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Non retrait des points aux élèves indisciplinés du secondaire : La mesure suspendue pour mûrir la réflexion
Publié le mardi 6 novembre 2012   |  Autre presse




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Rassurer les acteurs et partenaires de l’enseignement et l’opinion nationale sur le fait que la discipline fait partie des piliers de l’éducation scolaire et que la récente circulaire supprimant la retenue de points sur les notes des élèves ne vise aucunement à l’occulter. Mais, que face à la levée de boucliers suscitée par l’annonce de la circulaire, l’application de ladite circulaire est suspendue. C’est l’essentiel du point de presse animé ce vendredi ,2 novembre 2012 à 0uagadougou par des responsables de l’enseignement secondaire.

Il s’agit entre autres, de Martine Da, directrice général de l’enseignement secondaire ; Sam Bernard Kuilibila, directeur général des inspections et de la formation pédagogique ; Alimata Badini, nouvellement nommée coordonnatrice du conseil national pour la prévention de la violence à l’école ; de François Compaoré, directeur régional du Centre de l’enseignement secondaire.

A entendre les conférenciers, c’est parce que les gens n’ont pas bien compris la signification de la mesure qu’il y a eu ces protestations. D’où l’initiative de la présente rencontre avec les médias pour mieux expliquer. L’objectif de la suppression du retrait des points aux élèves, selon leurs explications, c’est d’éviter l’arbitraire, le subjectivisme. « Ce que nous voulons éviter, c’est qu’un enseignant par exemple dise à un élève, ‘’sors de la classe, tu as zéro point’’. Et si l’enseignant donne effectivement zéro point à cet élève, cette note ne reflète pas le niveau réel de l’élève. Pire, cela pourra le pénaliser dans son cursus ’’, précise Martine Da. Et d’ajouter : « Notre rôle, c’est d’éduquer et non de sévir ». Et François Compaoré de faire son témoignage, lui qui a vu, en 1996 quand ’il était encore censeur, un enseignant coller un zéro à une élève parce que celle-ci a laissé son foulard tomber en classe.

Pour lui, donner zéro à un élève n’est pas un acte d’évaluation de ses apprentissages. A l’écouter, il y a 3 ordres d’évaluations dans l’enseignement : l’évaluation des connaissances, l’évaluation des comportements ou de la conduite et l’évaluation des aptitudes physiques ou autres. « Et quand il y a confusion des évaluations, il y a risque de subjectivisme », fait-il remarquer. Pour sa part, Alimata Badini pense le retrait abusif des points aux élèves fait partie des violences faites aux élèves, qui le plus souvent sont victimes de leurs émotions d’adolescent. Mais, face au tollé provoqué par l’annonce dans la presse de l’application de la circulaire supprimant le retrait des points aux élèves, les conférenciers assurent que les notes sanctions vont continuer pendant encore un temps avant qu’on ne trouve une solution.

En tous les cas, insistent t-ils, le règlement au-delà du retrait des points, prévoit une panoplie de mesures pour gérer de façon graduelle les cas d’indiscipline dans les établissements. A ce propos, l’article 25 est très explicite.

« Les mauvais résultats sont sanctionnés par les mauvaises notes et la mauvaise tenue, l’inconduite, l’impolitesse, la paresse, l’utilisation du téléphone portable etc. sont sanctionnés par :

l’expulsion immédiate de la classe par le professeur responsable pour la durée du cours ;
un travail supplémentaire individuel ou en groupe ordonné par le professeur ;
l’exclusion temporaire de vingt quatre (24) à quarante huit (48) heures. Cette sanction est prononcé par le chef d’établissement et notifiée aux parents ;
l’exclusion temporaire de soixante-douze (72) heures prononcée par le chef d’établissement, sur proposition du conseil de discipline. Cette sanction est notifiée aux parents d’élève ;
l’avertissement infligé par le conseil de classe ou par le conseil de discipline. Cette sanction est inscrite sur le bulletin.
le refus d’inscription sur le tableau d’honneur ;
le blâme avec inscription au dossier, infligé par le conseil de discipline ou le blâme avec inscription pour indiscipline sur le bulletin ;
la confiscation du téléphone portable et assimilés jusqu’à la fin de l’année scolaire, sans préjudice de l’une des sanctions citées ci-dessus. En cas de faute grave ou de flagrant délit, le chef d’établissement saisit immédiatement le conseil de discipline qui statue sur :
l’exclusion temporaire de quatre (4) à quinze (15) jours au plus. Cette sanction est prononcée par le chef d’établissement ;
l’exclusion définitive de l’établissement prononcée par le directeur régional sur proposition du conseil de discipline. Si l’auteur est âgé d’au plus 16 ans, son inscription dans un autre établissement peut être facilitée par le directeur régional ;
l’interdiction d’inscription dans les établissements d’enseignement post-primaire, secondaire général, technique et professionnel publics du Burkina Faso. Cette sanction est prononcée par le ministre sur proposition du conseil de discipline.

Pour rappel, c’est le 30e CASEM du ministère tenu du 23 au 25 juillet 2012 qu’il a avait été préconisé la suppression de la retenue de deux (2) points par l’administration sur le total des notes du trimestre ou du semestre des élèves indisciplinés. Le CASEM a porté sur le thème de la problématique de l’évaluation au secondaire et au supérieur. Et c’est pour donner suite à cette recommandation que le ministère des Enseignements secondaire et supérieur a pris le 10 octobre 2012 une circulaire pour abroger donc le retrait des points aux élèves, ce qui a suscité de vives réactions de la part d’un certain nombre d’acteurs dont des enseignants qui y ont vu une façon de faire la part belle aux élèves.

Grégoire B. BAZIE

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