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Le Quotidien N° 1006 du 6/3/2014

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Accès des femmes aux financements / un devoir régalien de l’Etat
Publié le vendredi 7 mars 2014   |  Le Quotidien




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De Manga en 2013 à Banfora en 2014, il y a une continuité dans le thème de la Journée internationale de la femme. Ainsi, après « Entreprenariat féminin et autonomisation économique des femmes», la réflexion s’est approfondie cette année avec le thème « Entreprenariat féminin : problématique de financement des activités économiques des femmes au Burkina Faso». Il faut donc saluer la logique qui sous-tend l’évocation des deux thèmes. Mais cela montre aussi que le gouvernement a décidé de mettre l’accent sur la question de la prospérité économique de la femme. Mais une chose est d’afficher des intentions et une autre est d’agir concrètement. Par ailleurs, faut-il deux Journées de la femme pour évoquer des questions connues de tous? Qui ignore que les femmes sont les laissées-pour-compte du système financier au Burkina ? En dehors de celles ayant un emploi rémunéré, la plupart des femmes doivent se battre comme elles peuvent pour subvenir à leurs besoins.

Du reste, pendant que la grand-messe du 8-Mars se déroule à Banfora et qu’on parle en leur nom, des milliers, voire des millions, de femmes triment pour avoir de quoi nourrir leurs enfants. Car il y a un phénomène nouveau que l’on observe au Burkina : beaucoup de ménages sont de fait dirigés par des femmes par le fait que ce sont elles qui nourrissent la famille. Le chef de famille officiel, c’est-à-dire l’homme, frappé par le chômage, est obligé de confier certaines de ses prérogatives à la femme. Dans de nombreuses localités, il n’est pas rare de voir les femmes assurer le nansongo, l’homme se contentant de fournir le mil, le riz ou le maïs. Il faut que ces femmes travaillent ou fassent du petit commerce, aient un revenu pour pouvoir assurer cette charge. L’idée reçue selon laquelle c’est l’homme qui subvient aux besoins du foyer est en train d’être battue en brèche, si elle ne l’est depuis longtemps dans bien des régions.

La responsabilité des femmes est de ce fait devenue prégnante dans la gestion des ménages. Cela est connu. Pourquoi alors ces entraves à leur accès aux crédits continuent-elles? Les femmes étant réputées pour leur solvabilité, il est aberrant qu’elles soient à la périphérie du crédit. Il faudra sans doute s’attaquer à la principale barrière qui est la garantie. Une conditionnalité que nombre de femmes ne peuvent remplir, à commencer par exemple par celle du permis urbain d’habiter. Beaucoup d’institutions financières accordent en effet des crédits sans apport financier sur la base de ce document. Mais combien sont-elles les femmes, surtout celles des zones rurales, à disposer de ce fameux PUH ? Cette pièce est pour le moment la propriété exclusive de l’homme, le chef de famille, et la femme n’y a aucun droit. C’est pourquoi il est temps de sortir des formules classiques d’octroi de prêts, pour réinventer de nouvelles dispositions adaptées aux conditions de la majorité des femmes burkinabè. Et cette révolution du crédit ne peut se faire que sous l’impulsion du gouvernement, à travers ses structures de micro-finances.
Le privé ne fait pas du mécénat. Il n’y a donc pas grand-chose à attendre de ce côté, même s’il ne faut pas nier son apport au processus d’autonomisation économique de bien des femmes. En effet, en dépit de ses limites, le système financier privé a été précurseur dans l’aide aux femmes. Ainsi, l’action des Caisses populaires, dont le réseau est sans doute le plus étendu, est indéniable en matière d’appui aux femmes. Il faut, pour cette œuvre pionnière, leur rendre hommage. Mais ces structures privées ont des contraintes de gestion qui ne leur permettent pas d’octroyer des prêts sans un minimum de garantie. Seul l’Etat peut contourner cet obstacle majeur à l’accès des femmes aux financements .

La Rédaction



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