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Le Président du Faso livre une communication au 4e Sommet Union européenne-Afrique
Publié le mardi 1 avril 2014   |  Présidence


Le
© Présidence par DR
Le président du Faso, Blaise Compaoré, a donné une communication le 31 mars 2014 à Bruxelles à l`occasion de la réunion de dialogue avec les parlementaires européens et africains sous le thème "Sécurité - Gouvernance -Conservation des frontières"


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Le président Blaise COMPAORE a livré, lundi 31 mars 2014 à Bruxelles, une communication à l’occasion de la réunion de dialogue avec les parlementaires européens et africains sous le thème : Sécurité - Gouvernance -Conservation des frontières. Nous vous proposons l’intégralité de la communication.

Excellence Monsieur Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République du Congo ;
Monsieur le ministre d’Etat, Louis MICHEL, député européen, co-président de l’Assemblée parlementaire paritaire UE-ACP ;

Monsieur Andris PIEBALGS, Commissaire européen ;

Mesdames et Messieurs les Membres des parlements panafricain et européen ;

Eminentes personnalités du monde du partenariat Europe – Afrique ;

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord exprimer l’honneur et le plaisir que je ressens de partager aujourd’hui les réflexions de cette auguste assemblée sur les thématiques majeures et si pertinentes de la sécurité, de la gouvernance et de la conservation des frontières, dans le cadre du dialogue avec les parlementaires européens et panafricains.

Je félicite Monsieur Louis Michel et lui rends hommage. Acteur infatigable de la construction du partenariat Union européenne / Afrique, Il a pris l’heureuse initiative d’organiser cette rencontre d’échanges.

Excellence Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

A l’instar de beaucoup de pays d’Afrique, mon pays, le Burkina Faso, entretient une longue tradition de dialogue et de coopération avec l’Europe.

En 55 ans de coopération, le Burkina Faso a bénéficié du soutien constant de l’Union Européenne dans ses efforts de développement et d’achèvement du bien-être de ses populations.

Nous nous félicitons du fait qu’au cours de ces dernières années, les relations entre l’Afrique et l’Europe ont profondément changé, passant d’une juxtaposition de relations bilatérales portant sur le développement économique, à un partenariat stratégique reposant sur une vision commune, un avenir commun et abordant des thématiques et des enjeux d’intérêt commun.

Aujourd’hui, l’Afrique et l’Europe doivent faire face à de grands enjeux et défis communs, tels que la culture de leur interdépendance, la recherche et la sauvegarde de la paix et de la sécurité au niveau local et international, les changements climatiques, la recrudescence des migrations, de la mobilité et leurs conséquences sur l’emploi, la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale de nos populations.

Il est donc heureux que les assises de ce jour soumettent à nos échanges, les questions de la sécurité, de la gouvernance et de la conservation des frontières.

Mesdames, Messieurs,

L’Afrique est un continent où s’imposent, avec acuité, les défis de la paix, de la sécurité, de la gouvernance en ses dimensions de démocratie, de liberté et développement.

Elle est confrontée à la démultiplication des conflits armés à l’intérieur des pays et des régions, ainsi qu’à l’apparition de conflits atypiques liés au terrorisme international et à la criminalité transfrontalière.

Les dirigeants africains et l’ensemble des organisations régionales déploient d’intenses efforts pour prévenir ces conflits et rétablir la paix et la sécurité dans les pays affectés.

Mais il est important d’appréhender la question de la paix et de la sécurité en Afrique dans la problématique globale des menaces qui pèsent sur le monde en général et sur l’Europe en particulier, de par la proximité géographique et relationnelle entre les deux continents.

C’est pourquoi, nous Africains, nous sommes très attentifs et engagés à la lutte que la communauté internationale, dont l’Union Européenne, mène contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.

Aussi, nous saluons les efforts déployés par l’Union Européenne dans la sauvegarde de la paix et de la sécurité, qui ont contribué à la réduction de plusieurs foyers de conflits dans les pays africains et au renforcement de l’Etat de droit, à l’élargissement et au respect des espaces de liberté individuelle et collective.

Pour sa part, le Burkina Faso a apporté, sous l’égide des Nations Unies, de l’Union Africaine et des organisations régionales, sa contribution à la restauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Togo, au Niger, au Soudan/Darfour, en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Mali et il entend poursuivre son œuvre de médiation chaque fois que de besoin.

L’engagement du Burkina Faso dans la résolution des crises politiques et armées est fondé sur notre conviction que seul le dialogue est source de compréhension mutuelle et peut permettre le règlement pacifique des différends.

Ce dialogue a besoin d’être conduit dans le cadre d’un processus de médiation ou de facilitation.

Les résultats appréciables et décisifs obtenus dans le rétablissement de la paix, de la confiance et de la réconciliation entre les parties en conflit dans de nombreux pays d’Afrique, dont le dernier en date est le Mali, témoignent des vertus immenses des médiations.

Un des enseignements majeurs est qu’il est important que les organisations régionales, continentales et internationales (ONU, UA, UE, CEDEAO) soutiennent et accompagnent fortement et de manière proactive le processus de médiation.

Je voudrais, à cet égard, exprimer ma profonde gratitude à l’Union Européenne pour le soutien efficace et l’accompagnement rassurant dont elle m’a témoigné.

Excellence Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

S’agissant de l’importante question de la gouvernance politique, il faut rappeler que les transitions démocratiques ouvertes au début des années 90 ont produit des résultats contrastés d’un pays africain à l’autre.

Elles ont été chaotiques, sinon inachevées chez les uns, conduisant à de la mal-gouvernance et générant des mouvements et des conflits violents et souvent armés. Elles ont été heureuses et réussies dans la majorité des pays.

La démocratie à laquelle aspirent nos peuples est une quête permanente et une construction continue.

Elle exige un patient travail de concertation, des mesures pragmatiques qui s’inspirent du vécu et de la culture de chaque peuple.

Notre partenariat pour l’avènement et le renforcement de la démocratie doit se nourrir de nos valeurs communes et également de nos différences.

Au Burkina Faso, au fil des ans et par séquences consensuelles, se déroule un processus continu d’enracinement et de consolidation de notre système de gouvernance politique, économique et sociale.

De nos jours, au-delà des institutions démocratiques qui connaissent un fonctionnement régulier et font l’objet de renouvellements périodiques à travers des élections apaisées, justes et transparentes, il existe des espaces d’interpellation, des cercles d’écoute spécifiques pour les différentes composantes de notre société (femmes, jeunes, personnes âgées, paysans, corps constitués, monde des affaires…)

Le Burkina est ainsi un espace de paix, de sécurité, de stabilité politique et institutionnelle.

Mesdames, Messieurs,

La question des frontières a toujours été un élément central dans les stratégies africaines en matière de paix et de sécurité. Les chefs d’Etat ou de Gouvernement africains ont ainsi adopté, en 1964, une Résolution proclamant l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.

Malgré l’existence de ce principe fort, des différends et conflits récurrents opposent des Etats autour des questions de délimitation et de démarcation des frontières.

Nous observons, avec satisfaction, que ces différends trouvent dans beaucoup de cas un règlement pacifique par appel aux instances judiciaires et arbitrales internationales et nous appelons l’Union Africaine et l’Union Européenne à continuer à être les garants du respect de ces principes et accords.

Au regard des péripéties de l’actualité, nous osons espérer la construction d’une Europe fédérale, démocratique, allant de Paris à Vladivostok…

Ce serait une contribution importante à la paix dans le Monde.

Excellence Monsieur le Président de la République du Congo,
Monsieur Louis MICHEL, membre du Parlement européen,

Mesdames et Messieurs les Membres des parlements panafricain et européen,

Eminentes personnalités du monde du partenariat Europe – Afrique,

Mesdames et Messieurs,

Le nouveau partenariat Union Européenne – Afrique, consacré par l’adoption de la Stratégie Conjointe y relative, ouvre de nouvelles perspectives pour nos deux continents. Le Burkina Faso a foi en ce dialogue très rapproché qu’il instaure et en la communauté de destin qu’il cultive et renforce entre l’Afrique et l’Europe. C’est pour cette raison que mon pays ne ménagera aucun effort pour apporter sa contribution au renforcement de ce partenariat. Je souhaite plein succès aux travaux de la présente réunion.

Je vous remercie.

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