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Lutte contre le tabagisme : « Aller jusqu’au bout »
Publié le mardi 13 novembre 2012   |  Autre presse




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Impliquer des acteurs de divers profils dans la conduite des stratégies de lutte contre le tabagisme dans notre pays, tel est le leitmotiv du Comité national de lutte antitabac. Dans ce sens, le Comité a organisé une session de formation du 05 au 07 novembre à Ziniaré au profit du Réseau des journalistes antitabac du Burkina Faso (REJAT-BF).

La formation a été une occasion de fournir aux hommes de média des connaissances relatives à la mise en œuvre d’activités antitabac dans le respect de la législation en la matière. En trois jours, les docteurs Narcisse Naré, point focal de la lutte antitabac, Théodore L. Kangoye et Laurent Somé ont su inculquer des connaissances tant théoriques que pratiques à même de guider les journalistes participants dans la conduite de la lutte antitabac dans notre pays.

Pour être efficace, la lutte contre le tabagisme doit être multisectorielle, multidisciplinaire et globale ; c’est la conviction du Narcisse Naré qui a su dépeindre l’impact du tabagisme sur l’homme. Défini comme étant un usage régulier des produits du tabac, le tabagisme est la première cause de décès dans le monde aujourd’hui. Cinq (05) millions de personnes en meurent chaque année, à en croire le Dr Naré. Il est également responsable de la diminution de la fécondité, de l’augmentation des avortements spontanés, de la mortalité périnatale et néonatale. En outre, dira le spécialiste, « il a été reconnu que la fumée secondaire cause des cancers du poumon, des maladies cardiovasculaires, un faible poids de naissance chez les nourrissons et des troubles respiratoires chroniques, une aggravation de l’asthme ». Le tabagisme passif est donc tout aussi dangereux que le tabagisme actif. « Il n’existe pas de seuil en dessous duquel l’exposition à la fumée du tabac serait sans danger », a confié le Docteur, avant d’ajouter que « les données épidémiologiques disponibles montrent que ce sont les couches jeunes de la population qui sont les plus affectées ».

La prise de conscience de l’envergure de ce fléau, mais surtout des obstacles multiformes qu’une lutte pour son éradication pourrait rencontrer, ont amené le ministère en charge de la santé à impliquer plusieurs acteurs afin qu’ils fassent sienne une telle lutte. Pour le Dr Naré, cette séance de formation répond en plus au besoin de renforcement de la communication pour un changement de comportements à travers l’information juste, besoin exprimé par un des axes majeurs du plan stratégique de lutte antitabac. Et de poursuivre, « le REJAT constitue une force qui va aider à bien mener la lutte antitabac en termes d’informations à l’attention de la population sur les méfaits du tabac ». Il est en effet attendu de cette structure associative créée officiellement en octobre 2011, non seulement « la vulgarisation de la législation antitabac, mais aussi le renforcement des actions de sensibilisation » par le biais de la plume et/ou du micro, a laissé entendre Narcisse. « Il faut travailler à rendre aux yeux de la population que le fait de fumer est anormal », a-t-il martelé, tout en invitant le REJAT à s’investir pleinement dans ce sens. Et d’ajouter : « malgré l’entêtement des gens et l’influence des industries du tabac, il faut aller jusqu’au bout de la lutte ; il n’est pas permis de se décourager »

Pour le Dr Théodore L. Kangoye, celui là même qui a représenté notre pays de 1999 à 2003 dans le processus d’élaboration de la Convention cadre de lutte antitabac de l’OMS, c’est la prise de conscience par les Etats de la responsabilité du tabagisme dans la survenue de pathologies dites lourdes qui a suscité l’élaboration de cet instrument juridique international en vue notamment de mobiliser l’ensemble de la planète sur la question du tabagisme. L’objectif étant à terme, « de préserver les générations présentes et futures contre les méfaits du tabagisme », a-t-il indiqué.

Le Burkina a ratifié le 31 juillet 2006 ce cadre juridique international. Dr Kangoye se réjouit non seulement du fait que notre pays s’est doté d’un plan stratégique de lutte anti tabac pour la période 2009-2013, mais aussi de l’adoption en application de l’article 5 de cette convention d’une loi portant lutte contre le tabac depuis le 25 novembre 2011. Mieux, trois (03) décrets d’application de cette loi ont été pris.

Le Dr Kangoye a exposé sur ces textes ; ce qui a permis d’outiller les journalistes en matière de législation antitabac dans notre pays. La réalité du terrain aujourd’hui est que, selon le Dr Laurent Somé, non seulement la plupart des fumeurs surestiment leur capacité d’arrêter le tabac quand ils le veulent, mais aussi les industries du tabac travaillent quotidiennement à attirer de nouveaux fumeurs et à accrocher davantage les anciens, étant donné que le tabagisme crée une dépendance rapide qui fait du consommateur un toxicomane. Il convient donc de travailler prioritairement à protéger les non-fumeurs conformément à la loi du 25 novembre 2010. Il importe ensuite de d’informer suffisamment les fumeurs sur les méfaits du tabagisme afin qu’ils se décident à abandonner le tabac. Face aux industries de tabac, il est question de travailler à prendre le dessus sur elles en matière de communication, d’information, de sensibilisation relativement aux méfaits du tabac.

Le REJAT-BF par la voix de son Secrétaire exécutif Abdoul Wahab Nombré, a non seulement salué le Comité national de lutte antitabac dans notre pays pour l’initiative de cette formation, mais aussi apprécié la richesse des enseignements reçus. Tout en relevant le rôle et la responsabilité des membres du réseau à l’issue de cette formation, le Secrétaire exécutif a invité le Comité aussi bien à la solidarité dans les éventuels revers de la lutte antitabac, qu’à l’accompagnement sur plusieurs plans. « On a besoin d’encadrement, car on tâtonne encore un peu ; on a aussi besoin de moyens », a indiqué, M. Nombré.

La présente formation a été également l’occasion pour les membres du réseau de demander l’implication effective non seulement des plus hautes autorités de notre pays dans la lutte antitabac, mais aussi celle des patrons de presse. Ils requièrent aussi l’institution de prix journalistiques pour encourager les meilleures productions sur la lutte contre le tabagisme.

Pour Françoise Dembélé, journaliste au quotidien Le Pays, à qui cette formation a permis de savoir que le tabagisme est un fléau à combattre, il est temps « d’écrire, écrire et écrire encore, et si possible convaincre par des images dissuadantes ». Tout en invitant le Comité national de lutte antitabac à plus de visibilité, elle a appelé le REJAT à « plus de dynamisme sur le territoire national ».

Pour Parfait B. Ido, rédacteur en chef de la radio Salankoloto et bénéficiaire de la formation, « il faut maintenant travailler à imprégner tous les acteurs de la vie nationale sur l’interdiction de la consommation de la cigarette dans les lieux publics », en vue notamment de réduire le tabagisme passif. Lancer des slogans interpellateurs à partir de son micro, faire des interviews témoignant de la dangerosité du tabac, telles sont entre autres les actions que compte prendre les jours à venir ce journaliste, en tant qu’acteur de la lutte antitabac.

Fulbert PARE (Stagiaire)

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