Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 1035 du 10/4/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Missions gouvernementales : Une campagne politique et électorale déguisée ?
Publié le jeudi 10 avril 2014   |  Le Quotidien


premier
© Autre presse par DR
premier e-conseil de cabinet du gouvernement


 Vos outils




Les membres du gouvernement sont à nouveau sur les routes du Burkina. Comme ils l’avaient fait à l’issue des premières mesures contre la vie chère en 2013, les ministres sont allés à la rencontre des populations pour rendre compte des nouvelles mesures sociales du gouvernement. Tout un programme a été concocté à cet effet, pour permettre le maillage de tout le pays. A priori, il n’y a rien à redire sur ces missions. Elles participent du devoir d’imputabilité des gouvernants vis-à-vis des citoyens. Dans le cas espèce, il est normal d’expliciter l’effort financier du gouvernement à hauteur de 110 milliards de FCFA. En portant la bonne information à la base, cela permettra, du coup, de couper court à toute campagne de désinformation. Le problème dans ces tournées gouvernementales, c’est qu’elles ont une très forte coloration politique, voire électoraliste. Cela jette dès lors une ombre sur ces missions. On est de ce fait enclin à penser qu’elles sont une façon déguisée de contrecarrer l’offensive du MPP, de défendre le projet de mise en place du Sénat et de battre campagne pour le référendum. Sinon, les envoyés du Premier devaient s’en tenir strictement aux mesures sociales prises en Conseil des ministres, même si des questions leur étaient posées sur le sujet. En effet, dans le public, certains ne manqueront pas de faire le lien entre ce pactole débloqué par l’Etat et le contexte sociopolitique. C’est tant mieux si les ministres parviennent à convaincre leurs interlocuteurs du contraire. Mais une chose est sûre, l’occasion est trop belle pour ne pas faire l’apologie des questions politiques, institutionnelles et constitutionnelles qui fâchent. Qu’on le veuille ou pas, c’est une opportunité pour les ministres de défendre bec et ongle le Sénat et le déverrouillage de l’article 37. Les témoignages des journalistes qui ont assisté à la séance de Ouagadougou sont unanimes : la rencontre dite gouvernementale a pris l’allure d’un meeting politique. On pourrait conclure donc qu’on a utilisé les moyens du contribuable pour tenir un meeting partisan.
Dans la querelle autour des sujets à controverse, il s’agit surtout d’une affaire de partis, ceux de l’opposition et ceux de la majorité. L’utilisation de moyens de l’Etat pour défendre des causes partisanes pose donc problème. L’opposition politique, apparemment, ne trouve pas ce mélange des genres curieux. Qu’à cela ne tienne, il existe des organes de contrôle de l’utilisation des ressources de l’Etat. C’est à eux de nous dire si oui ou non il y a un usage abusif et détourné des deniers publics. Il ne s’agit que du début de la longue marche vers 2015. Les structures de veille doivent donc tout faire pour l’usage correct de la chose publique. Il appartient aussi au gouvernement de se ressaisir, pour éviter qu’on lui jette l’opprobre. Sans compter que le pays étant divisé sur les questions du Sénat et de l’article 37, il est déplacé qu’une mission du gouvernement, appelée à être neutre, s’érige en défenderesse de points de vue partisans. Cette façon de faire peut donc provoquer une défiance des populations vis-à-vis de ces missions. Elles seraient dès lors perçues comme une opération de propagande du CDP et de la FEDAP/BC sur le dos du contribuable. La force d’un Etat, c’est son aptitude à rester neutre quelles que soient les circonstances, s’il veut jouir du respect des citoyens. Il en est de même des ministres de la République. Quand la casquette partisane prend le dessus sur celle du serviteur de l’Etat, cela met à mal l’autorité des gouvernants. Alors chers ministres, travaillez à servir le peuple et non vos militants. Il y va du renforcement de la cohésion sociale .

La Rédaction

 Commentaires