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Le Quotidien N° 1026 du 31/3/2014

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Affaire Norbet Zongo : L’impossible enterrement
Publié le lundi 31 mars 2014   |  Le Quotidien


Feu
© Autre presse par DR
Feu Norbert Zongo, journaliste d`investigation burkinabè


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Une autre mauvaise nouvelle pour le pouvoir burkinabè. Après tous les déboires politiques et sociaux qu’il a connus ces derniers temps, le régime de Blaise Compaoré doit maintenant faire face aux critiques d’institutions africaines. Il s’agit, en l’occurrence, de la Cour africaine des droits de l’homme, dont la décision sur l’affaire Norbert Zongo est une véritable douche froide pour Ouagadougou. La première phase de la bataille judiciaire sur ce dossier très sensible a en effet tourné en faveur des ayants droit des feux Norbert Zongo, Abdoulaye Nikiema, Ernest Zongo, Blaise Ilboudo et du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), dans leur requête contre l’Etat du Burkina Faso. Dans son arrêt, la Cour a indiqué que l’Etat burkinabè « n’a pas fait preuve de la diligence due en vue de rechercher, poursuivre et juger les assassins de Norbert Zongo et ses compagnons ». Elle a aussi précisé que l’Etat burkinabè devait « assurer le respect du droit des requérants à ce que leur cause soit entendue par les juridictions nationales compétentes ». Le bras judiciaire de l’Union africaine a donc pris une décision historique. On a rarement vu cette Cour se prononcer sur des questions intérieures des Etats, en défaveur des gouvernements, de façon aussi nette. C’est à l’honneur de cette Cour, qui verra sans doute de plus en plus de citoyens lui faire appel, face aux défaillances des justices nationales.
Pour sa part, le gouvernement burkinabè doit donc tenir compte de ce camouflet pour réorienter sa stratégie dans la gestion de l’affaire Norbert Norbert Zongo. Jusqu’à présent, l’impression générale qui se dégage est que les efforts faits pour rendre justice à l’illustre journaliste ne sont pas à la hauteur de la tragédie ni de la grave crise qu’elle a suscitée au sein du pays. Il appartient aussi à la Justice burkinabè de prouver qu’elle tient réellement à l’avènement de la vérité sur cette affaire et qu’elle n’est nullement instrumentalisée. Une chose parait désormais évidente avec l’arrêt de la Cour africaine : tout porte à croire que ce dossier, plus que jamais, ne peut être enterré tant que justice n’est pas faite. L’usure du temps n’a aucune emprise sur cette affaire, tout comme sur celle concernant Thomas Sankara. Chaque année, la commémoration de la mort de ces deux illustres personnalités donne droit à une mobilisation toujours forte. Toutes les actes d’apaisement posés par le gouvernement, comme la Journée nationale de pardon, n’ont pas permis de régler ces deux cas. Leurs ayants droits et les nombreux militants qui défendent leur cause ne veulent rien entendre. Ils réclament uniquement la justice. La question que l’on s’est toujours posée, c’est de savoir pourquoi dans l’affaire Norbert Zongo, on ne sait rien sur le crime, son mode opératoire, le commando qui l’a commis, les commanditaires. Alors que tout le monde dit vouloir la vérité, rien cependant n’est sérieusement fait pour aller dans ce sens. C’est ce double langage que la Cour africaine vient de mettre à nu.
L’arrêt de la Cour africaine sur l’affaire Norbert Zongo survient dans un climat politique particulier au Burkina. L’échéance de la présidentielle de 2015 est cruciale car elle devrait voir le président Compaoré, sous le règne duquel le crime a été perpétré, passé le relais à un autre. D’aucuns estiment que les tractations initiées par le président Alassane Ouattara avec la classe politique burkinabè devraient prendre en compte tous ces dossiers pendants. Dans quel sens iront les négociations ? C’est le grand mystère. Dans tous les cas, l’expérience a montré que la soif de justice est plus forte que tout chez les ayants droits de Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune. Toute solution qui nierait cette réalité pourrait être vouée à l’échec. Alors, à bon entendeur, salut ! .

La Rédaction

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