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L`Observateur Paalga N° 8594 du 4/4/2014

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MPP : Le plein du stade municipal pour un premier congrès
Publié le lundi 7 avril 2014   |  L`Observateur Paalga


Politique
© Le Quotidien par Gédéon Sawadogo
Politique : le MPP tient son premier congrès ordinaire
Samedi 5 avril 2014. Ouagadougou. Maison du peuple. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a ouvert les travaux de 48 heures de son premier congrès ordinaire


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«Ecrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays en consolidant l’implantation de notre parti au sein du peuple pour une alternance démocratique en 2015». C’est le thème du premier congrès ordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui s’est ouvert le 5 avril à la Maison du peuple et clos le 6 dans un Stade municipal de Ouagadougou, plein.

C’est par une vérification de la présence des délégations venues des 45 provinces du Burkina mais aussi du Mali, du Niger, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la France, de la Belgique et des Etats-Unis, que le premier Congrès ordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a ouvert ses portes le 5 avril 2014 à la Maison du peuple à Ouagadougou. 3 860 délégués ont ainsi répondu présents dans la cuvette comme dans la cour de la Maison du Peuple où l’ouverture était retransmise en direct sur grand écran. Puis discours et prestations d’artistes se sont disputés la place dans le chronogramme de la cérémonie d’ouverture. Si les animations ont été assurées par l’Union des artistes musiciens de soutien au MPP de par sa présidente Remeka, mais aussi Sali Sanou et Petit Docteur, les allocutions, elles, ont vu se succéder une kyrielle de personnalités au nombre desquelles la vice-présidente du Comité Afrique de l’Internationale socialiste, la Camerounaise Chantal Kambiwa, et le président de l’Union internationale des jeunes socialistes, le Chilien Fillipe Ignacio, qui ont salué le nouveau venu dans leur mouvement. Le chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), Zéphirin Diabré, a, lui, souligné que le MPP arrive « au bon moment » pour renverser définitivement le rapport de force politique au pays des hommes intègres.

Le CFOP s’est dit convaincu désormais qu’en 2015, «il n’y aura ni lenga, ni continuation mais terminus» et que «la majorité politique rimera enfin avec la majorité sociale». Arrive enfin le mot d’ouverture du président du parti, Roch Marc Christian Kaboré. Occasion pour le premier responsable du nouveau-né de l’opposition d’appeler à l’union, car la recomposition obligée des forces politiques en cours, conséquence naturelle de la naissance du MPP, ne doit pas être vue comme des «manœuvres orchestrées pour déstabiliser les partis» mais plutôt comme l’occasion de «sortir de l’émiettement partisan actuel qui ne renforce ni la démocratie ni la bonne gouvernance dans notre pays». Foi de Roch Marc Christian Kaboré, «rien de durable ne saurait se faire désormais sans que la question cruciale du devenir de la jeunesse ne soit au centre, dans une perspective qui intègre la promotion du genre». Aussi son parti fonderait-il son action sur la jeunesse et les femmes. Pour lui, il ne fait aucun doute que «le soleil levant du MPP poursuivra sa marche et illuminera toutes les contrées du Burkina et tous les foyers du pays parce que notre Parti est la réponse authentique à la soif de changement exprimée par des millions de Burkinabè». Aussi ne manque-t-il pas de faire une mise en garde aux «chantres» de la révision de l’article 37 de la Constitution et de la mise en place du Sénat : «Les jours et les mois qui viennent pourraient être difficiles si les jusqu’auboutistes de la FEDAP-BC et du CDP ne se ravisent pas en prenant l’exacte mesure des dangers que leurs initiatives actuelles font courir à la paix, à l’unité et à la cohésion nationales. Il est encore temps d’y renoncer, au nom de la paix et de l’amour que nous devons tous avoir pour le peuple que nous sommes censés servir».

Le Congrès qui s’est tenu jusqu’au dimanche 6 avril à midi à la Maison du peuple et qui a été entre autres marqué par la mise en place du Bureau exécutif national (BEN) et l’adoption du manifeste du parti, s’est ensuite poursuivi au Stade municipal dans l’après-midi.



Pari tenu

En choisissant de tenir la clôture de son 1er congrès au stade municipal de Ouagadougou, le MPP a voulu faire une démonstration de force. Pari tenu puisque l‘enceinte était pleine à craquer, obligeant certains militants à se réfugier dans les maquis qui pullulent aux alentours du stade pour se taper une bonne bière fraiche.

L’ambiance était bon enfant et des artistes-musiciens tels que Floby, Dez Altino et Sonia Carré d’As ont apporté une touche euphorique à l’événement, soulevant les militants acquis à la cause des ex-CDpistes dont les trois principaux leaders qui ont pris la parole pour haranguer la foule. Et pour commencer, le stade se met debout pour entonner l’hymne du MPP.

Premier intervenant, Salif Diallo, qui a, comme à son habitude, tenu en haleine le public avec des propos chocs, des mises en garde et des menaces à peine voilées. “On nous a refusé une salle de 5 000 places, nous avons rempli un stade de 25 000 places”, a-t-il declaré d’entrée de jeu. Ensuite, il fait un clin d’œil au «grand voisin», le Moro Naaba Baongho, avant de saluer toutes les couches sociales de la population et les Burkinabè des quatre coins du pays.

Convaincu que le prochain président du Faso n’est autre que Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo a indiqué que son parti a vu le jour à Bilbalogho au CBC, a tenu son congrès à la Maison du peuple puis au stade municipal et sera vers l’hôtel Laïco à la fin de l’année 2014 ; enfin au Palais de Kosyam en novembre 2015. Il a donc invité les militants à se mobiliser et à s’inscrire sur les listes électorales pour donner le pouvoir au MPP qui le lui rendra. Cela à travers un programme social-démocrate basé sur une économie de marché régulé qui interdit les pillages et les monopoles. Se sentant en phase avec les spectateurs du jour, l’ex-bras droit du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, a appelé le peuple à se lever pour la victoire contre l’imposture et la tentative d’imposer un régime à vie. «Avec le MPP, le peuple est invincible. C’est le parti du peuple, de la jeunesse, des femmes, des ouvriers, des paysans… Toutes les couches étaient à notre congrès sauf ceux qui sont contre le Burkina», a-t-il déclaré.



Le bébé de deux mois qui croque des os



Par ailleurs, on note avec le 1er vice-président du MPP chargé de l’Orientation politique que si Roch arrive aux affaires, l’Assemblée nationale et les mairies seront dissoutes, les ministères seront restructurés, l’école ne sera plus une fabrique de chômeurs, l’anglais sera introduit au primaire et même le chinois sera enseigné à l’école ; le code minier, quant à lui, sera relu et les sites d’orpaillage remis aux vrais orpailleurs et l’armée sera reformée de sorte qu’elle soit soumise aux civils démocratiquement élus. Et, foi de Salif, les Etalons remporteront la CAN, trois ans seulement après et se qualifieront au Mondial grâce à une politique sportive rigoureuse.

A sa suite, c’est Simon Compaoré qui a tenu le crachoir. Il s’adresse d’abord en anglais à certains étrangers venus d’ailleurs pour le congrès avant de poursuivre en mooré. Maître de la parole devant l’Eternel, Simon a invité les militants à ne pas avoir peur, car le MPP est un bébé de seulement deux mois qui a déjà des dents pour croquer des os.

Enfin, le «camarade président», Roch a clos la série des interventions en moquant les adversaires qui ont sorti des vivres et des billets de banque et désinformé les populations que le congrès est reporté. «Ni l’argent, ni les subsides ne pourront résoudre durablement les problèmes du peuple», a-t-il soutenu tout en appellant le “peuple” à ne pas céder aux attitudes de divertissement du pouvoir. Conscient que la foule ne peut pas le porter à la magistrature surpême, Roch a insisté pour que les militants et sympathisants s’inscrivent sur les listes électorales pour prendre leurs cartes d’électeurs.



Adama Ouédraogo

Damiss

Hyacinthe Sanou

Encadré 1

Militants zélés du MPP, ayez le triomphe modeste !



Quand on mène une lutte politique de longue haleine, il faut éviter de croire que les jeux sont faits et avoir le triomphe modeste. C’est ce que certains militants ne semblent pas avoir compris, car au fil des activités organisées par le MPP, il y a des individus zélés qui pensent déjà que Roch est president du Faso et rendent la vie dure aux gens, notamment aux journalistes, obligés de jouer des coudes pour faire leur travail.

Lors de la rencontre des jeunes du MPP à la Maison du peuple le 22 mars dernier, des éléments excités ont empêché les photographes et cameramen de s'approcher du président du parti. La caméra de BF1 a failli voler en éclats. Il a fallu que toute la presse menace de quitter les lieux pour que les choses rentrent dans l’ordre.

A la clôture du congrès au stade municipal, les “zélés” de la “sécurité” MPP étaient de nouveau de service, refusant l'accès à certains hommes de médias sous prétexte que Roch est déjà rentré, par conséquent personne d'autre ne peut passer après lui par la porte principale.

Malgré les Badges Presse que le MPP lui-même a remis aux journalistes, il fallait élever la voix et forcer pratiquement les barrières pour entrer.

A la fin de la cérémonie, même attitude ; tant que Roch ne finit pas ses interviews avec les médias pour rejoindre sa place, personne ne sort par la porte principale. Pourtant, il n’y avait que la seule issue pour nous autres qui étions sur la pelouse.

Il faut de nouveau élever la voix et même froncer les sourcils pour pouvoir sortir.

On ne peut pas s’empêcher de repenser à ce qu’un confrère disait le 22 mars dernier : “Roch n’est même pas encore au pouvoir… Qu’en sera-t-il le jour où il occupera le fauteuil ?”

Hommage aux “fusionneurs”

Dans son mot d’ouverture du Congrès, Roch Marc Christian Kaboré a rendu homage aux partis politiques qui ont fusionné avec le MPP. Ce sont donc à la date du 5 avril 2014 :

- la Convention démocratique nationale (CDN) ;

- la Convention nationale pour le progrès du Burkina (CNPB) ;

- le Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF) ;

- le Parti patriotique pour le développement (PPD) ;

- le Parti pour la concorde et le progrès du Faso (PCP) ;

- le Rassemblement pour la prospérité populaire/RPP-Gwassigui ;

- l’Union des démocrates pour le progès social (UDPS) ;

- l’Union des patriotes pour le développement (UPD).



Un traducteur des plus douteux

Afin de permettre à tous les participants de saisir la substance du discours, les organisateurs de l’ouverture du Congrès ont prévu des traductions en langues nationales mooré, dioula et fulfudé. Un exercice auquel le dioulaphone des traducteurs ne semblait que très peu habitué. Titubant dans la traduction en dioula du discours, il a présenté Zéphirin Diabré comme étant le “Président de l’UPC : le congrès pour le peuple et le progrès”. Rapidement, les organisateurs mettront fin à son calvaire en lui intimant de stopper net sa traduction et de passer le relais à un autre dioulaphone pour la suite des allocutions.



Rasta “Larlé” remet le couvert



Le Larlé Naaba avait déjà fait montre de ses talents de danseur lors de la marche de l’opposition le 28 janvier dernier. Il a remis le couvert lors du congrès du MPP en esquissant quelques pas sur les mélodies de Petit Docteur à l’ouverture et de Floby à la clôture. De quoi plaire à l’assistance.



Parking à 200 et 500 FCFA

Comme c’est le cas à toutes les manifestations d’envergure, les “parkings sauvages” ont fleuri à l’occasion de la clôture du congrès du MPP au stade municipal. Tout autour dans les quartiers environnants et même jusqu’aux alentours de la cathédrale, il fallait débourser 200 F CFA pour les motos et 500 FCFA pour les voitures pour pouvoir garer son véhicule.

Des “parkeurs du dimanche” qui ont vite fait de se volatiliser avant la fin de la cérémonie.



Traducteur pour “malentendus”



Initiative louable que celle du comité d’organisation d’associer un traducteur pour malentendants à la clôture du congrès. Juché sur une table qui lui servait de perchoir, ce dernier a en effet permis au groupe de malentendants qui a fait le déplacement de comprendre tout ce qui a été dit. Seul hic, les feuilles de papier qui indiquaient à ces derniers la place qui leur était réservée portaient l’inscription “Malentendus” au lieu de “Malentendants”.



Encadré 2

Propos dignes d’intérêt



Roch Marc Christian Kaboré :

- “…Les sorties médiatiques récentes d’intellectuels volant au service du pouvoir, passés maîtres dans l’art d’embrouiller les questions claires m’obligent à rappeler qu’en droit constitutionnel, l’alternance, ce n’est ni plus ni moins que le changement des partis ou formations politiques à la direction de l’Etat…”

- “…N’en déplaise aux apprentis avocats commis à la defense d’une cause perdue d’avance, la nouvelle majorité portée par les forces du changement réalisera l’alternance en 2015, par la volonté du vaillant peuple burkinabè…”.

- “…Quant à nos contempteurs dont les dérapages verbaux et les injures cachent mal leur absence d’arguments, il ne faut surtout pas descendre dans la boue avec eux. Ce serait faire leur jeu et leur accorder un crédit que le peuple n’est pas prêt à leur donner…”.

Salif Diallo


- «L’accalmie d’aujourd’hui prépare des orages de demain… Nous mettons en garde les fraudeurs. Si à la présidentielle il y a la fraude, nous prendrons le pouvoir par d’autres moyens».

- « …Avec le MPP, personne ne pourra faire plus de 10 ans encore au pouvoir…».

Simon Compaoré

«…J’aime trop Roch parce qu’il est courageux et rassembleur…»

«…Le MPP est un bébé de deux mois qui croque déjà des os, marche et court…»

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