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Le Quotidien N° 1000 du 27/2/2014

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550 chefs coutumiers au président du Faso: « Nous vous rassurons de notre ferme soutien et de notre disponibilité »
Publié le vendredi 28 fevrier 2014   |  Le Quotidien


Assemblée
© aOuaga.com par A Ouedraogo
Assemblée générale des commerçants du grand marché en présence des chefs coutumiers
Vendredi 28 septembre 2012. Ouagadougou


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Hier, 27 février 2014, ils étaient 550 têtes couronnées chez le Baloum Naaba, numéro 2 du royaume moaga après le Mogho Naaba. Objectif, rencontrer la direction politique nationale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) pour échanger sur la situation nationale marquée par une crise socio-politique et des démissions tous azimuts au sein dudit parti. Au cours de celle-ci, les chefs coutumiers, à travers leur représentant, le Balkuy Naaba, ont témoigné au président du Faso « leur ferme soutien et leur disponibilité dans toutes les initiatives et actions en faveur du mieux-être de toutes les composantes du peuple burkinabè ».
Le palais du Baloum Naaba, ministre du Mogho Naaba, a été pris d’assaut par une forte mobilisation des chefs coutumiers du royaume moaga.  Et pour cause ! En tout cas, ce n’était pas pour un rituel. Car, dès notre entrée dans l’enceinte du palais, une musique moderne, contrastant avec le milieu, nous accueille. C’est tout donc, sauf une cérémonie traditionnelle, qui a mobilisé les bonnets rouges ce jeudi, veille du faux départ du Mogho Naaba. Eh bien, il s’agit d’une rencontre entre les chefs coutumiers et la direction politique du Congrès pour la démocratie et le progrès secoué par une grave crise à l’interne, du fait notamment des démissions de ceux qu’on a appelé « des ouvriers de la première œuvre ». Non moins significatifs, ceux qui sont venus à la rencontre des dépositaires de la tradition sont également une bonne brochette. Ainsi, dans la délégation conduite par le secrétaire exécutif national du CDP, Assimi Kouanda, on note, entre autres, François Compaoré, Arthur Kafando, Alain Bedouma Yoda, Pascaline Tamini, Léonce Koné, Jean Leonard Compaoré, Fatou Diendéré, Jocelyne Vokouma. De l’autre côté, des noms et non des moindres circulent pour écouter la délégation du CDP. Il s’agit naturellement d’abord du Baloum Naaba, du Ouidi Naaba, du Kamsoghin Naaba, du Goungha Naaba, qui ont accompagné les centaines de chefs coutumiers.

« Je suis chez le Baloum Naaba », Assimi Kouanda

Inutile de demander si le Larlé Naaba y était ou pas. Seule son ombre a plané sur les journalistes qui ne tarissaient pas de questionnement. Interrogé si cette rencontre est une réplique aux chefs réunis autour du Larlé Naaba, démissionnaire du CDP, le chef de la délégation répond : « Je suis chez le Baloum Naaba », histoire de dire qu’il n’est pas chez le Larlé Naaba. Comprendra qui veut alors ! Pour autant, la cérémonie était celle des grandes rencontres. Et aux visiteurs de décliner l’objet de leur visite. Alors, Assimi Kouanda, en bon historien, rappelle d’abord le rôle de la chefferie coutumière dans l’architecture sociale du pays. « Au Burkina, les chefs coutumiers sont les garants de notre patrimoine culturelle », dit-il tout en félicitant ceux-ci pour la sagesse avec laquelle ils assurent leur rôle.

Assimi Kouanda expliquant les démissions aux chefs coutumiers : « Ce sont des démissions fondées sur des allégations et alibis tirés par les cheveux »

Pour le patron du CDP, les chefs coutumiers ont toujours joué un rôle dans le renforcement de la cohésion sociale. Une belle transition pour aborder la situation nationale. Laquelle situation nationale, à l’en croire, est alimentée par des départs au CDP. Expliquant ces démissions, le secrétaire exécutif du parti confie : « Le 3 janvier 2014, ils (NDLR : les démissionnaires) ont échangé avec le président du Faso. Après avoir annoncé leur soutien au président du Faso, ces derniers ont signifié le lendemain (4 janvier) leurs démissions du CDP, le parti du chef de l’Etat ». Des démissions, analyse-t-il, « fondées sur des allégations et alibis tirés par les cheveux pour rejoindre l’opposition ». Toute chose, selon lui, qui laisse plus d’un perplexe et donne à réfléchir sur leurs motivations réelles. Qu’à cela ne tienne, martèle l’islamologue, « le CDP reste disponible dans la recherche de solutions ». « Notre conviction reste établie sur la nécessité de promouvoir les valeurs », foi d’un fervent croyant pour qui, « les chefs coutumiers ont toujours agi selon la parole donnée ».

Les chefs coutumiers au CDP : «  Nous avons été sensibles à votre message » 

« Nous avons été très sensibles aux messages que vous avez porté à notre égard », a d’abord répondu aux visiteurs le Balkuy Naaba, prononçant le discours au nom des chefs coutumiers. Pour lui, « sous l’impulsion du président Blaise Compaoré, le pays a toujours été qualifié de pays de paix et de stabilité sociale, lui conférant ainsi une place de renommée dans la sous-région et dans le monde ». « Les efforts de développement social, économique et politique ont été largement reconnus en dépit de la modicité de nos ressources naturelles », a reconnu le Balkuy Naaba pour qui, « les acquis sociaux, économiques et politiques conquis sur plusieurs années de dure labeur ont été possibles grâce à la paix et à la stabilité sociale, gage de tout processus de développement ». Et ce, dit-il, « grâce à la hauteur de vue du président du Faso qui a toujours impliqué et consulté les chefs coutumiers sur tous les sujets touchant à la vie de la nation. Les chefs coutumiers sont parties prenantes du processus de consolidation de la paix sociale ». D’où, l’occasion pour eux « d’exprimer leur profonde gratitude au chef de l’Etat pour sa bienveillante sympathie, sa patience et son sens élevé d’écoute qui ont toujours été des vecteurs de consolidation de la paix, de la démocratie, fondements essentiels pour l’émergence d’une société burkinabè de prospérité, de stabilité et de bien-être partagé ».

Les chefs coutumiers appellent les protagonistes au dialogue

Donnant ainsi des solutions pour une sortie de crise, les dépositaires de la tradition clament : « Nous appelons l’ensemble des protagonistes à la concertation et au dialogue, à la sagesse afin de ne pas mettre en péril les acquis engrangés depuis des années avec les efforts de tous les fils et filles de ce pays.   L’intérêt supérieur de la nation doit être le seul guide des actions de tous les protagonistes». Fort de cette analyse, le Balkuy Naaba affirme : « C’est l’occasion pour nous de rassurer, si besoin en était, le président du Faso de notre ferme soutien et de notre disponibilité dans toutes les initiatives et actions en faveur du mieux-être de toutes les composantes du peuple burkinabè.  Nous profitons de cette opportunité pour lui réitérer nos remerciements pour la place qu’il a accordée aux chefs coutumiers dans le dispositif institutionnel de notre pays, depuis son accession au pouvoir ». « En tant que dépositaires de nos valeurs et coutumes ancestrales, nous savons faire la part des choses avec sagesse et tempérance. Face à cette crise socio-politique que connait notre pays, nous sommes solidaires de ceux qui se battent nuit et jour pour la paix, la stabilité et le développement socio-économique du pays », foi de Balkuy Naaba. Et pour montrer la disponibilité des bonnets rouges aux côtés du parti au pouvoir, le porte-parole des coutumiers indique qu’il était prévu 500 chefs, mais au finish, ils sont 550 à prendre part à cette rencontre .

Par Yaya Issouf MIDJA et Eliane TRAZONGODO (Stagiaire)

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