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Le Quotidien N° 1022 du 26/3/2014

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Mesures sociales du gouvernement : la très chère reconquête des Burkinabè
Publié le mercredi 26 mars 2014   |  Le Quotidien


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© Autre presse par DR
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Le gouvernement a tenu à donner un caractère particulier à la nouvelle batterie de mesures sociales qu’il vient de prendre. Et pour cela, il a tenu un conseil des ministres extraordinaire, un lundi, pour annoncer la « bonne » nouvelle. Au total, 110 milliards de FCFA seront débloqués pour soutenir une panoplie de mesures allant de l’application de la nouvelle grille indemnitaire des agents publics à l’accompagnement de jeunes formés aux métiers. A priori, ces mesures sont à saluer en ce sens qu’elles répondent d’une part aux attentes des travailleurs, et d’autre part tentent de proposer une alternative aux
questions de chômage des jeunes. Au­-delà des interrogations sur l’efficacité de certains
financements, notamment ceux prévus pour les associations du secteur informel, il est
donc indéniable qu’un effort a été consenti par le gouvernement. Mais le problème, par
ces temps qui courent, c’est que tous  les actes posés par le gouvernement sont frappés
du sceau de la suspicion. C’est la rançon d’une gestion du pays longtemps décriée et de
velléités de pérennisation au pouvoir d’un président en fin de mandat. La méfiance
amène les citoyens à ne plus considérer comme désintéressées les actions du
gouvernement. Cette situation est d’autant plus  inquiétante qu’elle peut compromettre la
mise en œuvre des politiques nationales, du fait de l’implication insuffisante des citoyens.
Dans tous les cas, l’appropriation des politiques  étatiques par les Burkinabè peut poser
problème. Morale de l’histoire : les dirigeants doivent gagner le cœur de leurs populations
pendant qu’il est temps. Sinon,  un  peuple las est difficile à reconquérir.
C’est dans cette logique, d’ailleurs, que beaucoup de Burkinabè font leur cet adage
populaire ivoirien : « Si politicien te donne à manger, c’est que y a élections devant ».  Il y
a donc, quoi que fasse le gouvernement, un sentiment de méfiance chez bien des
Burkinabè. Car en dehors des acquis liés à la relecture de la grille indemnitaire, suite aux
négociations gouvernement­/syndicats, les autres mesures sont de l’initiative des
autorités. Certains ne manqueront pas d’y voir un appât, dans la perspective d’échéances
politiques  à venir, la polémique autour de la révision de l’article 37 polluant le climat
politique et plombant les initiatives gouvernementales. C’est pourquoi il est impérieux de
crever l’abcès au plus vite, pour permettre aux citoyens de voir clair. Car les adversaires 
et les partisans de la mise en place du Sénat  et de la modification de l’article 37
interprèteront ces mesures gouvernementales sous le prisme de leurs convictions. Dans
un pays aussi profondément divisé, aucune décision venant de l’Etat ne fera l’unanimité,
aussi positive soit elle. Il y a même le risque de la voir se noyer dans les débats
partisans. Il en sera ainsi jusqu’en 2015, tant que le président sortant, Blaise Compaoré,
entretiendra le mystère autour de ses intentions. Tout ce qu’il entreprendra fera l’objet de
moult interrogations. Or, en tant que chef d’Etat, il devrait créer le consensus autour des
actions majeures qui constituent la trame de son programme quinquennal. Censé être au­
dessus de la mêlée, il devient, par la force des choses, le centre même de la polémique,
même s’il avance à visage masqué, comme le fait Blaise Compaoré.
Un voile de suspicion recouvre donc les dernières décisions du gouvernement. Dans un
avenir proche, l’histoire nous dira ce qu’il en est exactement : une réelle volonté de
soulager les populations des affres de la vie chère ou une  opération de séduction à des
fins électoralistes ? Ce qui est sûr, les Burkinabè ne sont pas dupes. Ils attendent du
gouvernement qu’il travaille à régler leurs problèmes et non à leur faire des promesses
aux relents politiciens. La jurisprudence  que constitue l’arrondissement 4 de
Ouagadougou,  avec la victoire du plus faible sur  le plus fort, est là, de toute façon, pour servir de leçon à tout un chacun .

La Rédaction

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