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Le Quotidien N° 996 du 22/2/2014

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Révolution en Ukraine : les dictateurs africains sont avertis !
Publié le lundi 24 fevrier 2014   |  Le Quotidien




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Encore un dictateur renversé par le peuple ! Et pour une fois, la scène ne se déroule pas en Afrique, mais en plein cœur de l’Europe, en Ukraine.

Le monde entier a suivi en direct, sur les médias, les dernières heures du président de ce pays écartelé entre la Russie et l’Europe occidentale. En ramant à contre-courant de l’histoire et en s’opposant aux aspirations légitimes de son peuple d’adhérer l’Union européenne pour pouvoir bénéficier des retombées économiques et démocratiques d’une telle perspective, le président pro-russe est passé par la trappe. L’erreur fatale aura été de faire tirer à balles réelles sur des manifestants à mains nues. Cela ne pardonne pas. Ailleurs comme en Syrie ou en Egypte, les dictateurs peuvent s’adonner à la boucherie sans courir le risque d’en subir les conséquences. Pas en Ukraine, aux portes de l’UE. Ici, la Russie de Vladimir Poutine n’est d’aucun secours.

Les événements survenus en Ukraine devraient une fois de plus interpeller l’Afrique. Ils sont l’illustration parfaite que lorsque le peuple se met debout, prêt à tous les sacrifices, les dictatures tombent. Beaucoup de dirigeants africains n’écoutent que leur voix intérieure qui les incite à violer les lois et règlements de leurs pays, juste pour se maintenir au pouvoir. Ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. En somme, ils se trompent d’époque en croyant pouvoir faire à leur guise. Nous vivons une ère où les aspirations démocratiques des populations ne sont plus négociables. Avec l’avènement de la mondialisation, qui implique un accès plus grand aux médias, même les habitants des coins les plus reculés ont les yeux ouverts. On ne peut pas les rouler éternellement dans la farine.

Au Burkina, on a même assisté à une révolution des paysans producteurs de coton, qui a sérieusement ébranlé la filière et emporté le tout puissant directeur général de la SOFITEX. Et que dire des acteurs du secteur informel, dans les villes, qui ont résolument tourné le dos à l’aplaventrisme politique ? Dans un passé récent en effet, les commerçants et artisans de la capitale huaient les manifestants (fonctionnaires, élèves et étudiants) qui battaient le pavé pour réclamer pain, liberté et justice au Burkina. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux sont les plus engagés dans les marches et meetings de l’opposition. C’est dire que leur niveau de prise de conscience est désormais très élevé. Ils refusent donc d’être menés en bateau par des politiques qui les ont toujours utilisés comme du bétail électoral.

Chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite. Les Ukrainiens ont ainsi décidé de prendre leur destin en mains. Que les dirigeants ne se fassent pas d’illusions. Il en sera ainsi de plus en plus. La révolte des peuples, qu’elle soit révolution orange, printemps arabe ou autres, secouera les pays qui résistent à l’avènement de la démocratie.

Certains dirigeants tiendront le coup jusqu’à un moment donné, en opposant une farouche résistance aux aspirations démocratiques des citoyens. Mais ce sera peine perdue. Ils ne peuvent stopper indéfiniment le rouleau compresseur de la démocratie. Les pays africains qui ont eu la bonne idée de prendre les devants sont aujourd’hui occupés essentiellement par les questions de développement. Ils n’ont plus à s’entredéchirer sur le respect des règles républicaines et démocratiques, comme c’est le cas dans d’autres pays. On voit ainsi, en Afrique de l’Ouest, comment le Ghana a pu vaincre les démons de la division en réussissant à ancrer la culture d’élections transparentes et donc de l’alternance.

Il n’y a donc rien à perdre en ouvrant un pays à la démocratie, sauf des privilèges personnels, claniques et égoïstes. Bien des dirigeants africains disent vouloir servir leur peuple en s’accrochant au pouvoir. En réalité il n’en est rien. Ils se servent eux-mêmes. Car la même façon de se rendre utile à un pays, c’est de le doter d’institutions fortes, capables de résister aux épreuves du temps et de se passer des individus .


La Rédaction

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