Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 1004 du 4/3/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Editorial

Négociations gouvernement-syndicats : le bout du tunnel est encore loin
Publié le mardi 4 mars 2014   |  Le Quotidien




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Après de longs mois de négociations, gouvernement et syndicats peuvent enfin souffler. Sur 11 points en discussion dans la relecture de la grille indemnitaire, 6 ont fait l’objet d’un accord entre les deux parties. La poire a donc été coupée en deux, de sorte que chaque partie s’en tire de cette rude bataille avec le sentiment de n’avoir pas perdu. Mais les travailleurs eux ont-ils gagné ? Si l’on en croit les syndicats, oui. Ils préfèrent la culotte d’aujourd’hui au pantalon de demain, en se contentant de ce que le gouvernement a bien voulu lâcher. Il faudra peut-être attendre de voir les retombées des négociations sur les fiches de paie et la réaction des travailleurs pour se faire une idée précise de cet accord partiel sur la grille indemnitaire.
Dans tous les cas, rien n’est encore réglé. D’autres confrontations entre le gouvernement et les syndicats sont à venir. Outre cette grille indemnitaire dont la relecture est loin d’être terminée, il y a le gros dossier de la grille salariale. Il n’a même pas encore été effleuré, tout comme de nombreux autres points inscrits dans la plateforme revendicative des syndicats. Beaucoup de travailleurs s’étonnent en effet de voir leurs organisations professionnelles s’échiner à vouloir arracher des acquis sur le plan des indemnités, en laissant de côté le plat de résistance qu’est le salaire. Ils ont sans doute raison parce que leurs retraites en dépendent. Mais on a constaté de tout temps que les négociations n’ont jamais permis d’obtenir des augmentations conséquentes sur les salaires. La vieille revendication de 30% de « relèvement des salaires et pensions des agents des secteurs public, parapublic et privé sans distinction, au taux de 30% pour compter de janvier 2009 », dort toujours dans le non moins vieux cahier de doléances. Pendant de nombreuses années, cette revendication a été brandie par les organisations de travailleurs, en vain. Il leur a toujours été opposé le manque de moyens et la fragilité des équilibres macroéconomiques.
Voilà pourquoi les syndicats, face à l’échec de cette revendication, ont changé de stratégie en se rabattant sur les indemnités pour lesquelles ils fondaient plus d’espoir. Ils n’ont pas eu tort, au vu des résultats, même insuffisants, récemment obtenus. Et c’est tant mieux si la nouvelle grille indemnitaire permettra d’aplanir les injustices criardes au niveau de la Fonction publique.  Bien sûr, il reste la question des fonds communs distribués aux agents du ministère de l’Economie et des Finances. Tôt ou tard, la grogne des autres agents, véritables laissés- pour- compte de cette manne, portera certainement sur cette discrimination. On a vu par exemple qu’au Gabon, le président Ali Bongo Ondimba, a carrément suspendu ces fonds communs dans son pays, en vue de prendre des mesures plus équitables pour tous. Le grand désordre actuel que vit la Fonction publique, avec des revendications à tous les étages, ne se dissipera qu’avec la fin des disparités énormes dans les traitements indemnitaires.
On peut donc avancer, sans risque de se tromper, que le calme au sein de la Fonction publique burkinabè reste précaire. D’autres crises corporatistes ne sont pas à écarter. De plus en plus, c’est d’ailleurs la base qui ouvre les hostilités, obligeant les syndicats à la suivre. S’ils ne veulent pas donc être désavoués, les syndicats ont intérêt à être au diapason du mouvement en cours au sein des travailleurs. Cette pression sur les syndicats ne peut que les amener à durcir aussi le ton avec le gouvernement. Bref, rien n’est gagné dans le dialogue social tant prôné par tous .

La Rédaction

 Commentaires