Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8598 du 10/4/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment



Politique

28 décembre 2015 : le président Compaoré vient de passer la main à son successeur élu
Publié le vendredi 11 avril 2014   |  L`Observateur Paalga


Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d’Etat
Vendredi 28 Mars 2014. Yamoussoukro. Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Ph : Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Voici un compte rendu (imaginaire mais non moins réaliste) de la cérémonie de passation de témoin entre l’ancien président du Faso Blaise Compaoré et son successeur élu. Nous sommes le mardi 29 décembre 2015.
Nous sommes à seulement deux jours de la fin de l’année 2015 et notre pays vient de vivre un moment inoubliable de son histoire. En effet, hier lundi 28 décembre 2015 s’est déroulée au palais des sports de Ouaga 2000, la cérémonie de passation de témoin entre Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, Président sortant, et son successeur élu. En rappel, le nouveau Président du Faso vient d’être élu au second tour avec un score très confortable de 58,2% contre 41,8% pour son concurrent immédiat.
La cérémonie, retransmise en directe par la radio et la télévision nationales, a connu la présence de toutes les couches représentatives de la société burkinabé : les femmes, les jeunes, les aînés, les responsables coutumiers, les dignitaires religieux, les paysans, la société civile et nous en oublions certainement.
On notait également la présence fort remarquée de nombreux chefs d’Etat étrangers venus de tous les pays voisins du Burkina Faso, de la sous-région ouest-africaine et de bien d’autres pays africains. La presse étrangère qui ne tenait pas à se faire conter l’événement était massivement présente. Il serait fastidieux de citer tous les illustres participants, mais on ne saurait passer sous silence la présence du Premier ministre français, Monsieur Manuel Valls, représentant le Président François Hollande, et du sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Monsieur Robert Jackson, représentant le Président Barack Obama. La cérémonie, très modeste, était pourtant pleine de symboles et surtout d’émotions. Elle a été ponctuée par six discours :

Que d'émotions et de symboles

• Le premier était celui du Président de la Cour constitutionnelle qui a salué la régularité du dernier scrutin présidentiel dont la tenue a permis pour la première fois une transition pacifique dans ce pays.
• Le second intervenant était le Premier Ministre Français. Celui-ci a salué
la grandeur d’homme d’Etat du Président sortant dont la sagesse et la vision ont permis au Burkina Faso de vivre ce moment historique de transition démocratique réussie. Il a réaffirmé l’attachement indéfectible de la France au respect des principes universels de la démocratie.
• Le troisième intervenant était le représentant du Président Obama.
Celui-ci a expliqué sa présence au Burkina Faso par la place prépondérante que les Etats-Unis accordent aux principes démocratiques. C’est du reste la vision du Président américain depuis sa visite historique au Ghana au début de son premier mandat, avec sa célèbre phrase : «Africa needs strong institutions, not strong leaders». (1)
• Le quatrième intervenant était le Président Béninois SEM Yayi Boni qui a pris la parole au nom de ses pairs africains présents pour saluer en Blaise Compaoré, un ami, un frère, et surtout un conseiller que nombre d’entre eux ne manquaient pas de consulter. Il a surtout salué les efforts du Président sortant pour ses médiations réussies dans les conflits qui ont émaillé la sous-région ouest-africaine. Puis il a invité leur nouvel homologue élu à travailler à renforcer la vision intégrationniste de l’Afrique de l’Ouest et de toute l’Afrique en général. Car, selon lui, en dehors de l’union, point de salut pour les Africains.
• La cinquième personne à prendre la parole a été le Président sortant Blaise Compaoré. Bruyamment ovationné, il s’est présenté sur la tribune dans une allure très relaxe. Il a, dans un discours plein d’émotion et de sagesse, traduit son attachement à son pays et aux valeurs d’honneur et de dignité. Poursuivant son intervention, il dit ceci : «Chers compatriotes, lorsqu’en 1983, je commençais à exercer mes premières responsabilités politiques, je n’avais que 32 ans (NDLR : Il est né en 1951 et à ce jour en 2015, il a donc soufflé ses 64 bougies). Aujourd’hui, j’en ai le double. C’est dire donc que j’ai passé la moitié de ma vie au service de mon pays. J’ai donné à mon pays que j’aime, le meilleur de moi-même, le meilleur de mon temps, bref, tout ce que j’avais de plus précieux et de plus cher. J’invite mon successeur à préserver l’esprit de tolérance, d’unité et de fraternité qui unit tous les fils et filles de ce pays». C’est sous un tonnerre d’applaudissements qu’il a rejoint sa place. Avant de s’asseoir, il s’est dirigé vers son épouse et sa fille assises à la première rangée et leur a donné de chaleureuses accolades. Elles avaient les yeux embués de larmes. L’émotion était grande dans la salle. Certaines personnes n’arrivaient pas à retenir leurs larmes.
• La dernière personne à prendre la parole est le nouveau Président du Faso élu. Il n’est pas un inconnu de la scène politique burkinabé. Dans un discours empreint de solennité, il a tenu à rendre un hommage appuyé à son illustre prédécesseur qui a passé plus d’un quart de siècle à servir ce pays. Puis il a remercié toutes les éminentes autorités présentes et leur a demandé leur soutien pour faire porter haut la voix du Burkina Faso sur la scène internationale. Son discours a suscité une grande admiration, en particulier lorsqu’il a déclaré : «Les élections se sont tenues dans la plus grande équité comme l’ont attesté les observateurs nationaux et internationaux. Les résultats sont connus. Mais je tiens à dire qu’aujourd’hui, il n’y a ni gagnant, ni perdant. J’invite tous mes compatriotes à s’unir pour le seul combat qui vaille la peine d’être mené ; lutter contre la pauvreté de nos vaillantes populations. Je tiens à dire du haut de cette tribune qu’il n’y a pas de place au Burkina pour les déballages grotesques, la vengeance, la rancune, les règlements de compte, bref, la chasse aux sorcières.»

Une belle image pour la postérité

Le moment le plus solennel de la cérémonie a été le port des attributs de la charge présidentielle par le Président du Conseil Constitutionnel au nouveau Président. Celui-ci, investi des pleins pouvoirs, a été congratulé par le Président sortant. Cette image restera de loin la plus belle que les deux dirigeants laisseront pour la postérité. Le Président entrant a été ensuite congratulé par ses pairs présents dans la salle.
Le Président Compaoré et sa famille sont sortis de la salle, accompagnés d’une garde rapprochée très légère. La presse s’est précipitée pour lui arracher quelques mots. Il a déclaré avec l’humour habituel qu’on lui connaît : «Pendant 28 ans vous m’avez tendu vos micros. Ça ne vous a pas suffi ?» Répondant à la question d’un confrère qui voulait savoir ce à quoi il s’occuperait désormais, il a répondu en bon démocrate et bon stratège: «Je suis un citoyen comme tous les autres, je suis à la disposition du Président du Faso et je suis prêt dans la mesure de mes capacités, à assumer les fonctions qu’il voudra bien me confier. Mais vous conviendrez avec moi que j’ai besoin de prendre du repos.». Puis il s’est dirigé avec sa famille vers un véhicule de type 4x4 pour une destination que nous ignorons.
La question qui se trouve sur toutes les lèvres aujourd’hui est l’avenir de l’ancien Président du Faso. Selon des informations concordantes, de nombreuses propositions se trouvent déjà sur sa table :
Il aurait ainsi été contacté par le Président Hollande pour donner des conférences à l’Ecole des Hautes Etudes de Défense Nationale à Paris, Il aurait été également contacté par un groupe d’ hommes d’affaires afro-américains qui s’intéressent de développer leur business sur le continent africain, pour servir comme consultant. Pour sûr, l’ancien Président ne chômera pas.
Quelle sera la destination de l’ancien Président du Faso ? Pour le moment, des sources bien informées disent que le couple ex-présidentiel ira aux Etats-Unis honorer une invitation du Président Obama puis ils prendront un congé à Massachusetts et accompagneront leur fille qui vient d’obtenir une inscription au Massachusetts Business School.
Les jours prochains nous situeront.
Le Burkina Faso vient ainsi de tourner une page importante de son histoire. Par cette transition politique pacifique, les hommes politiques et le peuple burkinabè tout entier viennent de donner au monde entier la preuve de leur maturité. La grandeur d’esprit du Président Blaise Compaoré à respecter les principes sacrés de la constitution aura permis au peuple de rester uni. Tous les scenarii macabres que prédisaient les sorciers et les faux prophètes de l’apocalypse n’auront pas lieu au Burkina Faso.
Gageons à présent que le Président entrant saura, comme il l’a déjà annoncé lors de sa première interview du jeudi 18 décembre dernier, fédérer toutes les forces politiques et sociales pour bâtir dans l’unité et dans la paix.
Toute la nation a désormais les yeux rivés sur le nouveau Président du Faso qui va nommer son Premier Ministre dans les prochains jours. Celui-ci devra rendre publique sa nouvelle équipe qui sera la toute première de l’ère post-Compaoré.

Compte rendu de KPODA Yirviel
yirviela70@gmail.com
(1) "L'Afrique a besoin d'institutions fortes, pas d'hommes forts"

 Commentaires