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Sidwaya N° 7625 du 18/3/2014

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Madess, artiste-chanteur et organisateur des Marley d’or : « Je suis à la recherche de cinq millions FCFA »
Publié le mardi 18 mars 2014   |  Sidwaya




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Madess, né Mahamadi Ouédraogo, est l’une des voix adulées du reggae burkinabè. L’artiste vient d’ajouter une autre corde à son arc : celui de promoteur de festival. Le 11 mai prochain, il organisera la première édition des Marley d’or sur le site du SIAO, pour insuffler un nouveau souffle au reggae burkinabè. Madess nous donne, dans cet entretien, des détails sur cette fête de la musique du Jah.

Sidwaya (S.) : Tu es reggae man, mais tes succès sont des chansons sentimentales. Est-ce une stratégie ?

Madess (M.) : Je fais du reggae, mais de temps en temps, il m’arrive de faire des ouvertures. Sur un album de dix titres dont un sentimental, les autres titres ne doivent pas être jetés à la poubelle. Les chansons sentimentales sont créées pour des calculs marketing parce que ceux qui ont investi dans l’album veulent rentabiliser. En attendant, ça fait vivre son homme à Ouagadougou. Je fais en sorte que chaque album apporte un plus à ma carrière.

(S.) : Cela peut-il aussi s’expliquer par la perte de vitesse du reggae au Burkina Faso ?

(M.) : La perte de vitesse du reggae concerne seulement l’Afrique, parce qu’il existe beaucoup de festivals en Europe, notamment en France, en Angleterre, etc. C’est une musique difficile à faire. Elle exige beaucoup de moyens financiers. Le reggae, c’est d’abord le live. Le manque de moyens fait que le reggae n’arrive pas à se positionner. Tu réalises un album qui se vend à 2 000 FCFA et à côté, l’œuvre piratée de Bob Marley est vendue à 500 FCFA.

S. : Comment peut-on changer les choses au Burkina Faso ?

M. : Quand on dit festival reggae, il y a moins de sponsors.

S. : Pourquoi ?

M. : Je me pose la question .Par contre, lorsque c’est un concert coupé-décalé, les sponsors sont alignés.

S. : Le reggae fait peut-être peur aux sponsors

M. : Aujourd’hui, il ne faut plus faire semblant. Quand c’est noir, dis que c’est noir. Mieux vaut prévenir que guérir. L’hypocrisie a montré ses limites. Je ne connais aucun reggae- man qui a incité les gens à casser ou brûler les biens publics ou d’autrui. Le reggae, c’est peace and love (paix et amour).Les sponsors ont intérêt à soutenir le reggae pour conscientiser les populations.

S. : En dépit du manque de sponsors, tu as initié les Marley d’or. Qu’est-ce que cet événement va-t-il changer au sort du reggae burkinabè ?

M. : Les Marley d’or seront plus médiatisés. Au niveau de la communication, ce sera un cran au-dessus, pour que le Burkina Faso sache qu’un grand événement a eu lieu. Nous allons essayer, à travers le festival, de donner l’envie à certains de faire la promotion du reggae. Beaucoup de radios n’ont pas d’émissions consacrées à cette musique, pourtant c’est l’une des musiques qui rassemblent toutes les générations. Tout part de la communication. L’absence de Sam’s k Lejah des ondes a aussi contribué à baisser l’audience du reggae. Nous voulons recréer le dynamisme du reggae au Burkina Faso des années 2000.Nous voulons aussi changer l’image
du reggae. Le faiseur du reggae n’est pas celui qui dort sur des cartons, qui passe son temps à fumer de la drogue. Ce n’est pas un gigolo qui sort avec une vieille blanche pour aller en Europe en quête de meilleures conditions de vie. Ce sont des raccourcis. Le faiseur de reggae, c’est d’abord un acteur culturel qui fait avancer les choses.

S. : Artiste-chanteur, artiste engagé contre le noma, organisateur de formations à l’informatique pour les musiciens et maintenant, promoteur des Marley d’or, ca fait beaucoup de cassettes ?

M. : La nature a horreur du vide. Si une chose n’existe pas, il faut la créer. Avant, les artistes ne se contentaient que de chanter. Par la force des choses, nous sommes devenus des producteur.
Progressivement, nous sommes devenus des organisateurs de nos propres spectacles, parce qu’il n’existe pas de promoteurs de spectacles. S’il existait un festival de reggae crédible, je n’allais pas initier les Marley d’or. L’artiste doit être sur plusieurs fronts. Je prends l’exemple de Claudy Siar, il est animateur de radio, il a sa télé, il est animateur sur une autre télé, il a sa propre radio, il est éditeur, il est chanteur. Nous sommes jeunes ; évitons la paresse. Ce sera aussi une aubaine pour le tourisme burkinabè. Nous avons déjà une réservation de vingt Espagnols précisément de Valence. A la fin du concert, il faut que les mélomanes disent que le reggae a gagné.

S. : Des pointures du reggae ivoirien sont annoncées à cette première édition des Marley d’or ?

M. : Nous allons faire venir de grands noms tels qu’Ismaël Isaac et Larry Cheick de la Côte d’ Ivoire. Nous négocions avec l’épouse de Bob Marley, Rita Marley, à travers un ami enseignant d’anglais au Ghana. Elle a donné son accord de principe pour parrainer la manifestation. Rien n’est impossible.
Elle n’exige pas de cachet, mais il faut la mettre dans de bonnes conditions. Cela demande des moyens financiers. Ce n’est pas facile, mais j’ai espoir. A l’affiche de cette 1re édition, prévue le dimanche 11 mai 2014 au SIAO, il aura également Sana Bob, Jésus, Zêdess.
S. : Les Marley d’or, ce sont également des prix ?

M. : C’est d’abord un joli trophée. Le trophée Marley d’or sera attribué à l’album reggae de l’année. Ensuite, nous aurons le Marley du public qui sera désigné, grâce au vote du public à travers les radios et les télévisions. Enfin, il y aura le Marley de la révélation et le Marley du meilleur concert-reggae. Cette musique, c’est le live, la lumière, le jeu de scène. A ces trophées, s’ajouteront des Marley d’honneur pour distinguer des mécènes ou des artistes qui ont beaucoup fait pour le reggae. Nous décernerons aussi un Marley d’hommage à Lucky Dube. L’événement est placé sous le haut patronage du ministre des Sports et des Loisirs, Yacouba Ouédraogo, et le coparrainage du ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama. Nous invitons les sponsors à nous rejoindre. Nous avons déjà dix panneaux d’affichage dans la ville, offerts par le président-directeur général du groupe Edifice, Joachim Baki. Nous sommes soutenus par plusieurs médias.

S. : Il est aussi question d’exposition d’articles sur le reggae, à travers un village au SIAO.

M. : Le village sera ouvert à partir de 8 heures sur le site du SIAO. Il est prévu une exposition-vente d’articles relatifs au reggae, notamment les œuvres musicales. Le thème de la manifestation, je le rappelle, est « Reggae et civisme ».Nous attendons dix mille spectateurs au SIAO.

S. : A environ deux mois du festival, financièrement es-tu prêt pour tenir la manifestation ?

M. : Je suis à la recherche de cinq millions FCFA pour réaliser l’événement.

Alassane KERE

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