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L`Observateur Paalga N° 8560 du 17/2/2014

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Affaire Michel Gbagbo : le gouvernement ivoirien souffle le chaud et le froid
Publié le lundi 17 fevrier 2014   |  L`Observateur Paalga


Michel
© Autre presse
Michel Gbagbo, Flis de l`ex president Laurent Gbagbo


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Où est donc passé Michel Gbagbo? C'est là une question que beaucoup se posent après "l'arrestation", vendredi 14 février, de ce fils de l'ex-président Laurent Gbagbo et de Jacqueline Chamois. En effet, alors qu'il devait se rendre en France pour répondre aujourd'hui " à une convocation de la juge d'instruction du Tribunal de grande instance de Paris" Sabine Kheris" dans le cadre d'une affaire l'opposant à Guillaume Soro", président de l'Assemblée nationale ivoirienne, il a été interpellé par la police à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny.

On se le rappelle, Michel Gbagbo, également de nationalité française, avait porté plainte en France contre Guillaume Soro et les "comzone" (ex- chefs rebelles) pour "traitements dégradants et inhumains", et avait déjà été empêché de prendre l'avion pour répondre à une convocation de la justice française; puis, vu que cette plainte de novembre 2011 n'a pas convaincu le procureur de la République d'engager des poursuites, le Franco-Ivoirien s'est ravisé , en portant plainte désormais pour "enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants" le 25 juin via son avocat contre Guillaume Soro et neuf anciens "comzone", mais cette fois-ci avec constitution de partie civile, ce qui, assure-t-on, oblige automatiquement non seulement à la saisine d'un juge d'instruction, sans passer par le parquet, mais surtout à l'ouverture d'une procédure pouvant aboutir à une mise en examen selon Me Habiba Touré, avocate du rejeton de l'autre. Tel est un des enjeux, et il est de taille, du voyage que devait faire le plaignant en France.

Un des hic de ce dossier est que , depuis son "arrestation", il y a un flou artistique sur son lieu de détention : ainsi, si le commissaire de l'aéroport ci-dessus mentionné a dit que Michel a été emmené à la Division de la Surveillance du Territoire (D.S.T.), son avocat, qui s'y est rendu, a déclaré n'avoir eu aucune nouvelle de son client; le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, lui, a affirmé qu'il était en détention provisoire, bien traité et en lieu sûr; quant au ministre de l'Intérieur, Ahmed Bakayoko, il a déclaré que l'interpellé serait présenté aujourd'hui au procureur de la République pour la suite à donner à cette affaire; enfin et comble de la confusion, le ministre de la Justice, Gnénéma Coulibaly, a prétendu que le fils de Gbagbo n'avait pas été arrêté, mais simplement empêché de quitter le territoire national.

C'est quand même étonnant qu'un citoyen en liberté provisoire, en l'occurrence Michel Gbagbo, qui en bénéficie depuis juin 2013 après son arrestation avec son père le 11 avril 2011 à Abidjan suite à quatre mois de crise et dix jours d'intenses combats post-électoraux, ait été empêché par les forces de l'ordre de sortir du pays sans que les autorités ne puissent, à moins qu'elles ne le veuillent pas, dire où il est! Plus grave encore, est que même son avocat, qui seul peut s'assurer du respect de ses droits, était sans nouvelle de lui trois jours après les faits. Que dire de sa famille alors?

Et si les irréductibles partisans de Laurent Gbagbo y voyaient un embrouillamini digne de la Stasi ou même de la Gestapo?

Si l'avocat et l'entourage du kidnappé s'inquiètent de son sort, il y a de quoi, surtout que, avant cet autre faux départ du vendredi, le disparu avait été l'objet de menaces et d'intimidations.

Est-ce que tout ça vise à empêcher Gbagbo fils de faire des révélations à la justice française qui pourraient compromettre Soro et accolytes?

Il est certes vrai que, plus tôt dans la journée, le Parquet général près la Cour d'assises d'Abidjan avait fait savoir qu'il n'autorisait pas Michel à quitter la Côte d'Ivoire, raison peut-être pour laquelle le commissaire qui l'a reçu à l'aéroport l'a déclaré, a raconté son avocat, Me Rodrique Dadjé, "frappé d'une interdiction de sortir du territoire"; seulement, à entendre l'homme à la robe noire : "Aucune ordonnance en ce sens n'a été prise par le juge d'instruction ou la chambre d'accusation, le Parquet ne peut le faire, Michel est libre de venir et de partir, il doit simplement indiquer quand il part. L'arrestation de Michel est un abus de droit, une violation flagrante de ses droits, qui ne repose sur aucun fondement juridique "; il y aurait donc vice de forme.

Sans entrer dans ce méli-mélo juridico-judiciaire, le moins qu'on puisse dire est que le gouvernement ivoirien souffle le chaud et le froid dans la gestion des dossiers des partisans de Gbagbo pendant en justice: avec son refus de livrer Simone à la CPI et son encouragement des exilés politiques à revenir au bercail, tout en accordant çà et là la liberté provisoire, il a concrétisé sa volonté d'apaisement du climat politique, voire de facilitation de la réconciliation nationale; malheureusement, cette rétention contestée de Michel on ne sait exactement où ni par qui entache tout ce travail un peu comme un cheveu dans la soupe. Et c'est pain bénit pour certains au FPI qui refusaient déjà et jusque-là la main tendue d'Ado; estimant son approche de la crise post-électorale ivoirienne partielle et partiale, son traitement des protagonistes de celle-ci inéquitable notamment par la pratique d'une justice des vainqueurs.

La Rédaction

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