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Le Pays N° 5567 du 20/3/2014

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Journée internationale de la Francophonie : L’Afrique toujours récompensée en monnaie de singe
Publié le vendredi 21 mars 2014   |  Le Pays




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Aujourd’hui, 20 mars 2014, le monde entier célèbre la Journée internationale de la Francophonie. Cette célébration intervient, cette année, dans un contexte particulier, marqué par la succession à la tête de la Francophonie du Sénégalais Abdou Diouf. Ils sont nombreux les candidats en lice, prêts à vouloir faire valoir leurs talents afin d’insufler une nouvelle dynamique à cette organisation dont l’objectif de départ était de promouvoir essentiellement la langue française. Sans doute que le Norvégien Onésime Réclus et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor se réjouiront du fond de leur tombe de savoir que la langue française a irradié aujourd’hui toutes les contrées du monde entier. Troisième langue sur la toile, si l’on en croit certains spécialistes, le français est aujourd’hui enseigné dans certains pays anglophones comme le Ghana et le Nigéria, pour ne citer que ces deux exemples proches de nous. Ce grand bond, la Francophonie le doit à l’Afrique où le français, surtout dans les anciennes colonies françaises, a encore de beaux jours devant lui, tant il est considéré comme un outil d’intégration sociale sans lequel il est parfois difficile de réaliser certains projets. En clair, c’est grâce au continent africain que la langue française a acquis toutes ses lettres de noblesse, même si, à l’échelle mondiale, l’anglais lui fait de l’ombre. La Francophonie elle-même, en tant qu’institution, est plus connue en Afrique que partout ailleurs dans le monde entier, y compris même en France. La preuve, ils sont nombreux, les Français qui rêvent aujourd’hui de se construire un destin dans les pays anglo-saxons et qui ont choisi, pour toujours, de parler anglais, perçu aujourd’hui comme étant la langue de l’avenir, propice aux affaires. En un mot comme en mille, l’avenir du français se trouve en Afrique où il a réussi à supplanter dans bien des pays les langues nationales. Mais en dépit de ses exploits en matière de promotion de la langue française, l’Afrique a toujours été récompensée en monnaie de singe, pour ne pas dire qu’elle est le grand dindon de la farce. Car, que de mépris vivent les Africains dans les consulats et autres représentations diplomatiques françaises quand vient l’heure pour eux de demander un visa pour l’Hexagone. De mépris, on peut multiplier les exemples sans pourtant pouvoir les épuiser, tant ils sont nombreux en Afrique comme en France. Jamais, les Africains n’ont été aussi ostracisés et malmenés qu’en France qui, pourtant, doit tout au continent noir ; notamment les matières premières. Du reste, ne perdons pas de vue que la Francophonie elle-même est dirigée aujourd’hui par un Africain sous le magistère de qui, l’organisation a connu tant de succès en matière de résolution de conflits, de progrès des libertés politiques et de promotion d’un développement durable et partagé. Quelle ingratitude ! Quelle amnésie ! Cela dit, s’il est vrai que la Francophonie a connu un rayonnement particulier en Afrique, on ne doit cependant pas oublier qu’elle s’y est parfois mal illustrée à travers ses soutiens aux dictateurs. On se rappelle en effet, que l’organisation a eu à valider des putschs électoraux sur le continent, au moment même où tout le monde s’accordait à reconnaître qu’il y a eu mascarade électorale. L’exemple le plus parlant est celui du Togo où la Francophonie, envers et contre tous, s’était empressée de féliciter un président mal élu. L’indignation était à son comble et la déception grande. En fait, c’est ceci qui peut expliquer cela. Car, contrairement au commonwealth qui a des critères de convergence, le club francophone ressemble à un fourre-tout où on y accède quand on veut, pour peu qu’on en exprime le besoin. C’est tout dire. Et c’est ce qui explique parfois les incohérences et les grands écarts de cette organisation.

Boundi OUOBA

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