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Meeting du MPP à Bobo- Dioulasso : Quand Roch Marc Christian Kaboré promet l’usage de la force  !
Publié le vendredi 7 mars 2014   |  L’Hebdomadaire


Politique
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Politique : premier face-à-face du MPP avec la presse
Mardi 28 janvier 2014. Ouagadougou. Les premiers responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont animé une conférence de presse pour présenter leur parti et se prononcer sur la situation socio-politique nationale. Photo : Roch Marc Christian Kaboré, président du MPP


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On ne sait pas de l’activisme actuel du MPP s’il donne dans la stratégie du lièvre ou de la tortue suivant la célèbre fable de la Fontaine. A peine né, il s’agite et court partout dans la précipitation comme s’il avait un retard à rattraper sur l’échiquier politique national.



Ainsi à travers nos principales villes, ses cadres font le racolage des Burkinabè à la recherche de militants potentiels. Promotionnaires de l’école primaire, des lycées et collèges, d’universités, voisins de quartier, collègues de bureau, tout y passe dans ce « recrutisme » débridé où les promesses mirobolantes et les espèces sonnantes et trébuchantes sont des appâts de premiers choix.

A côté de ce racolage tous azimuts de militants, on note un langage aux relents injurieux et violents qui donne à penser que le MPP s’inscrit dans une logique d’opposition radicale. C’est un choix et tant pis pour la démocratie apaisée et civilisée dont beaucoup rêvent pour le Burkina.

Cette démocratie où la résolution des contradictions, les divergences d’opinions ne se règlent pas par des bagarres de rues où les protagonistes et adversaires s’étripent dans la violence. Pourtant, tout se passe actuellement au Burkina comme si certains leaders de partis politiques notamment ceux du MPP préparaient les esprits à des affrontements inéluctables. Aucune des manifestations de ce nouveau parti ne se passe sans que des propos haineux assortis d’invectives colériques ne soient proférés contre les tenants du pouvoir.

C’est comme si le MPP voulait justifier l’assertion qui dit que les haines les plus tenaces, naissent des vieux amours. En effet, le CDP est aujourd’hui voué aux pires gémonies par ceux qui hier ont contribué au plus haut sommet de ce parti à en faire ce qu’il est de nos jours. Ainsi va la politique avec ses retournements de veste au gré des ambitions démesurées de ses animateurs. Vous avez dit ambitions démesurées  ? D’aucun diront légitimes.

C’est là que l’on reparle d’alternance, de changement au plus haut sommet de l’Etat. Un enjeu des plus importants qui peut conduire à des dérapages si les ambitions de ceux qui se disent présidentiables débordent des usages démocratiques notamment le respect de la loi fondamentale.

Dans le cas du Burkina, la mise en œuvre intégrale de la Constitution avec la mise en place du sénat et l’organisation d’un référendum sur la modification de l’article 37 a pourri le débat politique. Il est devenu polémiste à outrance dans un capharnaüm d’agitation où les acteurs politiques ne s’écoutent plus. Ce sont-ils jamais écoutés  ? De son côté, chacun d’eux assène ses vérités et se dit prêt au sacrifice ultime pour les voir prises en compte.

Dans un tel contexte, c’est tout à l’honneur du parti majoritaire de croire encore aux vertus du dialogue au point d’organiser les journées parlementaires de ses députés sur le sujet. Mais le CDP et ses députés ne prêchent-ils pas dans le désert car pour dialoguer, il faut une disposition d’esprit à faire des concessions de la part de tous les acteurs.

La seule bonne volonté du parti au pouvoir ne suffit pas. Or, tout dans le discours et l’attitude des partis d’opposition donnent à penser qu’ils ne sont pas prêts à des concessions sur les questions qui divisent actuellement les Burkinabè.

Convaincus qu’ils sont, d’avoir acculé le pouvoir dos au mur, certains disent en privé qu’il faut lui donner l’estocade même si le pays va être poussé dans une crise plus aiguë.

C’est dans ce contexte qu’il faut placer les propos faussement courageux mais hautement irresponsables du président du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, qui lors du dernier meeting de son parti à Bobo a déclaré à propos des réformes politiques et institutionnelles que «  si le CDP pense pouvoir passer en force, nous allons lui montrer qu’il n’a pas le monopole de la force  ».

En clair, le MPP se dit prêt à l’usage de la force pour faire triompher ses points de vue qui sont contre la mise en place du Sénat et l’organisation d’un référendum sur la modification ou non de l’article 37 de la Constitution.

Le passage en force dont il est question, on ne le voit nulle part du côté du CDP qui ne demande que la mise en œuvre de la constitution. Par contre, on voit tous les jours l’opposition dans des attitudes de va-t- en guerre qui vitupère et menace avec des propos incendiaires pour imposer ses opinions qui ne sont pas toujours conformes à la constitution.

On en vient à poser cette question  : entre le pouvoir qui parle de dialogue, de consensus et à défaut, d’un référendum pour trancher la principale question querellée, et l’opposition qui use de la rue et de la menace du chaos pour imposer ses points de vue, qui veut passer en force  ?

Mais peut-être bien que les dirigeants du MPP hurlent aujourd’hui avec les loups d’abord pour se dédouaner de leur responsabilité d’anciens « collabos » et mieux entrer dans le diapason de « l’opposition caillou ».

L’un dans l’autre, Roch Marc Christian Kaboré veut se construire l’étoffe d’un pur et dur contre le régime qu’il a servi pendant si longtemps non sans s’être constitué un trésor de guerre qui lui sert aujourd’hui dans son combat oppositionnel.

Mais à l’écouter, s’il est vrai que personne n’a le monopole de la violence, il est encore plus vrai que le MPP serait prétentieux de penser que le rapport de force dans d’éventuelles violences au Burkina est ou sera en sa faveur.

De toute façon, dans une République, il ne faut pas promettre d’opposer la violence à la violence mais au contraire, cultiver un comportement de paix partagée dans une démocratie apaisée et mâture. Ainsi va l’Etat de droit moderne à l’opposé de la logique de la loi du talion  :œil pour œil dent pour dent, violence pour violence  !

Djibril TOURE

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