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Le Quotidien N° 1028 du 2/4/2014

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Déséquilibre commercial entre l’Afrique et l’Europe: « Nous allons nous organiser pour ne pas être seulement un marché », Blaise Compaoré
Publié le mercredi 2 avril 2014   |  Le Quotidien


Le
© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoé, a échangé, dans la soirée du lundi 31 mars 2014 à Bruxelles, avec les Burkinabè résidant en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg


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Le chef de l’Etat burkinabè, accompagné du ministre de l’Economie et des Finances, Noël Marie Bembamba, et du ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Thomas Palé, est à Bruxelles, en Belgique, depuis le 30 mars dernier, dans le cadre du 4e sommet l’Union européenne (UE)-Union africaine (UA). Ce sommet qui réunit les chefs d’Etat européens et africains est placé sous le thème « Investir dans les personnes, pour la prospérité et pour la paix ». Et en marge de ce conclave et durant son séjour bruxellois, le président du Faso, Blaise Compaoré, aura beaucoup de rencontres dont la première a été celle avec les parlementaires européens et africains à laquelle il a été accompagné de son homologue congolais, Denis Sassou N’Guesso.

C’est la rencontre avec les parlementaires européens et africains, le 31 mars 2014, qui ouvre l’agenda du président du Faso, Blaise Compaoré, dans la capitale belge, Bruxelles, dans le cadre du 4e sommet UE-UA. Un sommet au cours duquel dirigeants européens et africains échangeront sur l’approfondissement de la coopération entre les deux continents, notamment dans des secteurs touchant les jeunes, l’éducation, la formation, la paix, la sécurité, les investissements, les changements climatiques et les migrations des populations.

Blaise Compaoré : « D’une juxtaposition de relations bilatérales à un
partenariat stratégique »

Face donc aux parlementaires des deux continents, Blaise Compaoré a d’abord rappelé qu’ « à l’instar de beaucoup de pays d’Afrique, son pays, le Burkina Faso, entretient une longue tradition de dialogue et de coopération avec l’Europe ».

« En 55 ans de coopération, le Burkina Faso a bénéficié du soutien constant de l’Union européenne dans ses efforts de développement et d’achèvement du bien-être de ses populations », a-t-il précisé. Selon le chef de l’Etat burkinabè, « les relations entre l’Afrique et l’Europe ont profondément changé, passant d’une juxtaposition de relations bilatérales portant sur le développement économique, à un partenariat stratégique reposant sur une vision commune, un avenir commun et abordant des thématiques et des enjeux d’intérêt commun ». Mais, les efforts doivent, tout de même, être poursuivis. Et c’est pour cela que Blaise Compaoré a insisté sur le fait que « l’Afrique et l’Europe doivent faire face à de grands enjeux et défis communs, tels que la culture de leur interdépendance, la recherche et la sauvegarde de la paix et de la sécurité au niveau local et international, les changements climatiques, la recrudescence des migrations, la mobilité et leurs conséquences sur l’emploi, la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale de nos populations ». Aux parlementaires européens et africains, le président rappelle que « l’Afrique est un continent où se posent, avec acuité, les défis de la paix, de la sécurité, de la gouvernance en ses dimensions de démocratie, de liberté et de développement ».

Elle est confrontée, a-t-il ajouté, à la démultiplication des conflits armés à l’intérieur des pays et des régions, ainsi qu’à l’apparition de conflits atypiques liés au terrorisme international et à la criminalité transfrontalière. D’où d’ailleurs, l’engagement du Burkina dans la résolution des crises politiques et armées dans la région. « Lequel engagement est fondé sur notre conviction que seul le dialogue est source de compréhension mutuelle et peut permettre le règlement pacifique des différends », a confié le médiateur de l’Afrique de l’Ouest.

« La démocratie exige un travail patient de concertation et des mesures
pragmatiques »

S’agissant de la question de la gouvernance politique, le président du Faso estime que « les transitions démocratiques ouvertes au début des années 90 ont produit des résultats contrastés d’un pays africain à l’autre ».

« Elles ont été chaotiques, sinon inachevées chez les uns, conduisant à de la mal-gouvernance et générant des mouvements et des conflits violents et souvent armés. Elles ont été heureuses et réussies dans la majorité des pays », a-t-il fait savoir avant d’indiquer : « La démocratie à laquelle aspirent nos peuples est une quête permanente et une construction continue ».

Elle exige, selon lui, « un travail patient de concertation, des mesures pragmatiques qui s’inspirent du vécu et de la culture de chaque peuple ».
Au Burkina par exemple, le président révèle qu’ « au fil des ans et par séquences consensuelles, se déroule un processus continu d’enracinement et de consolidation de notre système de gouvernance politique, économique et sociale ».

Interpellé sur le déséquilibre commercial entre les pays du Nord et du Sud dont les seconds, bien que regorgeant des matières premières, sont obligés d’importer le produit fini, Blaise Compaoré dira que c’est une réalité qui existe depuis l’âge de la première taillée. Et de poursuivre en disant que le déséquilibre commercial est dû au manque de formation en Afrique et qu’il faut mettre l’accent sur celle-ci. Aussi a-t-il poursuivi : « Nous avons des limites au sein du continent ». Des limites inhérentes à la balkanisation du continent et à l’absence de grands ensembles économiques comme l’Union européenne. Qu’à cela ne tienne, le président du Faso rassure : « Nous allons nous organiser pour que nous ne soyons pas seulement un marché ».

« Il y a des promesses non tenues », selon Denis Sassou N’Guesso

Parlant de paix et de sécurité, le Congolais Denis Sassou N’Guesso a aussi estimé que l’Afrique est confrontée à 3 menaces, à savoir le terrorisme, la piraterie qui, après la partie orientale du continent, se développe dans le golf de Guinée et le trafic de drogue. Evoquant les crises en Afrique, le président congolais dira que « les crises connues au Mali, en République Centrafrique… sont les plaies d’une même humanité dont les conséquences dépassent une seule région ». « Point de développement durable sans le développement qui repose sur la sécurité, la gouvernance et le respect des droits de l’homme », a martelé Denis Sassou N’Guesso pour qui, « il est regrettable de constater que 7 ans après le sommet inaugural de Lisbonne, la distance entre les proclamations d’intention et les actes est grande ». Et ce, pour indiquer que les promesses faites par l’Europe sur certaines questions n’ont pas été tenues. « Il est temps de rattraper le temps perdu », conclu-t-il .

Par Yaya Issouf MIDJA (Envoyé spécial à Bruxelles)

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