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Le Quotidien N° 1028 du 2/4/2014

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Sommet UE/Afrique: Quid de l’article 37 ?
Publié le mercredi 2 avril 2014   |  Le Quotidien


Le
© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoré, a donné une communication le 31 mars 2014 à Bruxelles à l`occasion de la réunion de dialogue avec les parlementaires européens et africains sous le thème "Sécurité - Gouvernance -Conservation des frontières"


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Au cours d’un événement parallèle du sommet Union européenne/Afrique, prévu du 2 au 3 avril, le président du Faso a fait une communication digne d’intérêt. Comme s’il voulait rassurer les parlementaires européens, devant lesquels il s’exprimait, sur la situation qui prévaut au Burkina, il a eu ces mots : « Le Burkina est un espace de paix, de sécurité, de stabilité politique et institutionnelle ».A lire cette phrase, tout va bien dans le meilleur des mondes au Burkina.Pourtant, on aurait juré que quelque chose ne tourne pas rond dans ce pays sur lequel de lourds nuages s’amoncellent. Si l’on en croit le président, tous ceux qui évoquent l’existence d’une quelconque crise ne sont que des oiseaux de mauvais augure. Parmi eux, il y a toutes les structures de la société civile et politiques qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Mais il y a surtout les « médiateurs autosaisis » et le président ivoirien Alassane Ouattara. Les personnalités qui ont initié une médiation entre la majorité et l’opposition se sont dites « très inquiètes des risques de confrontation qui menacent notre pays ».Le présidenta convié à Abidjan les leaders de l’opposition dont le MPP et l’UPC.

Dans un communiqué qu’il a rendu public, le MPP a donné les raisons de ces échanges en des termes on ne peut plus clairs : « Le président du parti a par ailleurs informé le Bureau politique national de la visite de travail que lui-même, en compagnie des 1er et 2e vice-présidents, a effectuée à Abidjan, le 21 mars 2014, sur invitation du président ivoirien Alassane Ouattara, dans le cadre de sa contribution à la recherche de solutions à la crise sociopolitique que vit notre pays ». C’est donc surprenant que malgré tout ce remue-ménage, le président ne fasse pas mention, devant les élus européens, des réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles en cours ou à venir et qui divisent les Burkinabè. Pourquoi ce silence total sur l’appel de ses partisans à la modification de la Constitution en vue de lui ouvrir la voie à une nouvelle candidature à la présidentielle après plus d’un quart de siècle de pouvoir ? Visiblement, le président a occulté des sujets qui, pourtant, seront déterminants pour l’avenir du pays et la coopération entre le Burkina et l’Union européenne. Car, la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 peuvent jeter le pays dans des troubles préjudiciables aux relations entre les deux parties. Il est donc important d’en parler, à temps, au lieu d’avoir à intervenir, comme c’est généralement le cas, en sapeurs-pompiers.

Si officiellement ces questions sont taboues, il est fort probable que dans les coulisses, elles soient évoquées. En tout cas, il le faut. Car le phénomène du tripatouillage des Constitutions est à nouveau de mode dans certains pays africains. Et partout, il suscite des remous, voire des crises. Certes, le temps est révolu où l’Europe s’érigeait en donneuse de leçons. Louis Michel, député européen et organisateur du panel au cours duquel Blaise Compaoré a fait sa communication, défend ardemment cette idée lorsqu’il écrit : « Il est important de se garder d’une attitude de jugement idéologique définitif et moralisateur, et de se convaincre que personne n’a le monopole de la vertu ».La concurrence effrénée avec la Chine peut aussi amener l’Europe à revoir à la baisse ses exigences démocratiques vis-à-vis des pays africains bénéficiaires de son aide. Toutefois, pour rien au monde, Bruxelles ne devrait mettre sous le boisseau les valeurs qui font sa différence d’avec la Chine : la démocratie, la liberté et le respect des droits de l’homme. Les Africains ne jugeront pas l’Union européenne à l’aune des euros déversés sur le continent (euros dont une bonne partie d’ailleurs finit très souvent dans des poches indélicates). Ce sera sur la base de son attachement à la bonne gouvernance démocratique et économique.

La Rédaction

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