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Sidwaya N° 7611 du 26/2/2014

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Défenseur ou bourreau ? Nouvel article
Publié le mercredi 26 fevrier 2014   |  Sidwaya




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Exerçant généralement dans l’ombre, les avocats ont occupé les devants de la scène, la semaine dernière, du fait d’un remue-ménage interne. En effet, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mamadou Traoré, a fait une sortie médiatique, le mercredi 19 février 2014, pour expliquer les raisons de la radiation d’un des leurs et la suspension de deux autres. Cette décision, pour la moins inédite, a été prise, quelques jours auparavant, par le Conseil de discipline de l’Ordre du barreau burkinabè, à l’issue d’une réunion. Me Mamadou Kéita est celui qui a écopé de la sanction la plus lourde. Suspendu pour trois ans à cause d’une affaire de sous (plus de 3 millions F CFA) d’une victime, qu’il aurait « calés », cet homme de droit a finalement été radié de la profession par ses pairs. Au fait, il a été purement et simplement écarté par l’Ordre, pour avoir violé les articles 15 et 28 du règlement intérieur de la profession d’avocat, en intentant une procédure contre le bâtonnier. Ce, afin d’obtenir la suspension de la première décision le concernant, puisqu’il nie les faits, après un mea-culpa. Un volte-face inattendu selon le bâtonnier, pour qui les faits reprochés à Me Kéita sont « inacceptables ». Il a surtout regretté la rupture du contrat de confiance entre l’avocat et son client, le non-respect du principe de confraternité entre avocats et celui du pacte de confraternité en justice. Pour ce qui les concerne, les deux autres avocats, à savoir Kirsi Idrissa Traoré et Issa Hamidou Diallo, ont été suspendus pour « violation de la loi et du règlement intérieur des avocats ». Ils auraient péché en se portant conseil de Me Kéita contre le bâtonnier. Celui-ci, paraît-il, a même été traité de « délinquant » et de « mythomane », par les deux avocats suspendus. A considérer ces faits, le barreau les en veut de n’avoir pas fait preuve de « respect », de « probité », d’« honneur » et de « courtoisie », comme l’exige la profession. Au sujet de la radiation de Me Kéita, le bâtonnier, qui a déploré l’existence de « brebis galeuses » au sein de la corporation, a insisté que si c’était à refaire, il le fera. Il n’y a pas l’ombre d’un doute : ces propos montrent à quel point, Me Mamadou Traoré est décidé à nettoyer les écuries d’Augias. Avec ce « spectacle d’avocats », comme certains ont qualifié l’affaire, on est fondé à dire que les « hommes en robe noire » n’ont pas toujours été des saints. Et la promesse faite par le bâtonnier de communiquer sur d’autres dossiers, dans lesquels des clients se sont fait flouer par leurs avocats, va certainement être riche d’enseignements. Il y a bel et bien des « déconards » dans les rangs des avocats. Appelés à défendre des citoyens englués dans des problèmes, ces avocats sans scrupule les enfoncent davantage. Ils travaillent certes, à défendre leurs vis-à-vis, portant totalement sa cause, mais ils finissent par passer pour des prédateurs. Lorsqu’à l’issue de la procédure, ils obtiennent gain de cause pour leurs clients, les choses prennent une autre tournure. Ils font main basse sur les dommages et intérêts dévolus à leurs clients ! C’est l’histoire du défenseur qui devient le bourreau. Mais n’oublions pas que celui qui spolie la veuve et l’orphelin mérite châtiment, comme on le dit. Et il n’y a pas de compassion ou d’empathie, pour celui qui se glisse dans le rôle du diable. La société ne cautionne pas que l’on abuse d’une personne en état de faiblesse ! Ni moralement ni juridiquement ! Un avocat probe, et cela va de soi, doit savoir faire la part entre ses honoraires et le dû de son client. Il n’y a pas d’autre logique. Malheureusement, cela n’a pas toujours été le cas, à voir le déroulement des événements. Raison pour laquelle, il ne serait pas prétentieux d’inviter les avocats tentés par des actes condamnables à se ressaisir, car il y va de la noblesse de leur métier. Et là-dessus, l’action du bâtonnier Traoré, qui a commencé à secouer le cocotier, est à saluer à sa juste valeur, car gage de bonne gouvernance. La tâche ne sera certes, pas facile pour lui, mais l’image de la justice burkinabè, quelque peu écorchée, s’en trouvera améliorée.

Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr

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