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Enrôlement de mineurs à Ouahigouya : Une enquête est ouverte
Publié le mercredi 8 aout 2012   |  L’Observateur




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Le samedi 4 août 2012, une délégation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), conduite par le directeur de communication de la dite structure, est venue s’enquérir de l’état d’avancement de l’enrôlement biométrique dans la province du Yatenga. Cette visite a été l’occasion de recueillir des témoignages sur les tentatives d’enrôlement de mineurs avec des copies intégrales d’actes de naissance établis sur la base de fausses identités.

Selon le commissaire régional de la CENI au Nord, Régis Adam Zougmoré, c’est suite à un article paru dans les colonnes de notre confrère ‘’Le Soir’’ du 30 juillet 2012, qu’ils ont été informés de l’utilisation massive de copies intégrales d’actes de naissance par des mineurs venant s’enrôler à l’emplacement n°1, du secteur 7 de Ouahigouya.

Face à de telles allégations et éléments susceptibles d’entamer très sérieusement la crédibilité du processus d’enrôlement en cours, dit-il, une mission d’information et de contrôle a été diligentée dans la ville de Ouahigouya, le mercredi 1er août.

Suite à des vérifications faites au niveau de l’emplacement mis en cause, constat a été fait que depuis le lancement des opérations le 27 juillet, 3 personnes ont utilisé des copies intégrales d’actes de naissance pour se faire enrôler. Et l’operateur Sana Souleymane, en charge de l’emplacement, a précisé que des 3 personnes, deux d’entre elles sont âgées de 40 et 60 ans, et la dernière a 20 ans.

A l’emplacement de l’école Bimbilin ‘’B’’ au secteur 7 toujours, il y a eu des bisbilles. «Le jeudi, pendant que nous étions en plein enrôlement, une de mes collègues du nom de Julie, m’appela et m’informa qu’elle a reçue deux filles venues avec des extraits d’acte de naissance douteux. Au moment où elle s’apprêtait à enrôler la première, la seconde, restée à la porte, téléphona à un certain Ismaël, lui demandant d’envoyer leurs extraits. Suspectant les agissements de celle qui a donné le coup de fil, l’opératrice a décidé de garder les actes de naissance litigieux qu’elle m’a transmis», raconte un opérateur. Ce dernier a alerté un membre de la Commission électorale communale indépendante (CECI).

Avant l’arrivée de l’agent du démembrement de la CENI, à entendre l’opérateur, un individu du nom d’Ismaël est venu pour retirer les actes de naissance. Une chaude dispute éclata entre lui et les opérateurs. Au moment où le ton commençait à monter, l’agent de la CECI, Bonaventure Tankoano, arrive et met fin aux débats en confisquant les documents suspects. «Deux loubards sont venus se joindre au nommé Ismaël pour m’intimider. Je suis resté de marbre et ils ont pris la clé des champs par la suite», renchérit Bonaventure Tankoano. Les soupçons de fraude ne se limitent pas uniquement aux bureaux d’enrôlement du secteur 7.

Au 5, on a mis la main sur des personnes suspectes.

L’opérateur de kit Julien Tougma explique : «Dans la matinée du jeudi 2 août, nous avons reçu une fillette qui, à vue d’œil, présentait des signes de mineur.

Elle avait en sa possession une copie intégrale qui présentait quelques irrégularités. Lui demandant de décliner son identité, elle nous rétorqua qu’elle se nomme Ouédraogo Fanta, du nom inscrit sur le document. Voulant connaître sa date de naissance, la gamine s’est résolue à nous répéter à maintes reprises, qu’elle avait 18 ans. Je finis par l’enrôler, non sans prendre son numéro de téléphone par précaution. Après son départ, nous avons constaté qu’elle n’était pas seule. En effet Fanta faisait partie d’un groupe de fillettes venu dans le but de se faire enrôler, et se raccompagnait à tour de rôle». Intrigués, les opérateurs se concertent pour arrêter une conduite à tenir.

Ceux du bureau n°2 saisissent le document présenté par une des fillettes pour des vérifications approfondies. Voulant savoir d’où elle a sorti ce document, la fille rétorquera que c’est son père qui le lui a remis. Disant avoir fait la classe de 4e l’année dernière, elle a été invitée à amener son bulletin. Ne la voyant pas revenir, les opérateurs ont jugé nécessaire de rapporter la situation aux membres de la CECI. C’est le rapporteur qui est venu, accompagné d’un gendarme. L’opérateur revient plus en détail : «Nous téléphonions la nommée Fanta pour lui demander de revenir, car la carte d’électeur qu’elle venait de se procurer comporte des irrégularités. Elle se présenta à nouveau dans nos locaux. Là, elle trouve par coïncidence une dame qui s’est étonnée de l’entendre se faire appeler ‘’Fanta’’. Cette dernière dit la connaître depuis sa naissance, mais sous le prénom Sadia. Sur le champ donc, le rapporteur de la CECI et le gendarme, commencent un interrogatoire. Prise de panique, elle avoue que c’est un M. qui lui aurait remis la copie intégrale d’acte de naissance la veille. Chose curieuse, elle est revenue sans la carte qui venait d’être délivrée. Elle n’avait pas non plus la copie intégrale d’acte de naissance. Pendant que l’interrogatoire se poursuivait, un monsieur se présente à nous comme le père de la fillette. Le gendarme lui demande de décliner l’identité de sa prétendue fille. Sentant qu’il venait de se mettre dans de beaux draps, il n’a trouvé d’autres alternatives que d’engager une dispute avec le pandore. A la suite du premier, deux autres personnes sont venues et un des deux s’est présentée aussi comme le père de la fille. Ne comprenant plus rien, le représentant de la CECI et le gendarme ont relevé les références des copies intégrales sous l’identité de Fanta à des fins d’enquête». Une plainte a été transmise le 2 août 2012 au commandant de la Compagnie de Gendarmerie de Ouahigouya afin de situer exactement les responsabilités des acteurs dans cette affaire et d’entamer la procédure judiciaire.

«La CENI a porté plainte contre X pour diffamations, calomnies, faux et usage de faux, usurpation d’identité, tentative de sabotage du processus électoral dans la Région du Nord», a annoncé le commissaire régional de la structure au Nord, Régis Adam Zougmoré.

Le substitut du procureur, Adama Ouédraogo, qui a reçu les journalistes, a confirmé : «Une enquête policière a été ouverte et les investigations suivent leurs cours. Si les faits sont avérés, la loi pénale sera appliquée dans toute sa rigueur, à l’encontre des auteurs».


Emery Albert Ouédraogo

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