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Le Quotidien N° 1021 du 25/3/2014

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Mesures sociales du gouvernement : la très chère reconquête des Burkinabè
Publié le mercredi 26 mars 2014   |  Le Quotidien




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Le gouvernement a tenu à donner un caractère particulier à la nouvelle batterie de mesures sociales qu’il vient de prendre. Et pour cela, il a tenu un conseil des ministres extraordinaire, un lundi, pour annoncer la « bonne » nouvelle. Au total, 110 milliards de FCFA seront débloqués pour soutenir une panoplie de mesures allant de l’application de la nouvelle grille indemnitaire des agents publics à l’accompagnement de jeunes formés aux métiers. A priori, ces mesures sont à saluer en ce sens qu’elles répondent d’une part aux attentes des travailleurs, et d’autre part tentent de proposer une alternative aux questions de chômage des jeunes. Au-delà des interrogations sur l’efficacité de certains financements, notamment ceux prévus pour les associations du secteur informel, il est donc indéniable qu’un effort a été consenti par le gouvernement. Mais le problème, par ces temps qui courent, c’est que tous les actes posés par le gouvernement sont frappés du sceau de la suspicion. C’est la rançon d’une gestion du pays longtemps décriée et de velléités de pérennisation au pouvoir d’un président en fin de mandat. La méfiance amène les citoyens à ne plus considérer comme désintéressées les actions du gouvernement. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’elle peut compromettre la mise en œuvre des politiques nationales, du fait de l’implication insuffisante des citoyens. Dans tous les cas, l’appropriation des politiques étatiques par les Burkinabè peut poser problème. Morale de l’histoire : les dirigeants doivent gagner le cœur de leurs populations pendant qu’il est temps. Sinon, un peuple las est difficile à reconquérir.
C’est dans cette logique, d’ailleurs, que beaucoup de Burkinabè font leur cet adage populaire ivoirien : « Si politicien te donne à manger, c’est que y a élections devant ». Il y a donc, quoi que fasse le gouvernement, un sentiment de méfiance chez bien des Burkinabè. Car en dehors des acquis liés à la relecture de la grille indemnitaire, suite aux négociations gouvernement-syndicats, les autres mesures sont de l’initiative des autorités. Certains ne manqueront pas d’y voir un appât, dans la perspective d’échéances politiques à venir, la polémique autour de la révision de l’article 37 polluant le climat politique et plombant les initiatives gouvernementales. C’est pourquoi il est impérieux de crever l’abcès au plus vite, pour permettre aux citoyens de voir clair. Car les adversaires et les partisans de la mise en place du Sénat et de la modification de l’article 37 interprèteront ces mesures gouvernementales sous le prisme de leurs convictions. Dans un pays aussi profondément divisé, aucune décision venant de l’Etat ne fera l’unanimité, aussi positive soit elle. Il y a même le risque de la voir se noyer dans les débats partisans. Il en sera ainsi jusqu’en 2015, tant que le président sortant, Blaise Compaoré, entretiendra le mystère autour de ses intentions. Tout ce qu’il entreprendra fera l’objet de moult interrogations. Or, en tant que chef d’Etat, il devrait créer le consensus autour des actions majeures qui constituent la trame de son programme quinquennal. Censé être au-dessus de la mêlée, il devient, par la force des choses, le centre même de la polémique, même s’il avance à visage masqué, comme le fait Blaise Compaoré.
Un voile de suspicion recouvre donc les dernières décisions du gouvernement. Dans un avenir proche, l’histoire nous dira ce qu’il en est exactement : une réelle volonté de soulager les populations des affres de la vie chère ou une opération de séduction à des fins électoralistes ? Ce qui est sûr, les Burkinabè ne sont pas dupes. Ils attendent du gouvernement qu’il travaille à régler leurs problèmes et non à leur faire des promesses aux relents politiciens. La jurisprudence que constitue l’arrondissement 4 de Ouagadougou, avec la victoire du plus faible sur le plus fort, est là, de toute façon, pour servir de leçon à tout un chacun .

La Rédaction

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