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L`Observateur Paalga N° 8562 du 19/2/2014

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Attaque résidence Hama + : Qui s’amuse ainsi avec le feu ?
Publié le mercredi 19 fevrier 2014   |  L`Observateur Paalga


Assemblée
© aOuaga.com par Serge T.
Assemblée nationale ivoirienne : séance solennelle d’ouverture de la première session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l’Assemblée nationale. Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013. Photo : S.E.M Hama Amadou, président de l’Assemblée nationale du Niger


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Depuis quelques mois, le mercure sociopolitique ne cesse de monter au Niger. A l'origine de cela, la formation d'un gouvernement dit de "large ouverture" prenant en compte différentes sensibilités du landerneau politique nigérien. Alors qu'on pensait que le gâteau présidentiel avait été bien partagé avec l'octroi de portefeuilles ministériels à des membres influents de l'opposition, le parti du président de l'Assemblée nationale, Hama Amadou, le MODEM-Lumana, membre de la coalition au pouvoir, a estimé que ses intérêts politiques n'avaient pas suffisamment été pris en compte dans la composition de l'Exécutif et demandé à ses ministres de s'en retirer, tout en se disant disposé aux négociations en vue d'aboutir à un consensus. Mais le fil du dialogue n'a pu être renoué entre les deux alliés. A couteaux tirés donc avec le chef de l'Etat, le titulaire du perchoir a finalement claqué la porte de la coalition.




On le sait, l'objectif affiché d'Hama Amadou, dit Hama+, c'est la magistrature suprême, dont il n'a pas encore fait le deuil. C’est en effet le seul titre qui manque à son prestigieux cursus honorum politique : deux fois Premier ministre (1995-1996 et 2000 à 2007), il a connu l’exil et la prison politiques en 2008 sous Mamadou Tandja. Et depuis 2011, Hama Amadou est à la tête du Parlement nigérien. A 63 ans, son seul objectif reste à l’évidence le palais présidentiel. Et à moins de trois ans de l'élection ad hoc, la rivalité politique entre le dauphin constitutionnel qu’il est et le président en exercice, Mahamadou Issoufou, a viré à un psychodrame ponctué de violences verbales par meetings interposés tant dans la capitale qu’à l'intérieur du pays ;

dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 février, la violence a même semblé avoir pris une autre tournure avec ces tirs d’armes à feu dont sa résidence a été la cible avec une précision qui en dit long sur les objectifs de son ou de ses auteur(s) :

à entendre en effet les pontes de son parti, les balles auraient non seulement atteint sa chambre à coucher, mais même raté de peu son lit. Qui peut être derrière cette affaire dont on ne sait pas encore s’il s’agit d’un vrai ou faux complot ? Difficile, diront certains analystes, d'y voir la main du pouvoir qui, a priori, n'a pas intérêt à ce que quelque chose arrive à ce grand opposant.

L’attaque est survenue au moment où le président de l'Assemblée nationale nigérienne se trouvait en visite en Iran, ce que des assaillants en voulant effectivement à sa vie ne pouvaient ignorer. S’est-il alors agi d’une simple opération d’intimidation commanditée par on ne sait qui ? Ce qui rend difficile la réponse à chacune de ces questions, c’est que Hama+ lui-même avait annoncé quelques jours plus tôt qu'un projet d'attentat visait sa personne. On ignore pour l’heure quelle est la réalité de cette accusation, ou s'il a joué simplement à se faire peur ou à camper de lui une image de victime pour les besoins de la cause.

Quoiqu’il en soit, ce nouvel épisode vient ajouter sa dose de surchauffe au climat politique, déjà suffisamment tendu. On espère que l’enquête ouverte par la police permettra de tirer cette affaire au clair. Quelles que soient les raisons et les motivations des uns et des autres, il faut éviter de jouer avec le feu. Au rythme où va la situation politique nigérienne, on peut arriver à un blocage des institutions pour amener la Grande Muette à intervenir dans le jeu politique, comme ce fut le cas en 1996 lorsque le même Hama, alors Premier ministre, est entré en confrontation avec le président Mahamane Ousmane, obligeant les Forces armées nigériennes, avec à leur tête le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, à mettre fin à la IIIe République.

Adama Ouédraogo

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