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Le Quotidien N° 1028 du 2/4/2014

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Santé de la reproduction/Planification familiale: Des signes d’amélioration dans le Centre-ouest
Publié le mercredi 2 avril 2014   |  Le Quotidien


10es
© aOuaga.com par Séni Dabo
10es Journées RESHAOC : Ouagadougou, capitale d`hôpitaux francophones
Mardi 1er avril 2014. Ouagadougou. Centre international des conférences de Ouaga 2000. Le Réseau des hôpitaux de l`Afrique, de l`Océan Indien et des Caraïbes (RESHAOC) a ouvert les travaux de ses 10es journées placées sous le thème "Gestion des risques professionnels et des catastrophes en milieu hospitalier". Photo : Léné Sebgo, ministre de la Santé


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Le ministère de la Santé, à travers la Direction de la promotion de la santé, organise, du 31 mars au 5 avril 2014, une caravane de presse sur la santé de la reproduction, notamment la planification familiale, dans les régions du Centre-ouest, de la Boucle du Mouhoun, du Nord et du Centre. C’est la région du Centre-ouest qui a constitué la première étape de cette caravane de presse, le 31 mars dernier.

La planification familiale demeure une préoccupation pour le Burkina Faso au regard de ses implications sur la mortalité maternelle et néonatale, mais aussi sur la maîtrise de la croissance démographique. Une faible prévalence contraceptive a pour conséquence d’accroître le taux de morbidité et de mortalité maternelle et néonatale. Même si le Burkina a enregistré des progrès en matière de planification familiale, -la prévalence contraceptive est passée de 9% en 1993 à 16% en 2010- des efforts restent à faire. D’où la mise en place de diverses stratégies dont cette caravane de presse dans les régions du Centre-ouest, de la Boucle du Mouhoun, du Nord et du Centre. Organisée par le ministère de la Santé, en collaboration avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), cette caravane a pour objectif de renforcer le degré de connaissance des populations sur la santé de la reproduction en général, et la planification familiale en particulier. C’est la région du Centre-ouest qui a constitué la première étape de cette caravane de presse à laquelle prennent part neuf hommes et femmes issus de médias privés et publics. Selon le directeur régional da la santé du Centre-ouest, Dr Seydou Barro, on constate, au cours de ces trois années, une évolution positive en ce qui concerne les indicateurs dans le Centre-ouest. De 20,10% en 2010, le taux de prévalence contraceptive est passé à 31,58% en 2013. Ce qui est un signe d’espoir et d’amélioration, selon lui. Toutefois, a-t-il reconnu, « ces chiffres restent relativement bas par rapport aux cibles que nous visons pour la même période ». Les méthodes contraceptives les plus utilisées dans la région sont les injectables, les implants et les pilules. A l’opposé, le condom féminin est moins utilisé du fait de la réticence des femmes. Malgré cela, le gouverneur de la région du Centre-ouest, Chantal Boni/Nignan, reste optimiste quant à l’atteinte de l’objectif qui est le chiffre de 400 000 femmes qui appliquent la planification familiale en 2015. Même la réticence des hommes vis-à-vis des méthodes contraceptives ne peut empêcher l’atteinte de cet objectif, pour peu qu’ils soient mieux informés. « Les gens s’opposent parfois à des situations parce que, tout simplement, ils n’ont pas la bonne information », a-t-elle fait remarquer. C’est pourquoi Chantal Boni/Nignan a appelé les populations du Centre-ouest à s’investir dans la planification familiale car, croit-elle, « moins nous aurons des enfants, mieux nous aurons les moyens et le temps de nous en occuper ».


Les méthodes « discrètes » sont les plus utilisées

Dans la commune de Réo, le médecin-chef par intérim, Dr Sylvain Soubéiga, et son équipe mènent plusieurs activités de sensibilisation sur la planification familiale. En 2013, ils ont organisé deux rencontres de plaidoyer et de sensibilisation sur la relance de la planification familiale, avec des personnes influentes dans les zones à forte réticence que sont Dassan et Kion. A cela s’ajoute l’organisation de la Semaine de la planification familiale. L’ensemble de ces activités ont permis d’enregistrer le résultat de 23 079 utilisatrices de méthodes contraceptives (dont 11 000 nouvelles) sur une population cible de 64 963 en 2013, avec un taux d’utilisation de service de 35,53%. Et les méthodes les plus utilisées sont le collier, la pilule, les injectables et le dispositif intra-utérin. Le préservatif masculin fait également partie des méthodes les plus utilisées. Le médecin-chef par intérim du district sanitaire de Réo pense que les efforts doivent se poursuivre pour élever la faible couverture en matière de planification familiale, surtout au regard des difficultés. Lesquelles difficultés sont liées à la faible fréquentation des services de planification familiale, à la non disponibilité de certains contraceptifs, à l’insuffisance du personnel formé en planification familiale et à l’insuffisance de matériels d’insertion comme le dispositif intra-utérin. Cependant, la plus grande difficulté demeure la réticence des hommes. A en croire le médecin-chef par intérim du district sanitaire de Réo, les hommes sont réticents vis-à-vis des méthodes contraceptives parce qu’ils pensent que leur utilisation par les femmes favorise le vagabondage sexuel. Face à cette réticence donc des hommes, les femmes ont porté leur dévolu sur les méthodes dites « discrètes » comme les injectables et les implants. Les difficultés, il en existe de plusieurs ordres. Si ce ne sont pas les hommes qui les en dissuadent, ce sont les femmes elles-mêmes qui se plaignent des effets secondaires des méthodes contraceptives après en avoir utilisée. En effet, a reconnu Dr Sylvain Soubéiga, l’utilisation de méthodes contraceptives ne se fait pas sans effets secondaires chez certaines femmes. Ces effets secondaires sont l’absence des règles, l’amaigrissement, la prise de poids et le saignement qui demeurent des sources d’inquiétudes pour certaines femmes.

Le chef de Ténado favorable à la planification familiale

Au centre médical de Ténado, toujours dans le Sanguié, c’est le médecin-chef, Dr Pogowanga Sawadogo, et son équipe qui ont échangé avec l’équipe de la caravane. Ce dernier reste conscient qu’un pays « qui n’arrive pas à maîtriser sa population, ne pourra pas maîtriser les autres volets de son développement ». D’où les campagnes sensibilisations sur la planification familiale que le centre mène en vue d’une adhésion massive des populations, même si le taux de couverture en matière de planification familiale dans le centre reste faible (25,25%). En 2013, sur une population cible de 4 563, seulement 1 152 femmes sont venues au centre pour un besoin de planification familiale. En 2014, sur une population cible de 4 629, 174 femmes ont exprimé un besoin de planification familiale au premier trimestre. A Ténado, les femmes ont une préférence pour les injectables et les implants, considérés comme étant discrets. Les pilules, par contre, sont moins utilisées.

Comme ailleurs, les femmes de Ténado se plaignent souvent des effets secondaires de ces méthodes hormonales. Le fait important est qu’à Ténado, selon le médecin-chef, on constate un engouement des jeunes filles (les élèves en général) pour les méthodes contraceptives, ces dernières années. A l’image de Sabine Kanzié, élève en classe de 5e et mère d’un bébé de 5 moins. Depuis un mois, elle utilise les implants sur la demande de son époux. Preuve que certains hommes ont compris le bien-fondé de la planification familiale. Comme le chef de Ténado lui-même. Convaincu de l’importance de la planification familiale, ce dernier appuie le centre médical dans ses efforts de sensibilisation. Il encourage lui-même ses femmes à planifier. Père de 8 enfants (de trois mères), il assure que l’espace d’âge entre ses enfants est de deux ans et demi. Le chef de Ténado se montre particulièrement fasciné par les méthodes contraceptives. A l’en croire, il était difficile, auparavant, d’espacer les naissances parce que seule l’abstinence était la voie indiquée. Il fallait alors pour l’homme et la femme, se rappelle-t-il, se priver de toute relation sexuelle jusqu’à atteindre l’objectif final. Ce qui n’était pas facile. Aujourd’hui, se réjouit-il, « ce n’est plus le cas avec les méthodes contraceptives » .

Par Alphonse Chiba GUEBRE

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