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Le Quotidien N° 1016 du 19/3/2014

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Sit-in du SYNAPAGER : l’expression d’une Fonction publique malade
Publié le mercredi 19 mars 2014   |  Le Quotidien


Le
© Autre presse par DR
Le siège de la Société de transport de la commune de Ouagadougou (SOTRACO)


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Décidément, tout laisse croire que la modernisation de l’Administration, dont certains se vantent tant, est un leurre. En tout, ce ne sont pas les Personnels d’administration et de gestion (PAG) de l’éducation qui diront le contraire. Même leur ministre de tutelle n’est pas au courant de leur existence, allant jusqu’à ignorer ce qu’est un CASU (Conseiller d’administration scolaire et universitaire), un CISU (Conseiller d’intendance scolaire et universitaire) ou un AAU(Attaché d’administration universitaire). Indignés d’être autant méprisés, ces agents perdus de l’Administration ont donc voulu se rappeler au bon souvenir du gouvernement, surtout que la nouvelle relecture de la grille indemnitaire ignore royalement certains d’entre eux. Réunis au sein de leur syndicat, ils ont ainsi utilisé la méthode en vogue au Burkina, le sit-in. L’immeuble de l’Education à Ouagadougou était du fait de cette action, inaccessible hier matin, avec tous les désagréments que cela cause aux usagers. On peut dire que cette véritable opération coup de poing, qui est le dernier recours pour les syndicats, a atteint ses objectifs puisque ayant permis de jeter la lumière sur le sort des PAG. Désormais, on ne pourra plus dire qu’ils n’existent pas. On mettra un nom à chaque visage et à chaque matricule. Car derrière chaque agent, il y a une carrière professionnelle, une vie sociale. Ignorer cela, c’est réduire ces fonctionnaires à de simples numéros de matricules.
L’oubli total dont ils sont victimes ne pouvait que les pousser à bout. Ce n’est pas étonnant qu’ils aient utilisé des méthodes dures comme le sit-in avec blocage des institutions. La mauvaise gestion des agents amène à des comportements extrêmes comme on en voit ces derniers temps. Toute la Fonction publique est ainsi traversée par des mouvements épisodiques. Et ce n’est pas la nouvelle grille indemnitaire qui y mettra fin. Il ne serait donc pas étonnant si, après le SYNAPAGER, d’autres syndicats se mettent à demander leur part du gâteau. Cela pose la question de la capacité des autorités à endiguer ce déferlement de colère. Les uns après les autres, les syndicats protestent, revendiquent, manifestent, donnant l’impression d’une Administration hors de contrôle. Pourquoi cette dégradation du climat social au sein de la Fonction publique ? Il y a sans doute un mal profond, qui nécessite non pas des solutions palliatives et partielles, mais une revue totale du système de rémunération et de gestion des agents publics. Un nouvel esprit doit souffler sur la Fonction publique burkinabè où la justice et la probité seront les maîtres-mots. Il est en effet illusoire de vouloir ramener la sérénité au sein des agents publics en occultant les plaies les plus purulentes de l’Administration que sont la corruption, les détournements et les traitements de faveur.
Le jour où ces maux disparaitront, où des fonctionnaires ne mettront pas une vie pour construire leur maison tandis que d’autres se bâtissent des résidences et des villas qu’ils mettent en location en quelques années de service, on verra sans doute un nouveau soleil se lever sur la Fonction publique burkinabè. Pour le moment, on en est loin. Pendant que certains triment pour joindre les deux bouts, d’autres ne touchent même pas leur salaire. Oui, cela existe bel et bien au Burkina, où des fonctionnaires sont suffisamment riches pour se passer de leur paie mensuelle. Et très souvent, ce n’est pas pour avoir hérité d’une fortune ou bâti un empire financier. Non, ce sont les opérations de corruption et de détournement pudiquement appelés « deals » qui sont à la base de cet enrichissement. Quand les pratiques mafieuses deviennent le sport national, il est impossible de vouloir demander aux agents, qui vivent et travaillent honnêtement, de faire vœu de pauvreté.

La Rédaction

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