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Sidwaya N° 7606 du 19/2/2014

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Me Mamadou Traoré, bâtonnier de l’Ordre des avocats: «Il y a des brébis galeuses dans la profession»
Publié le jeudi 20 fevrier 2014   |  Sidwaya


Sanctions
© aOuaga.com par Séni Dabo
Sanctions d`avocats : le bâtonnier s`explique
Mercredi 19 février 2014. Ouagadougou. Le bâtonnier de l`Ordre des avocats, Me Mamadou Traoré, a animé une conférence de presse sur les sanctions de radiation et de suspension prises contre des avocats. Photo : Me Mamadou Traoré, bâtonnier de l`Ordre des avocats


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Le conseil de l’Ordre du barreau burkinabè a eu la main lourde sur trois avocats, en radiant un et suspendant deux de leur profession. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mamadou Traoré, a rencontré la presse, le 19 février 2014, à Ouagadougou, pour s’expliquer sur ces sanctions.


«Il y a des brebis galeuses» dans le barreau burkinabè. C’est le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mamadou Traoré, qui l’a dit, au cours d’une conférence de presse, le 19 février 2014, à Ouagadougou. Il s’est expliqué sur les mesures disciplinaires prises contre trois avocats par le Conseil de l’Ordre. En effet, depuis le 12 février 2014, Me Mamadou Keïta a été suspendu pour trois ans, puis radié de la profession. Les avocats Kirsi Idrissa Traoré et Issa Hamidou Diallo ont été, eux, suspendus pour une durée de 6 mois, avec en sus, une interdiction de faire partie du Conseil de l’Ordre, pendant une période de neuf mois. Le dimanche 16 février, le Tribunal de grande instance de Ouagadougou demande au Conseil de l’Ordre de suspendre la publication de leur décision. Or, selon le bâtonnier, Me Mamadou Traoré, la loi régissant leur profession indique que les décisions de conseil sont exécutoires. Me Mamadou Keïta a donc, été radié, précise-il, pour violation de l’article 28 régissant la profession d’avocat, en intentant une procédure contre le bâtonnier.

Les faits

Mais, le principal motif de sa radiation, c’est le bâtonnier qui le raconte. Mamadou Keïta, le désormais, radié, a été le conseil d’une société burkinabè contre une américaine. Son client a été condamné à payer 3 638 000 plus 400 000 F CFA comme frais d’avocat. Les avocats de la défense de l’Américaine qui a gagné le procès, exigent le paiement de leur dû. Me Keïta rentre en contact avec ses confrères de la défense pour leur dire d’abandonner les frais de procédure. Ceux-ci consultent leur cliente qui accepte. Me Mamadou Keïta disparaît dans la nature. Puis, réapparaît plus tard, et fait savoir qu’il a des difficultés et par conséquent, il a fait usage de l’argent reçu. Il promet toutefois, de le rembourser. Mais, les avocats de la défense, contre toute attente, se voient assigner un jour, devant le président de la cour de cassation par Me Keïta pour s’entendre dire que son client est dans l’incapacité financière de payer. Il demande alors, de surseoir à l’exécution de la décision de paiement. Les avocats de la défense saisissent les comptes du client de leur adversaire, qui ne comprend pas. Il fait savoir aux avocats de la défense qu’il a déjà payé 3 638 000 et 400 000 F CFA pour les frais d’avocat à leur profit. Les visiteurs tombent, à leur tour, des nues. Ils saisissent le président de la Cour de cassation qui condamne la société à 2 500 000 F CFA de plus. Me Keïta qui avait dit aux avocats de la défense qu’il a fait usage de l’argent nie les faits. Il précise qu’il n’a jamais rencontré ses confrères de la défense et ajoute qu’il ne leur a jamais dit que son client avait versé les montants dus. Pour le Conseil de l’Ordre, «c’est inacceptable», a martelé le bâtonnier Traoré. Ces faits sont, pour lui, graves à trois niveaux. Le contrat de confiance qui lie un avocat à son client est rompu. De plus, la règle de la profession d’avocat qui est fondée sur la confraternité a été foulée aux pieds. «Voir son confrère et lui dire que le client a payé un montant et le lendemain, dire qu’il n’a jamais dit cela, le pacte de confraternité est rompu». Selon lui, le pacte de confraternité à la justice est également parti en lambeaux. «Si le magistrat ne peut pas faire confiance aux paroles des avocats, on tombe dans les causeries de bar. Moi avec le Conseil de l’Ordre, nous n’avons pas envie de gérer un bar». C’est au regard de ces manquements qu’il a été radié. Et de dire : «Si c’était à refaire, je le ferai», avant d’ajouter : «Nous nous sommes assumés et nous continuerons infailliblement, à nous assumer».
Les deux autres avocats ont été suspendus pour violation de la loi et du règlement intérieur des avocats. Ils sont également, en porte-à-faux avec le respect, la probité, l’honneur et la courtoisie… selon Mamadou Traoré. En effet, ils ont été le conseil de Mamadou Keïta contre le bâtonnier, devant la justice. Il leur est également reproché des propos injurieux contre le bâtonnier et le Conseil de l’Ordre, mais ils ont été accusés de «vengeance personnelle» ou pour avoir traité le bâtonnier de «délinquant» ou de «mythomane».

- Kossaomanè Anselme
KAMBIRE

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