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Le Quotidien N° 1021 du 25/3/2014

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Tentations du pouvoir à vie en Afrique : ces dignes députés Burundais !
Publié le mardi 25 mars 2014   |  Le Quotidien




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Burundi, République démocratique du Congo, Burkina, Bénin. Ces pays ont un dénominateur commun, celui de vouloir tripatouiller la Constitution pour permettre à leurs dirigeants de se pérenniser au pouvoir. Le plus avancé d’entre eux est le Burundi, dont le président, Pierre Nkurunziza, a soumis, vendredi 21 mars dernier, au parlement, un projet de révision de la Constitution. Mais, ô surprise, les députés ont opposé un niet au funeste projet présidentiel, en le rejetant. Il parait que c’est par une courte tête que le non l’a emporté. Le plus important ne réside pas toutefois dans le score des opposants à la révision constitutionnelle, mais dans l’acte de refus lui-même. Ce ne sera donc pas pour cette fois que le Burundi basculera dans la liste des pays africains situés dans la zone grise de la démocratie. Il faudra au président revenir la prochaine fois, si tant est qu’il ignore ce que sont la honte et le désaveu, pour tenter un nouveau passage en force. S’il retient la leçon, en principe le président burundais devrait ranger définitivement son projet. Les députés, qui sont l’incarnation du peuple, ont exprimé la volonté des Burundais. Ce camouflet infligé par les députés au président burundais est symptomatique du nouvel esprit qui prévaut chez les Africains. Ils sont de plus en plus attachés à une gouvernance marquée par le respect de la parole donnée et par la soumission aux règles du jeu démocratique. En montrant clairement leur aspiration à une réelle démocratie sur le continent, les peuples africains sont très en avance sur les hommes politiques censés les diriger. Certains chefs d’Etat sont en effet en retard d’un demi-siècle, se croyant toujours à l’époque des partis uniques, des pères de la nation et des pouvoirs à vie. Malgré l’environnement marqué par l’émergence de pays résolument tournés vers la modernité, certains chefs d’Etat demeurent comme frappés d’autisme.
Ainsi, outre le président burundais, le deuxième sur la liste des dirigeants affamés de pouvoir et prêts à tout pour s’y maintenir est Blaise Compaoré. Ses partisans ne jurent depuis quelque temps que par le déverrouillage de la clause limitative des mandats présidentiels, par le biais du référendum. Ici, l’option parlementaire a été écartée pour éviter une mauvaise surprise, au regard des forces en présence. Mais nul ne sait non plus si le référendum sera la panacée. La liste des partisans du tripatouillage constitutionnel se réduit comme une peau de chagrin depuis l’éclatement du CDP et la création du MPP. Bref, si par le passé l’article 37 limitant les mandats présidentiels a pu être modifié sans trop de difficulté, il n’en est pas de même cette fois-ci. La donne a beaucoup changé avec l’émergence d’une opposition et d’une société civile intransigeantes sur la question. Cela explique-t-il le silence du principal concerné par le dossier, à savoir le président Compaoré ? Au contraire de ses thuriféraires, lui garde un calme qui détonne et déroute. Certains diront qu’il refuse de s’assumer, d’autres qu’il se montre fin stratège. En tout état de cause, s’il n’avait pas des arrières -pensées, il ne laisserait pas ses sbires s’agiter autant. Mais ne s’étant pas encore personnellement jeté dans la mêlée, il peut toujours revenir à de meilleurs sentiments et sortir par la grande porte.
La RDC bruisse aussi des rumeurs de la volonté de Joseph Kabila de s’agripper au présidentiel au point de le transformer en un trône. Il en est de même de Boni Yayi du Bénin, dont les dénégations sur ses intentions de réviser la Constitution ne rassurent guère les démocrates du pays. Il y a donc ainsi, un peu partout sur le continent, des dirigeants décidés à ramer à contre-courant de l’histoire. Alors que les peuples aspirent à la paix, à la démocratie et à la prospérité, eux ne voient que leur propre ego. Et souvent, cette vision archaïque de la politique se termine mal. Les députés burundais veulent éviter ce sort à leur pays. Mais résisteront-ils longtemps face à un chef d’Etat atteint par la boulimie du pouvoir ? L’avenir nous le dira .

La Rédaction

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