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L`Observateur Paalga N° 8596 du 8/4/2014

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Planning familial : Une école des maris s’impose au Mouhoun
Publié le mardi 8 avril 2014   |  L`Observateur Paalga




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La réticence des hommes à l’observation de la planification familiale constitue un frein au boostage les indicateurs dans la Boucle du Mouhoun. Lors du passage de la caravane de presse à Dédougou, chef-lieu de la région, le 1er avril 2014, les acteurs de la santé ont estimé qu’il fallait une école des maris afin de pouvoir atteindre 25% de taux de pratique d’ici à 2015.

«Wahii ! On ne peut pas faire les enfants au hasard hein» ; Voilà la réponse d’une femme à Dédougou lorsque la question lui a été posée de savoir pourquoi elle planifiait les naissances. Si tel était le raisonnement de toutes les femmes et également des hommes, le Burkina maîtriserait sa population ; malheureusement, le taux de pratique du planning familial dans la Boucle du Mouhoun est faible, selon les responsables régionaux de la santé.

«Le taux de prévalence dans la région est bas. Nous devons travailler à relever cela afin que nos indicateurs puissent atteindre 25% en 2015», a confié Ziemlé Clément Méda, directeur régional de la santé de la Boucle du Mouhoun.

Avec une population estimée à 1 800 000 habitants, la Boucle du Mouhoun compte enregistrer 15 334 nouvelles utilisatrices des méthodes contraceptives par an. Ainsi, les agents de santé s’investissent dans la sensibilisation pendant la Semaine nationale de planification.

Les hommes oubliés

Le faible taux est lié au fait que les hommes, qui sont les décideurs dans les ménages, ont longtemps été oubliés dans les démarches de sensibilisation à l’utilisation des méthodes contraceptives. «Nous avons passé le temps à mettre l’accent sur les femmes, mais nous nous sommes rendu compte qu’il faut associer les hommes, qui ont pouvoir de décision dans les ménages», a ajouté M. Méda. Ces derniers sont certes réticents, mais cela est en partie lié aux barrières socio-culturelles.

En matière de sensibilisation, Son Excellence Albert Dayo, chef du canton de Dédougou, chez qui la caravane était passée il y a 4 ans, fait des efforts autour de lui. «Après votre départ en 2010, nous avons continué la sensibilisation, mais c’est lent parce que beaucoup ne comprennent pas. Ce n’est pas une course de vitesse mais de fond. Certaines femmes l'ont compris mais se cachent pour le faire tout en oubliant que leurs maris le sauront tôt au tard. Une fois, il y a une femme qui est venue ici et elle était à sa 9e grossesse et a même perdu l’enfant. J’étais obligé de sensibiliser le mari de cette dernière», a assuré le chef.

Ainsi, comme solution, à l’image de la région du Centre-Nord où est appliqué le système de l’école des maris, la Boucle du Mouhoun a besoin d’expérimenter ce système au vu de l’opposition de bon nombre d’hommes à la méthode d’espacement des naissances qu’est le planning familial. L’école des maris, une initiative expérimentée au Niger, s’avère donc nécessaire pour la région : il s’agit de regrouper 8 à 12 hommes modèles c’est-à-dire qui sont en faveur des méthodes contraceptives afin de les amener à sensibiliser leurs pairs au bien-fondé de la planification familiale.

Le porte-à-porte adopté à Nouna

L’association Yiriwa de Nouna, tant bien que mal, essaie d’apporter sa part dans la sensibilisation des populations. Ses membres procèdent par le porte-à-porte ou par des causeries de groupe pour atteindre leur cible : «Si nous remarquons qu’une femme porte un bébé et qu’elle est encore enceinte, nous l’approchons afin de lui parler des méthodes contraceptives. Certaines femmes ont honte de se présenter dans un CSPS, d’autres sont intéressées mais ont peur de la réaction de leur mari. Dans ce cas, nous allons connaître chez elle et demandons à échanger avec leur mari», a expliqué Maïmouna Kéita, membre de l’association.

Mais les choses ne se passent pas toujours bien pour ces femmes. «J’ai une fois donné de la pilule à une dame, et lorsque son mari l’a découvert, il a menacé de me battre si jamais sa femme devenait stérile. N’eût été la vigilance de mon entourage, cet homme m’aurait frappée, et depuis ce jour, il ne m’a plus adressé la parole», a témoigné une membre de l’association.

La région sollicite l’appui de partenaires comme Marie Stoppes International afin de faire en sorte que chaque enfant soit désiré et que chaque naissance soit sans danger pour que les familles deviennent moins nombreuses et plus fortes.

Ebou Mireille Bayala

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