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Le Quotidien N° 993 du 19/2/2014

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Tournée du ministre délégué à l’alphabétisation dans les cascades: toucher du doigt les réalités de l’éducation non formelle
Publié le mercredi 19 fevrier 2014   |  Le Quotidien


Politique
© aOuaga.com par A.O
Politique : des partis de la majorité et de l`opposition créent un front républicain
Jeudi 23 janvier 2014. Ouagadougou. Une quarantaine de partis politiques de la majorité présidentielle et de l`opposition ont créé un front républicain qui a été présenté aux journalistes lors d`une conférence de presse. Photo : Amadou Diemdioda Dicko, président de la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B)


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Le ministre délégué à l’Alphabétisation, Amadou Diemdioda Dicko, a effectué une tournée dans la région des Cascades, les 15 et 16 février 2014. L’objectif de cette caravane était de faire l’état des lieux des centres d’alphabétisation et d’offrir une opportunité de concertation entre le ministre, les bénéficiaires, les acteurs, ainsi que les partenaires de l’éducation non formelle de la région, pour recueillir leurs préoccupations en vue de prendre des mesures correctives.

Rencontrer le personnel et les pensionnaires des Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) de la localité pour les encourager et recueillir leurs avis et suggestions, visiter des centres d’alphabétisation pour encourager les apprenants et les formateurs, visiter une unité de production mise en place par des femmes alphabétisées et encourager les promoteurs, s’entretenir avec les acteurs de l’alphabétisation autour de la problématique alphabétisation-production, tels ont été, entre autres, les motifs de la tournée du ministre dans cette partie du Burkina Faso.

Dans cette région, la délégation ministérielle a visité des CEBNF, des salles de classes, des ateliers de coupe-couture, de soudure, de mécanique à deux roues, de menuiserie bois, de plomberie à Douna, Damaguéné et Sindou, dans la Léraba, et à Bérégadougou, dans la Comoé. A chaque étape de la tournée, le ministre et sa suite se sont entretenus avec les formateurs, les apprenants et les acteurs, de façon générale, pour recueillir leurs préoccupations en vue d’y remédier. Les préoccupations soulevées à tous les niveaux sont à peu près identiques. Ce sont le manque de matériel d’apprentissage, la précarité des infrastructures et le manque d’engouement des apprenants. A la question du matériel, le ministre a rassuré les acteurs que le matériel serait disponible dans les jours à venir. Car, rassure-t-il, « il y a un budget alloué à cela ». « L’Etat seul de ne peut pas tout faire », a-t-il ajouté. Il a par conséquent invité les acteurs, les parents y compris, à y mettre du sien pour « booster l’alphabétisation dans la région ».

L’alphabétisation-production comme solution

Au regard de la précarité des moyens de l’Etat, le ministre a insisté à ce que l’on associe à l’alphabétisation la production, afin de résoudre certains problèmes qui ne nécessitent pas l’intervention du gouvernement. Pour ce faire, il a informé les acteurs quant à la volonté du gouvernement d’amener ces centres à prendre en charge leur fonctionnement par des activités génératrices de revenus. Et comme activités, l’élevage et l’agriculture seront associés à l’alphabétisation pour, d’une part, permettre aux centres de générer des ressources et, d’autres parts, pour fixer les apprenants dans leurs terroirs à la fin de leur formation. Il a, à cet effet, précisé que le ministère en charge des Ressources animales et halieutiques s’est engagé à mettre à la disposition de chaque CEBNF du Burkina un poulailler qui pourrait, selon lui, permettre aux centres de produire des œufs et de la volaille. A la longue, ce projet, selon le ministre, envisage mettre à la disposition de chaque apprenant un coq et une poule. Pour l’agriculture, il a demandé aux propriétaires terriens de mettre à la disposition des CEBNF des portions de terre qui puissent leur permettre de pratiquer cette activité.

L’association de ces filières à l’alphabétisation est, selon le ministre, un plus à la lutte pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, mais aussi contre la pauvreté. Pour ce qui concerne le problème d’infrastructures, le ministre a fait savoir aux collectivités territoriales que l’éducation fait partie intégrante des domaines qui leur sont transférés, par conséquent, il leur a demandé de s’impliquer activement en construisant des bâtiments, car, a-t-il précisé, « ce sont d’abord vos enfants qui y apprendront, avant d’être ceux de la Nation toute entière ». Il les a néanmoins rassurés que l’Etat sera là pour les accompagner « comme il l’a toujours fait ».

L’éducation comme facteur de l’intégration sous-régionale

Dans le cadre d’un projet dénommé « Karanta », six pays de la sous-région à savoir, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali, le Sénégal et la Guinée, ont, selon le ministre, décidé d’avoir des centres de formation collectifs. Les apprenants de ces pays pourront fréquenter les centres de leur choix dans les pays en question. Selon le ministre, ceci est une manière de permettre aux populations à la base de ces pays de se frotter, d’échanger, de résoudre leurs problèmes entre eux, sans faire recours aux politiques. « Nous voulons, par l’éducation, renforcer l’intégration entre ces pays », a précisé le ministre avant de faire savoir que « c’est le Burkina Faso qui assure la présidence dans ce cadre et nous envisageons une rencontre dans les jours à venir à Banfora qui regroupera tous les acteurs de l’éducation des pays concernés, pour échanger en vue de booster l’alphabétisation dans ces pays ». Pour Amadou Diemdioda Dicko, cette tournée se veut aussi une occasion pour informer les acteurs de la région pour qu’ils se tiennent prêts à accueillir la rencontre qui y aura lieu.

Lors des échanges, certaines personnes ont souhaité que les filières de formation tiennent compte des réalités de chaque région. Chose que le ministre a rejetée car, pour lui, « il faut offrir les mêmes chances aux apprenants du pays de se former dans les filières de leur choix». Aussi, la question de l’insertion socio-économique des apprenants à la fin de leur formation a suscité de nombreuses questions. A ce niveau, le ministre a demandé à ce que les parents participent à l’insertion des enfants à la sortie de leur formation. « L’Etat a la volonté, mais les moyens font défaut », a précisé le ministre avant d’inviter les apprenants à constituer des dossiers, à la fin de leur formation, qu’ils soumettront au ministère en charge de l’Emploi qui, selon lui, regorge de bon nombre de fonds pour accompagner ces genres d’initiatives. « Qu’ils montent les dossiers, nous allons voir dans quelles mesures le ministère en question pourra leur accorder une priorité », a soutenu le ministre.

Au regard du Programme national d’alphabétisation (PRONAA), qui tire vers sa fin (2011-2015), le ministre a exhorté les promoteurs à s’investir activement pour l’atteinte des résultats escomptés à savoir, 60% d’alphabétisés dont 60% de femmes. Rendez-vous a été pris pour 2015 pour l’évaluation dudit programme.

Par Mady BAZIE

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