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L`Observateur Paalga N° 8569 du 28/2/2014

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Editorial

MPP : de Dioulasso-bâ à Kosyam, la route sera longue
Publié le lundi 3 mars 2014   |  L`Observateur Paalga


Politique
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Politique : premier face-à-face du MPP avec la presse
Mardi 28 janvier 2014. Ouagadougou. Les premiers responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont animé une conférence de presse pour présenter leur parti et se prononcer sur la situation socio-politique nationale


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Il s’agit là de la première grande sortie du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti dont les figures de proue sont Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré et qui a été porté sur les fonts baptismaux le 25 janvier dernier à la maison du Peuple de Ouagadougou. Et c’est Bobo-Dioulasso qui a été choisie pour le premier meeting. Mais pourquoi la capitale de la région des Hauts-Bassins? La principale raison, ont expliqué les organisateurs, est que c’est en ces lieux que Blaise Compaoré avait tenu son premier meeting de campagne en …1991. Alors, à les écouter, c’est un endroit lourd de symbolisme.

C’est donc, semble-t-il, de là que la marche vers l’alternance va commencer. Une autre raison du choix de cette capitale de l’Ouest, et c’est nous qui l’avançons, pourrait être le fait que, jusque-là, le MPP n'a pas fait de véritable grosse prise dans le marigot politique du Houët. Pour cela, son déplacement à Sya s'apparente à une opération de marketing, voire une main tendue, vers les indécis et, pourquoi pas, une "descente musclée pour harponner de gros requins dans une localité jusque-là moins affectée par l'hémorragie qui a touché le parti au pouvoir. Comme quoi, l’Ouest a toujours été réputé et est resté terre à conquérir et Bobo-Dioulasso suscite bien des convoitises. Toute personne qui a de hautes ambitions a donc intérêt à y appliquer sa force de vente.

Si l’on s’en tient à l’immense foule présente à ce meeting, on peut conclure que pour un coup d'essai, l'excursion à Bobo fut un coup de maître, à l’image d’ailleurs de l’Assemblée générale constitutive du parti, le 25 janvier à Ouagadougou. Et les orateurs du jour semblaient gonflés à bloc. Le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré, pourtant réputé pour la mesure dans les propos, a sorti l'arme de dissuasion. "Aux adversaires" qui veulent passer par "la force pour modifier la Constitution" il a déclaré qu'"ils n'ont pas le monopole de la force". Pour Salif Diallo, ancien homme-lige de Blaise Compaoré, aucun sacrifice ne sera de trop pour défendre le verrou constitutionnel. Aucun : «Même si l’on doit passer sur nos corps, nous allons empêcher la modification de l’article 37 … La seule transition apaisée qu’il peut y avoir, c’est le respect de la Constitution, après 2015, il n'y aura pas de transition, mais le changement au Burkina Faso ».

De l’ambiance, il y en avait donc. Mais le symbolisme de l’endroit et les discours martiaux sont loin d’être suffisants. Le meeting de Bobo est surtout le début d’une longue marche qui s’étendra de Dioulasso-bâ, le vieux quartier mythique de la ville, à Kosyam, le palais présidentiel. Avec de grands obstacles au rendez-vous, à l’image de la route Bobo-Ouaga, surtout la bretelle Boromo-Sakoinsé. Au départ, tout est beau, mais au fur et à mesure que l’on s’approche de la cible, les épreuves s’accumulent.

Dieu seul sait ce que les missionnaires de la cité de Djimbi Ouattara vont endurer, eux qui devront également accepter de subir ce qu’ils ont fait vivre à d’autres quand ils étaient aux affaires. Ce n’est pas seulement la loi du Karma qui le dit, mais celle de la nature. Et si le peuple burkinabè est prêt à les absoudre, malgré les avanies passées, c’est tant mieux pour eux. Ils savent plus que quiconque qu’aucun cadeau ne leur sera fait, d’autant qu’aux yeux du camp d’en face, l’opposant Zéphirin Diabré qui, certes, peut bien donner des insomnies, est devenu presque un enfant de chœur pour le CDP, comparativement aux trois mousquetaires du MPP qui ont eu l’outrecuidance de claquer la porte du parti présidentiel pour mieux en devenir les maîtres.


Issa K. Barry

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