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Le Quotidien N° 1031 du 5/4/2014

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20e ans après le génocide Rwandais: Les conflits ethniques d’actualité en Afrique
Publié le lundi 7 avril 2014   |  Le Quotidien




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L’Afrique a-t-elle retenu toutes les leçons du génocide rwandais vingt ans après ? Pas si sûr. Au moment même où le peuple rwandais commémore cet événement douloureux, en continuant de panser ses plaies, la Centrafrique a failli basculer dans un autre génocide. Et ce n’est d’ailleurs pas fini. Le risque est toujours grand même si l’intervention française a permis d’éviter momentanément le pire. Qu’on le veuille ou pas, des tueries plus massives ont été évitées grâce à l’opération Sangaris de la France. L’Afrique subsaharienne continue, non seulement de porter en elle les démons de la division, mais en plus elle ne dispose pas de moyens d’intervention rapide et efficace en cas de crise. Le conflit en cours au Soudan du Sud a des ramifications ethniques. Avant ces deux cas, des pays ont aussi dangereusement manipulé la bombe ethnique, avec des conséquences parfois dramatiques, comme la Côte d’Ivoire. C’est dire que chaque pays subsaharien porte en lui les germes de l’ethnicisme. Il suffit d’allumer la mèche, pour que le pays explose. Et en général, les pyromanes sont des hommes politiques en mal de popularité. Pour se faire une place au soleil, ils n’hésitent à activer la fibre ethnique pas, en cultivant un repli identitaire.
Un pays est en danger quand les arguments politiques se réduisent aux considérations ethniques. Pour barrer la route à un concurrent sérieux, certains sont prêts à mettre en avant une hiérarchisation ethnique, avec des vrais et des faux citoyens. Les programmes politiques, les compétences intrinsèques, les qualités morales, tout ça c’est du pipeau. La démocratie, sous nos tropiques, est donc à remodeler. La construction des Etats-nations ne peut se faire si l’élite continue d’entretenir des divisions basées sur le communautarisme. Malheureusement, l’Afrique peine à sortir de cette contradiction où tout le monde proclame la démocratie et l’unité nationale, tout en posant des actes qui les mettent en péril. Il y a encore trop d’apprentis sorciers dans nos pays qui croient se frayer leur destin en politique par le biais du recours à l’identité. C’est une pratique criminelle à bannir, quand on voit les conséquences qu’elle peut engendrer. Une fois le mal produit, il faut en effet mettre des années pour s’en relever. Quand on considère le trésor d’efforts à déployer pour reconstruire un pays en situation de post-conflit, il y a de quoi réfléchir par deux fois dans les actes que l’on est amené à poser. Le mieux, c’est donc de ne jamais franchir le pas menant à des affrontements massifs.

Mais que font réellement nos Etats pour se prémunir contre un tel mal. Visiblement, pas grand-chose. Pire, les dirigeants au pouvoir eux-mêmes s’adonnent allègrement à l’instrumentalisation de l’appartenance ethnique. Cela, malgré le fait que toutes nos Constitutions bannissent le recours à l’ethnie ou à la religion à des fins politiques. Mais dans la réalité quotidienne, ce principe est largement bafoué. Face à l’incurie de bien des acteurs politiques, la nécessité d’ériger des règles strictes sur la question se fait sentir. Car il est facile d’allumer le feu et d’aller se réfugier dans un exil doré. Plus jamais un pays africain ne devrait s’embraser à cause de politiciens inconscients. Pour cela, seule une législation très sévère sur la question peut dissuader les apprentis sorciers. Certes, l’épée de Damoclès brandie par la CPI (Cour pénale internationale) peut avoir un caractère dissuasif. Mais on voit comment les dirigeants africains cherchent à discréditer cette institution et à s’y soustraire. Une des solutions vient donc de la société civile dont le rôle de vigie est plus important que jamais. Il y a urgence, car même les pays où les mécanismes traditionnels évitaient des conflits entre deux groupes ethniques ont des difficultés. On a vu par exemple au Burkina, des communautés liées par la parenté à plaisanterie s’affronter mortellement. Le génocide rwandais, aujourd’hui commémoré, est un cas extrême. Depuis lors, l’Afrique n’a plus vécu de massacres d’une aussi grande échelle. C’est déjà bon à prendre. Mais il y a eu de nombreux conflits de moindre envergure, mais qui inquiètent. La vigilance doit donc être de mise, parce que ça n’arrive pas qu’aux autres.

La Rédaction

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