approcher de Dieu qui est spirituel, qui a un idéal élevé. Au niveau moral, il y a les dix commandements que sont d’honorer Dieu, respecter son nom, ne pas utiliser le nom de Dieu ni pour faire violence ni pour mentir ou faire quelque chose qui est impropre à Dieu, et puis honorer son père et sa mère, ne pas voler les autres, ne pas tuer, ne pas faire d’adultère, voilà entre autres des commandements qui sont des garde-fous, qui règlent la vie de l’homme. Et il y a aussi dans Mathieu 5 à 7, le discours sur la montagne où Jésus dit ce qu’il faut faire dans le sillage des dix commandements. Ce n’est pas seulement la matérialité, ce n’est pas seulement tuer quelqu’un qui est un problème, si déjà moi je hais quelqu’un dans mon cœur, je m’énerve contre quelqu’un alors tout commence par là.

(S) : Comment doit être fêtée la Pâques ?

(Ab. E. Konvolbo) : La pâques ne se limite pas au dimanche de Pâques, comme on met dans le calendrier ; elle commence le Jeudi avant le dimanche de Pâques qu’on appelle le Jeudi saint, le Vendredi saint, le Samedi Saint et la nuit de Pâques où habituellement ont lieu les baptêmes. Ce sont des jours qu’on appelle les jours saints. Déjà dès le lundi, on parle de lundi saint, mardi saint mais ces trois jours à partir de Jeudi, vendredi, samedi, dimanche sont des jours très saints parce qu’il y a des événements précis de la vie de Jésus dont nous nous rappelons. Le Jeudi saint, Jésus, la veille de sa mort, a célébré un repas qui symbolisait le don de lui-même à ses amis, au monde entier sous la forme du pain et du vin ; il a donné son corps et son sang, toute sa personne pour le salut de l’humanité. Le vendredi où il sera pris, flagellé, crucifié et mis à mort, c’est comme si c’est une autre personne qui était acteur, le jeudi c’est lui-même qui est acteur pour dire « ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne ». Là, les chrétiens sont invités à s’offrir mais d’abord, à recevoir le don de Jésus comme l’expression d’un amour très grand car il a dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » ; en tout point de vue d’ailleurs, on peut le faire que ce soit au niveau national, au niveau familial. Un militaire qui donne sa vie pour défendre sa patrie, il y a une reconnaissance ; en famille, on trouve des mamans qui acceptent mourir pourvu que l’enfant naisse ; donc il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie, donc c’est le jour de l’institution de l’Eucharistie qui est l’expression de l’amour de Jésus. Le vendredi, nous célébrons la passion de Jésus qui est une relecture, une méditation, une appréciation de toute la valeur de la mort de Jésus pour le chrétien et pour le monde. Et le samedi, comme si c’était un jour (il observa un silence et dit) de silence, puisque Jésus est mis au tombeau le vendredi soir, un jour de silence, un jour où il n’y a pas de messe parce que la messe reprend le sacrifice du Christ sur la Croix. Le samedi , c’est seulement le soir où les chrétiens vont passer toute la nuit à écouter la parole de Dieu ; ce soir-là normalement, il devrait avoir cette lecture de l’ancien testament pour dire que ce qui se réalise actuellement a été préparé depuis longtemps ; donc sept (7) lectures de l’ancien testament plus deux lectures du nouveau testament et cela fait neuf lectures pour méditer, pour s’enrichir de la parole de Dieu, pour entrer dans la vision de Dieu selon le déploiement de l’histoire et après on célèbre la Pâques et on baptise les catéchumènes, ceux qui ont été préparés et le lendemain, c’est le jour de Pâques, et on la célèbre.


Waliou A. ADEGUEROU

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