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Sidwaya N° 7641 du 9/4/2014

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Afrique de l’ouest : Plus de 700 milles personnes sans identité ni de patrie
Publié le mercredi 9 avril 2014   |  Sidwaya




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La représentation régionale pour l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a organisé un atelier sur l’apatridie au profit de journalistes francophones de la région le jeudi 3 avril 2014 à Dakar au Sénégal. Les discussions ont porté sur les causes, les conséquences et les solutions de ce problème identitaire à la peau dure.

La Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît à toute personne d’avoir une nationalité. Pourtant aujourd’hui des millions d’enfants, de femmes, d’hommes sont sans attache à une patrie. Leur nombre sur la planète est évalué à plus de 10 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du Burkina Faso (les derniers recensements ont estimé la population burkinabé à plus de 16 millions d’habitants).

L’Afrique de l’Ouest seule héberge plus de 700 milles personnes. Mais cette question identitaire est méconnue du grand public. C’est pourquoi la représentation régionale pour l’Afrique de l’Ouest a réuni des journalistes francophones ouest africains le jeudi 3 mars 2014 dans la capitale sénégalaise, Dakar pour en parler.

Au cours de cette journée de travail les hommes de média ont d’abord pris connaissance de la définition de l’apatridie. En effet l’apatride est « une personne qu’aucun état ne considère comme son ressortissant par application de sa législation ». Ensuite, les causes de l’apatridie se sont invitées à la table des échanges.

Selon la responsable apatridie du UNHCR à Dakar, Emmanuelle Mitte il y a des personnes qui naissent apatride ou le deviennent plus tard dans la vie après avoir possédées une nationalité. Ce qui veut que dire toute personne sur la terre peut devenir un apatride. Il est ressorti que les mauvais enregistrements à la naissance, la mauvaise gestion des données, l’absence de mesures transitionnelles pendant la décolonisation, l’arbitraire, les contentieux territoriaux, les migrations (9 millions de personnes en mouvement en Afrique de l’Ouest), les déplacements forcés des populations suite aux crises à répétition, la politique sont, entre autres, sources de l’apatridie.

L’apatridie, cause de conflit dans des pays

Ainsi, de telles situations causes d’énormes préjudices à la personne et au pays. Les apatrides se retrouvent sans protection sécuritaire et sociale dans l’Etat dans lequel il vit, ils sont souvent victimes de la traite humaine, leurs droits sont bafoués. C’est ainsi que les débats se sont portés sur plusieurs cas dont celui de C. M, une personne né d’un père bostwanais qui a été élevé et a travaillé au Bostwana. Mais en 1978 sa nationalité est remise en cause. Il est alors arrêté et déporté en Afrique du Sud. Ce pays ne le reconnaît pas et le reconduit au Bostwana. De nouveau il est arrêté et expulsé.

Pour échappé à ce ping-pong il s’installe sur un territoire de non droit appelée Bophastwana. Mais il vit dans la précarité et est tout le temps dans l’angoisse et la dépression parce qu’il ne peut pas travailler et craint une autre déportation.

L’histoire de cet homme politique est une parmi tant d’autres qui illustre l’esprit dans lequel un apatride peut vivre. Au niveau des pays et des régions les conséquences sont aussi dramatiques. Elles vont du manque de développement, à l’instabilité régionale, à l’accroissement de la migration et aux conflits.

La crise identitaire qu’a connue la Côte-d’Ivoire (de 2002 à 2011) a été une illustration parfaite. Une guerre d’environ dix ans qui a causé beaucoup de tort (perte en vie humaine, des réfugiés, affaiblissement de l’économie, etc.) tant pour le pays en question et pour la région ouest africaine.

De l’avis des communicateurs et des journalistes il est nécessaire de trouver des solutions définitives à la question de l’apatridie. Les Etats doivent assouplir leurs lois internes sur la nationalité afin de faciliter l’intégration totale de ses personnes dans la société. Ou à défaut, pour ceux qui ont adhéré, de respecter les closes de la convention du 28 septembre 1954 relative au statut des apatrides et à celle du 30 août 1961 sur la réduction des cas d’apatridie. Ils ont aussi invité les pays qui traînent le pas pour aller à ces accords à se hâter. Au terme des travaux les journalistes à l’image de Boubacar Maazou Abdel Kader du Niger ont reconnu avoir été édifiés par la pertinence du sujet abordé.

M. Maazou trouve la question de l’apatridie très sensible au regard de ses implications souvent politiques. Néanmoins il a estimé que les informations reçus à l’atelier lui permettront d’être un acteur clé de la bataille pour zéro apatride dans le futur.

Emmanuelle Mitte a estimé que pour booster l’apatridie de la planète il est important que l’opinion publique, surtout, les décideurs soient informés de l’ampleur du phénomène et la nécessité pour eux de lui trouver un remède efficace. Les journalistes sont venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte-d’Ivoire, de la Guinée-Conakry, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo.

Steven Ozias KIEMTORE de retour de Dakar
kizozias@yahoo.fr

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