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Sidwaya N° 7639 du 7/4/2014

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Commentaire : l’Afrique aux Africains
Publié le mardi 8 avril 2014   |  Sidwaya


Commentaire
© Autre presse par DR
Commentaire : l’Afrique aux Africains


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Après Tripoli en 2010, le quatrième sommet Union européenne-Afrique s’est tenu les 2 et 3 avril 2014 à Bruxelles dans la capitale belge. Près de 80 dirigeants africains et européens ont diagnostiqué à cette occasion, les maux qui minent le continent noir. Le Sommet s’est consacré à la réflexion sur les moyens de relance d’un partenariat, plombé depuis un certain temps par l’instabilité en Afrique et qui se trouve en ce moment en perte de vitesse face à la montée vertigineuse de nouveaux concurrents intransigeants notamment la Chine. Le président français, François Hollande, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon sont les principaux animateurs, de cette rencontre intercontinentale. Ils ont « dicté » quelques besoins aux responsables africains. Un Sommet avec un objectif affirmé : « redynamiser le partenariat économique entre les deux continents ». Bien d’autres sujets d’intérêt en marge de ceux de la sécurité ont animé les débats d’outre-mer. Selon le président guinéen, Alpha Condé, le message essentiel de ce Sommet est que l’Afrique
« a plus besoin de coopération économique et d’investissements que d’aide ». Et un autre chef d’Etat africain d’ajouter : « Nous ne sommes pas venus mendier à Bruxelles mais explorer avec nos partenaires les pistes pour vite nous développer et eux, mieux résister à la crise ». De l’autre partie, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, lui, s’est exprimé en parabole : « si tu veux aller vite, vas tout seul… si tu veux aller loin, allons ensemble. » Mais, quand l’Afrique va-t-elle se sentir véritablement indépendante si, un demi-siècle après avoir reçu ses couleurs nationales, elle continue de tendre la main à des clubs de l’Ouest dont l’ultime but est de faire fleurir la bourgeoisie occidentale et consolider les assises démocratiques du vieux continent ? La pilule est amère. Et il est fastidieux de constater que malgré les progrès enregistrés çà et là par les pays africains dans leur lutte pour l’émancipation économique, le continent continue de refléter les contradictions essentielles entre les grandes puissances, de charrier les insupportables apories du monde contemporain. L’Afrique a tout. Son sous-sol immensément riche. Mais comment comprendre le paradoxe que son chemin de développement passe par les marchés d’outre-mer ? Les Africains veulent un accompagnement en matière de sécurité, de prévention des crises, d’immigration. Ils souhaitent surtout que l’Europe augmente sensiblement ses investissements en Afrique comme l’avait d’ailleurs consacré le sommet UE- Afrique de Libye. En son temps, il était question d’une stratégie de partenariat et un plan d’actions avec l’ambition d’accroître les échanges commerciaux et les projets économiques conjoints. Mais de là, à s’inféoder à tous les groupes et autres organisations européennes, est effroyable. D’ailleurs, quatre ans après, la rencontre de Tripoli, on constate que rien n’est fait. Et pour cause, les troubles nés des printemps arabes, puis du terrorisme se sont installés dans nombre de pays, ont prétexté les partenaires. A cette allure, on se demande jusqu’où ira cette fameuse politique africaine de l’Europe ? Tant que les Etats africains seront financièrement boîteux ou inaptes, tant que la main occidentale continuera à donner à manger, eh bien, elle dictera toujours et encore sa volonté. Le joug financier doit être ôté par les Africains eux-mêmes, s’ils veulent s’affranchir. La question d’insécurité tant exaltée par les partenaires est a priori un alibi et l’attestation d’un manque de volonté des pays de l’Ouest de soutenir sans intérêt particulier. En bonnes conseillères et en leur qualité de généreuses donatrices soucieuses de la stabilité dans le monde, pourquoi ces grandes démocraties peinent-elles à former idéologiquement l’élite politique africaine à une démocratie véritable ? Ce qui devrait permettre à cette dernière d’être un modèle dans le continent. Hélas, on préfère plutôt fermer les yeux sur certaines situations extrêmes caractérisées par le bourrage des urnes, le trucage des élections, le pouvoir à vie, les crimes, les arrestations lapidaires, la restriction des libertés publiques et de celles de la presse etc. Au fait, nos « gendarmes » n’interviennent que lorsque le cliquetis des armes fait couler le sang. Le berceau de l’humanité, longtemps malade, recherche aujourd’hui des dirigeants capables de mimer chez les puissances occidentales « la real politik » afin de mener les Africains à bon port au lieu de multiplier les alliances. C’est en cela que naitra l’avenir et le devenir d’un contient dont les habitants sont fatigués et frustrés par la cadence actuelle des événements ainsi que de la teneur des relations Nord-sud. Le destin de l’Afrique est en Afrique et entre les mains des Africains. C’est maintenant qu’il faut agir ou jamais, car demain, il ne sera pas évident que les jérémiades suffiront à susciter la pitié chez des bailleurs de fonds dont certains prônent déjà l’immigration choisie.

Wanlé Gérard
COULIBALY
gerard_coul@yahoo.fr

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