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Le Pays N° 5567 du 20/3/2014

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Transfèrement de Ble Goude a la CPI : Le rétropédalage tardif d’ADO
Publié le vendredi 21 mars 2014   |  Le Pays


Charles
© Autre presse par DR
Charles Blé Goudé


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La nouvelle est tombée comme un couperet dans l’après-midi d’hier, 20 mars 2014. Le gouvernement ivoirien, à l’issue d’un Conseil des ministres, a marqué son accord pour le transfèrement de Charles Blé Goudé à la Haye. L’ex-leader de la galaxie patriotique rejoindra enfin son mentor, Laurent Gbagbo, qui y séjourne depuis bientôt trois ans. Qu’est-ce qui a bien pu décider les autorités ivoiriennes à agir autrement ; elles qui, jusque-là, renâclaient à toute idée de transférer Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale ? Faut-il y voir un signe d’exaspération ? Rien n’est moins sûr. Comme nous l’avions déjà souligné dans ces mêmes colonnes, à vouloir garder trop longtemps Charles Blé Goudé en prison, le pouvoir ivoirien finit par en faire un martyr. La preuve, on a vu le récent tollé que la publication sur la toile des clichés supposés être ceux de l’ex-général de la rue a provoqué au-delà de la Côte d’Ivoire, rendant ainsi sympathique l’homme, aux yeux de la communauté internationale. La gêne était si profonde que le gouvernement ivoirien, pour laver son honneur, s’était senti obligé de publier des « contre-photos » pour prouver à l’opinion nationale et internationale que la Côte d’Ivoire, en tant qu’Etat de droit, respecte les droits de Charles Blé Goudé. En tout cas, deux options s’offraient au gouvernement ivoirien : juger rapidement Blé Goudé sur le sol ivoirien ou le transférer à La Haye comme il vient de le faire. C’est du reste la meilleure option, ce d’autant que personne ne pouvait parier avec certitude que le procès de Charles Blé Goudé en terre ivoirienne ne provoquerait pas un chahut homérique capable de remettre en cause le fragile processus de réconciliation en cours. Cela dit, en décidant de transférer Charles Blé Goudé à la CPI, le président Alassane Ouattara se lance en même temps un défi immense, celui d’aller jusqu’au bout de sa logique pour prouver à tous qu’il n’est pas en train de pratiquer une justice des vainqueurs, comme n’ont de cesse de le dénoncer les militants du Front populaire ivoirien (FPI). Pour démentir cette vieille rengaine serinée par ses adversaires, il lui faudra accepter de sacrifier certains de ses rangs, qui, on le sait, ont eu à commettre de graves exactions pendant la grave crise sociopolitique qu’a connue la Côte d’Ivoire entre 2010-2011. Certes, pour l’heure, la CPI n’a pas encore formellement lancé un mandat d’arrêt express contre un pro-Ouattara, mais on sait bien que le moment viendra, surtout que la procureure Fatou Bensouda, à l’issue de sa dernière visite à Abidjan, avait laissé entendre que cela ne devrait plus tarder. C’est par sa capacité à se mettre au-dessus de la mêlée que l’on saura si Alassane Ouattara qui se réclame démocrate bon teint, est le président de tous les Ivoiriens. Il donnera ainsi la preuve que personne n’est au-dessus de la loi et que ce faisant, personne ne bénéficiera d’une quelconque impunité en Côte d’Ivoire. Certes, on le sait, ce n’est pas chose aisée de s’en prendre à ceux qui t’ont fait roi, mais quand on choisit le chemin de la démocratie, c’est aussi le prix à payer. A défaut, on finit par brader tout le capital de sympathie dont on bénéficiait auprès de la communauté internationale. Donc, ADO doit aller jusqu’au bout, car tel un maçon, il sera jugé au pied du mur.

Boundi OUOBA

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