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Sankarisme : Les errements de Me Bénéwendé Sankara
Publié le vendredi 9 novembre 2012   |  Autre presse


Activité
© aOuaga.com par Aristide
Activité des partis politique : Conférence de presse de UNIR/PS sur l`élection couplée.
Mercredi 26 septembre. Ouagadougou. Me sankara président de l`Union Pour la Renaissance Parti Sankariste (UNIR/PS)


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Entre la réélection du président vénézuélien en octobre dernier et celle de Barack Obama le 7 novembre dernier aux Etats-Unis d’Amérique, le cœur du président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Me Bénéwendé Sankara, balance entre le capitalisme et le socialisme. Du coup, il torpille l’héritage de son idole, le président du Conseil national de la révolution (CNR), Thomas Sankara.

« Une très bonne chose puisque je l’ai soutenu. Je pense que c’est le mérite. C’est aussi la maturité du peuple américain. Vous savez que c’est plus de deux siècles de vie démocratique, de liberté ». C’est en ces termes que Me Bénéwendé Sankara, le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), le parti qui se réclame de l’idéal sankariste, a réagi par rapport à la réélection, le 6 novembre 2012, de Barack Obama à la tête des Etats-Unis d’Amérique. Le 23 octobre dernier, le parti de l’œuf voyait en la réélection de Hugo Chavez au Vénézuela « un motif légitime de fierté et de l’espoir pour tous les partis anti-impérialistes du monde et tous les peuples en lutte contre l’oppression et l’exploitation ». En l’espace de trois semaines, celui qui se veut le continuateur des valeurs prônées par le président du CNR est tour à tour tombé dans l’émerveillement du capitalisme et du socialisme. Idéologiquement, cela ressemble à du tâtonnement pour ne pas dire que c’est un égarement. Les Etats-Unis et le Venezuela sont considérés comme les extrêmes des deux bords politiques. Tout au long du XXe siècle, et particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis s’imposent comme un acteur incontournable dans les relations internationales. Depuis cette époque, les USA, à travers leurs multiples interventions qu’elles soient diplomatiques ou militaires, directes ou indirectes, mettent en lumière une volonté de jouer un rôle prépondérant dans les affaires internationales et ce, sur tous les continents. La Corée, Cuba, le Nicaragua, la Somalie, l’Afghanistan, l’Irak, le Soudan, la Libye, sont autant de pays dans lesquels les Etats-Unis sont intervenus. Cela sans l’aval des Nations Unies ou sous le couvert de cette organisation au nom de la démocratie. Cela s’appelle, ni plus ni moins, de l’impérialisme. L’impérialisme que le président du CNR avait en sainte horreur et estimait qu’il était à la base du sous-développement des pays du Tiers monde. Le 15 octobre 2012, le Burkina et l’UNIR/PS commémoraient le 25e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara « fauché par les balles impérialistes le 15 octobre 1987 », selon les termes d’un communiqué de l’UNIR/PS publié à cette occasion.

Ou on est sankariste ou on ne l’est pas

Au cours d’une conférence de presse organisée au Centre de presse Norbert Zongo et animée par Bruno Jaffré du Réseau international Justice pour Sankara à l’occasion des 25 ans du 15-Octobre, le président du parti de l’œuf a été fait cas, qu’en plus des services secrets français, les Etats-Unis, à travers la CIA, ont joué un rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara. Me Bénéwendé Sankara était au présidium de cette conférence de presse en tant que représentant du collectif des avocats de la famille Sankara. Dans un documentaire italien diffusé sur RAI n°3, le 15 juillet 2009, un ancien proche de Charles Taylor, déclare : " Le piano fut accordé par les Américains et les Français. Il y avait un homme de la CIA à l’ambassade des Etats-Unis au Burkina qui travailla en étroite contact avec le chef des services secrets de l’ambassade française ; ils ont pris les décisions les plus importantes ». Quand on est un héritier, on doit tout faire pour marcher sur les traces de son idole. Tomber dans la satisfaction et demandé aux Burkinabè de suivre l’exemple américain est un deuxième assassinat de Thomas Sankara.


Hugo Chavez se pose en chantre de l’anticapitalisme et a accéléré le processus de privatisation de l’industrie pétrolière engagé dans les années soixante-dix. Le président vénézuélien a financé des programmes sociaux contre la pauvreté et fournit des services sociaux à ses compatriotes. Me Sankara donne l’impression de patauger entre avoir les faveurs des Etats-Unis et continuer à professer son idéologie sankariste sans grande conviction pour avoir une place sur l’échiquier politique national. Il se pose, comme le disait une organisation de la société civile, en pièces de rechange de l’impérialisme. Thomas Sanakara avait dénoncé le soutien de la France au régime de l’apartheid en Afrique du Sud et avait soutenu que la France porterait l’entière responsabilité de ses faits. A un sommet de l’ex-Organisation de l’Unité africaine (OUA), il demandait aux Africains de vivre en tant qu’Africain car c’est la seule façon de vivre libre et digne. Peut-on aujourd’hui se réclamer de son héritage et faire preuve d’indécision dans les choix idéologiques mais aussi ne pas être sincère ?

Henry BOLI

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