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Sidwaya N° 7620 du 11/3/2014

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Commune rurale de Béré : Transporteurs et commerçants mécontents
Publié le mardi 11 mars 2014   |  Sidwaya




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Béré, localité située à une quarantaine de kilomètres de Manga, dans la province du Zoundwéogo, traverse, depuis le 16 février 2014, une crise consécutive à une décision du conseil municipal, exigeant des transporteurs et commerçants d’intégrer la nouvelle gare routière de la commune. Décision rejetée par ces derniers qui demandent, en même temps, la démission du maire, Issouf Kabré.

Le climat est délétère dans la commune rurale de Béré, depuis le 16 février 2014. En effet, dans cette entité territoriale située dans la province du Zoundwéogo, à 35 kilomètres de Manga, chef-lieu de la région du Centre-Sud, une partie de la population, essentiellement des transporteurs et des commerçants, dit ne plus reconnaître l’autorité de Issouf Kabré, issu de l’UPC, comme maire de la commune. Ils l’accusent, en effet, « de prendre des décisions difficilement supportables ». Il s’agit notamment, selon les frondeurs, de l’arrêté portant intégration de la gare routière et celui portant institution des taxes communales, depuis le début de l’année 2014. En effet, le maire Issouf Kabré a pris un arrêté, invitant les transporteurs à intégrer la gare routière, construite depuis trois ans. Les concernés ont exprimé leur refus d’obtempérer, prétextant l’éloignement du site d’avec le marché. Ils ont, de ce fait, organisé une marche sur la mairie afin de crier leur ras-le-bol contre le conseil municipal et son président, le 16 février 2014.

De la pure manipulation, selon le maire

Une manifestation qui a amené le maire à revenir sur la mesure. « Nous les avons compris et avons décidé de la suspension de l’arrêté, le temps de trouver un consensus. Et du coup, ils disent qu’ils ne payent même plus les taxes et demandent mon départ », affirme Issouf Kabré. Face à la montée de la tension, le haut-commissaire de la province du Zoundwéogo, Justin Omer Balima, s’est rendu sur place, le 21 février, afin de mieux comprendre la situation et jouer la carte de l’apaisement. A l’issue de ce conclave, sous une forte surveillance sécuritaire, il a été décidé de la suspension de l’arrêté et de la poursuite des négociations avec les commerçants, jusqu’au 15 mars, le temps de trouver un modus vivendi. Et contre toute attente, le 25 février, une seconde marche a eu lieu, et cette fois-ci, pour exiger la démission de l’édile de la commune. « Pour l’instant, nous considérons que Béré n’a plus de maire. Et l’autorité que nous reconnaissons à présent, c’est le préfet », confie le secrétaire général de l’Association des commerçants de la localité, Amidou Congo. Un autre commerçant, Issaka Ouédraogo, ajoute : « nous avons suspendu le payement des taxes et décrété le boycott des actions que pose le maire ». Reconnaissant tout de même qu’une collectivité territoriale ne peut fonctionner sans perception de taxes, les frondeurs estiment qu’elles sont de trop. « Nous souffrons à cause des nombreuses taxes », lance Amidou Congo, sans autre explication. En effet, 14 taxes sont en vigueur dans la commune de Béré. Celles qui créent la polémique sont les taxes sur les produits forestiers et de chasse, la vente de l’essence et de gasoil, les vendeurs ambulants, les animaux vendus, l’embarquement des animaux dans le parc de bétail et les taxes sur l’achat des produits d’agriculture et de cueillette. En plus, indique-t-on, les mécontents ne se sont pas présentés à une rencontre initiée par le haut-commissaire à Manga, le 24 février. « Preuve » pour le maire Issouf Kabré, que ce « revirement spectaculaire » de la revendication cache mal « une pure manipulation ». Il explique que toute la population a été consultée et sensibilisée avant l’application des décisions. « On est passé par une très large sensibilisation dans tous les 21 villages pour expliquer les taxes à percevoir. Nous sommes même allés à la rencontre des fils et filles de la commune résidant à Ouagadougou », se défend Issouf Kabré. Il se dit attristé devant « de tels comportements » qui, pour lui, compromettent dangereusement la cohésion sociale dans la localité, avant de poursuivre : « On a compris que ce n’est pas un problème de taxe. Et c’est dommage qu’à ce niveau de la décentralisation, on se trouve toujours face à de telles bisbilles ».
Pour l’heure, la situation demeure tendue à Béré et les manifestants restent campés sur leur position, à savoir la démission du maire. Un conseiller CDP, Ali Kouanda, lance un appel à l’union et à la cohésion afin que le développement puisse se faire harmonieusement, rappelant que le bonheur des communautés en dépend. Issouf Kabré a été porté à la tête de la mairie de Béré à la faveur des élections couplées de décembre 2012, sous la bannière de l’UPC. Il dirige un conseil fort de 23 conseillers issus de l’UPC et 19 autres du CDP.



Soumaïla BONKOUNGOU
Soumaila_bonkoungou@
yahoo.fr

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