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Le Quotidien N° 1007 du 7/3/2014

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Reprise de la médiation interne : vers l’échec définitif des médiateurs ?
Publié le lundi 10 mars 2014   |  Le Quotidien


Situation
© Autre presse par Maxime Kaboré
Situation nationale : des personnalités offrent leur médiation
Jeudi 30 janvier 2014. Ouagadougou. Des personnalités ont fait une déclaration à la presse dans laquelle elles offrent leur médiation par rapport à la situation socio-politique tendue. Photo : Jean-Baptiste Ouédraogo, ancien chef de l`Etat du Burkina et ancien membre du Collège de sages


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Et voici l’acte 3 du face-à-face opposition/majorité, dans le cadre de la médiation interne conduite par l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo. Un 3e round qui s’ouvre aujourd’hui, 10 mars 2014, sous des signes évidents d’une radicalisation des positions des différentes parties. Ce, alors que l’opinion nationale piaffe d’impatience de voir la potion magique qu’apportera le docteur Jean-Baptiste Ouédraogo pour baliser les préalables posés par l’opposition.
Il va sans dire tout simplement que cette partie du feuilleton annonce des étincelles et le risque que nous nous retrouvions dans une impasse totale est grand. Puisque d’une médiation mal partie, nous nous retrouvions dans une médiation sans repère. En tout cas, la problématique de la crise que traverse le pays est mal posée par les trois mousquetaires. Soit dit en passant, ils étaient au départ 4 et en cours de chemin, un des leurs, le Pasteur Samuel Yaméogo de la Fédération des églises et des missions évangiles du Burkina, pour ne pas le nommer, s’est retiré pour des raisons qu’on sait.Mais aussi, le choix des acteurs semble réducteur au point d’insinuer l’exclusion de certaines couches sociales.Et pourtant, nous faisons face à une importante question nationale engageant toutes les couches de la société burkinabè.

Puisqu’il s’agit d’établir un contrat social à l’aune du crépuscule du règne du président Blaise Compaoré à la tête de l’exécutif depuis plus de deux décennies.Long règne malgré lequel ses affidés et autres serviteurs zélés demandent une prolongation.Une demande injustifiable voire de trop, au regard des exigences constitutionnelles et de la soif d’alternance exprimée par le peuple. Vu sous cet angle, tout débat sur la succession de Blaise Compaoré ou sur une éventuelle transition doit en premier chef engagé le président. Et il doit être le premier à être appelé à la table des discussions.

A défaut de sa présence physique, il sied qu’il se fasse représenter à travers un mandat qui l’engagera sur les conclusions des échanges. Et c’est pourquoi, il faut abonder dans le même sens que l’opposition lorsqu’elle exige de la majorité un mandat du président du Faso avant toute discussion. Ainsi, bien que la majorité soutienne le président du Faso et sa politique, il semble que la question précise de l’article 37 ne relève pas de ses prérogatives et que seul Blaise Compaoré lui-même doit faire montre de disponibilité pour en discuter. Ce faisant, tout jamboree à son absence n’est que peine perdue dans la mesure où il pourra prétendre que les conclusions ne l’engagent nullement.

Ce, d’autant plus qu’il n’est pas partie prenante à la médiation. C’est en prenant donc en compte ces paramètres qu’on pourra donner une valeur à cette médiation autosaisie. Sans quoi, on qualifiera Jean Baptiste Ouédraogo et Cie de troubles fêtes et qu’ils ne sont ni plus ni moins que des plaisantins de la dernière minute.

Du reste, c’est parce qu’ils n’ont pas mesuré la portée de la mission pour laquelle ils se sont investis et qu’ils ont mal posé le problème qu’aujourd’hui nos trois médiateurs se retrouvent dans un bourbier. Et leur crédibilité est même en jeu quand on sait qu’il n’y a pas longtemps le médiateur, appuyé par le Premier ministre, affirmait que « le président est dessus des institutions ».

Que diantre ! Que peut bien pousser une autorité de la République et un médiateur sensé être au dessus de la mêlé à tenir de tels propos indignes d’un Etat de droit.

Car affirmer urbi et orbi que le chef de l’Etat est au -dessus des institutions, c’est faire montre de sa méconnaissance de l’essence même de l’Etat de droit où tout citoyen, fut-il président, est assujetti au même titre que ses compatriotes aux lois de la cité. Et il n’est pas exagéré, au regard de ces propos, d’affirmer qu’il s’agit là d’une déification de la personnalité du président Faso, avec son corollaire d’inculcation dans l’esprit des hommes faibles que la question sur la succession de Blaise Compaoré est un tabou.

Dans cet ordre, comment avoir confiance à ce médiateur qui place Blaise Compaoré au-dessus des institutions dont s’est doté librement et consciencieusement le peuple burkinabè ? Alors, Barack Obama qui a soutenu que l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts aura-t-il prêché sans doute dans le désert ? Pour dire vrai, tant que le médiateur et quitti quanti ne placeront pas les institutions au cœur de leur démarche pour une cohésion sociale, toute initiative sera vaine. Ceci dit, notre ancien président gagnerait en crédibilité et en honneur à dire la vérité à Blaise Compaoré.

Vérité selon laquelle il est à la fin de son règne et qu’il doit s’obliger à organiser des élections libres et transparentes pour que d’autres expériences soient vécues par le peuple burkinabè. Alors, ce baroud d’honneur, appelé médiation ou Front républicain, avec tous les moyens et les énergies qui vont avec, n’est que des distractions de la pire espèce pour divertir le peuple assoiffé de perspectives heureuses ? .

La Rédaction

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