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L`Observateur Paalga N° 8588 du 27/3/2014

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Foire commerciale SNC : les occupants anarchiques en vrais conquérants!
Publié le jeudi 27 mars 2014   |  L`Observateur Paalga


La
© Autre presse par DR
La cérémonie d’ouverture de la 17e Semaine nationale de la culture (SNC) a été marquée, le 22 mars 2014 à Bobo-Dioulasso, par le traditionnel carnaval des masques, la parade des différentes délégations


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La foire commerciale qui se tient au siège de la Semaine nationale de la Culture (SNC) constitue l'une des activités incontournables de cette manifestation. Bienvenue à ce marché toujours bondé de monde et où les occupants anarchiques mènent pratiquement la vie dure aux organisateurs. Nous y étions hier dans la matinée pendant que la foire battait déjà son plein.

Arrivée sur le coup de 9 heures au siège de la SNC, dont la devanture est assiégée pratiquement à chaque édition par des marchands ambulants et autres, notre équipe de reportage constate que l'entrée principale est interdite à tous ceux disposant d'un badge. En effet, des gendarmes qui filtrent les entrées indiquent qu'il faut faire le tour, car une autre porte se trouvait à l'arrière du site. De quoi faire grincer des dents, surtout qu'il fallait pratiquer la marche qui s'est avérée fatigante, même si l'exercice a un effet positif sur la santé. A l'intérieur, c'est le tintamarre tandis que des vendeurs ambulants bousculent les clients pour leurs arracher quelques pièces ou billets en contrepartie d'objets que d'aucuns appellent "la chinoiserie".
Au niveau des allées, des étals de marchandises diverses obstruent à certains endroits le passage. Si apparemment le calme règne, cette atmosphère n'est pas du goût de certains exposants comme Issa Compaoré et son collègue Djibril Derra, artisans venus du marché Rood-Woko de Ouagadougou, qui déplorent le fait que les commerçants de marchandises les ceinturent complètement au point de leur faire de l'ombre. "On parle de SNC mais la "chinoiserie" est visible partout! Ces gens paient 50 000 FCFA pour nous inonder alors que nous déboursons 60 000 FCFA pour notre stand. Je pense que c'est injuste. A ce rythme, c'est mieux de baisser le prix des stands pour que nous puissions bien rentabiliser notre affaire. Nos clients, c'est surtout les expatriés, mais nous n'en avons pas encore beaucoup reçu ici. Nous prions donc que les jours suivants soient meilleurs pour nous", a déclaré Issa Compaoré.
A quelques pas de ces artisans, un stand béninois retient notre attention. Séverin Kon de Bénin promo Pharma vend des produits issus de plantes médicinales qui soignent plusieurs maladies : faiblesse sexuelle, hémorroïdes internes et externes éjaculation précoce, savon pour la chance, médicaments contre l'asthme, la fièvre typhoïde, le diabète, etc. D'après cet exposant, il est présent à la SNC parce que ses produits ont fait leurs preuves. Il n'a aucun souci quant à l'écoulement de ceux-ci. Le tour nous conduira un peu plus tard dans le stand d'une exposante qui est à sa première expérience à la foire.
Tchadienne d'origine, résidant à Marseille en France, Marcelline Nbinsen propose de la lingerie (strings, soutiens-gorges, etc.). Lorsque notre équipe l'aborda en demandant s'il n'y avait pas de string pour homme, elle éclata de rire, avant de répondre que les Burkinabè sont très timides. "Je vois beaucoup de gens défiler mais j'ai l'impression qu'ils ont même peur d'entrer dans mon stand. Ce qui fait que je n'encaisse presque rien. Si je dois revenir la prochaine fois, je changerai de produits", affirme Marcelline qui garde tout de même le sourire. Autre stand qui retient l'attention, c'est celui de la Société nationale des postes (SONAPOST), qui a décidé de proposer au public une gamme de timbres permettant le "voyage" depuis la Haute-Volta à nos jours. Ainsi, des spécimens datent des années 1920 en passant par les années de l'Indépendance et de la Révolution à l'avènement de la démocratie dans les années 90. Des timbres grandeur nature de figures historiques comme Guimby Ouattara, Maurice Yaméogo et Ouezzin Coulibaly ne laissent pas le visiteur indifférent.
Quant au stand du Réseau des caisses populaires, il ne désemplit pas. Du côté des restaurants et maquis situés, à cette édition, à l'arrière du bâtiment administratif de la manifestation, les clients sont courtisés par les hôtesses de chaque restaurateur. L'ambiance est à son paroxysme ; la bière coule à flots, les brochettes et les gallinacés sont consommés avec beaucoup de saveur et sans modération. C'est à ce niveau que les membres de la Commission finances, plus précisément la sous-commission, après avoir fait le tour du site, continuaient, avec l'appui de la sécurité, de traquer les commerçants usant de tous les stratagèmes pour se retrouver de manière illégale à l'intérieur du site.
Jean Marie Tindano, qui seconde Maïmouna Ouédraogo au sein de la structure, indique que la situation est stable maintenant, même s'il avoue son dilemme dans la gestion des occupants anarchiques. "Chaque matin quand on arrive, on vide des marchandises mais on a parfois affaire à des durs à cuire qui reviennent nous empoisonner la vie ici. Ils escaladent les murs, passent des badges par les trous de la clôture pour introduire d'autres marchands avec leurs objets, ça complique la tâche ; nous ne sommes que trois dans notre structure avec un membre associé pour gérer ce grand espace avec un petit groupe de forces de l'ordre.
C'est compliqué ! Avec les occupants anarchiques, c'est le grand dilemme ; après deux marches, leur représentant est venu négocier pour rester sur le site ; avec la situation actuelle que connaît notre pays et beaucoup de personnes malintentionnées en profitent d'ailleurs, si vous leur opposez la force, un "feu" peut vite partir et c'est l'image de la SNC qui peut en prendre un coup ; donc, nous les avons accepter sous certaines conditions ; c'est de libérer toutes les allées pavées pour un autre espace. Maintenant si vous leur faites payer, vous légalisez leur acte; si vous refusez de le faire, c'est une perte pour l'événement. C'est donc un dilemme pour nous.
Nous sommes en train de travailler pour y trouver des solutions", a confié Tindano. Selon la responsable de la sous-commission, Maïmouna Ouédraogo, en plus de ces anarchistes, le cahier des charges au niveau de la gastronomie n'a pas été respecté non plus. Selon elle, il a été exigé des exposants de cette activité de ne faire que des mets et des boissons locaux pour promouvoir l'art culinaire burkinabè. A la grande surprise, ces derniers vendent la même chose que les 70 bars, maquis et restaurants modernes. Pourtant, ils n'ont payé qu'une contribution de 20 000 FCFA alors que les autres se sont acquittés d'un montant de 150 000 FCFA. "Nous avons été abusés et nous en prenons bien note pour la prochaine édition", a-t-elle déploré.
Signalons que les recettes du dimanche 23 mars, jour de l'ouverture de la foire, ont été chiffrées à 12 millions de FCFA. Les jours suivants ont permis d'enregistrer des montants variant en dents de scie.

Cyr Payim Ouédraogo

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