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L`Observateur Paalga N° 8560 du 17/2/2014

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Centrafrique : Il faut arrêter Ngaissoma
Publié le lundi 17 fevrier 2014   |  L`Observateur Paalga




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«Le principal ennemi étant ciblé, osons espérer que les 5400 éléments de la force africaine de la MISCA et les 1600 de Sangaris (force française) sauront désormais vers où orienter leurs tirs. En attendant bien sûr l’arrivée dès mars des 500 soldats promis en renfort par l’Union européenne. Il est plus que temps d’anéantir cette capacité de nuisance des antibalaka, si nécessaire en utilisant la violence légale telle que codifiée par le droit international … ». Ainsi, tapions-nous du poing sur la table dans notre éditorial du mercredi 12 février 2014 intitulé «Ces milices chrétiennes qui n’ont pas peur de Dieu ».

Quelques jours après, notre appel semble avoir été entendu du côté de la Centrafrique avec ce ratissage, le 15 février dernier à Bangui, dans le quartier Boy Rabe plus précisément, au cours duquel une dizaine de membres de la milice majoritairement chrétienne antibalaka, accusée de crimes atroces contre la minorité musulmane. Durant l’opération, il a été saisi un armement comprenant des fusils d’assaut, des armes automatiques et artisanales, des grenades et diverses munitions.

La moisson paraît maigre au regard de la force de frappe de cette milice coupable de nombreuses exécutions et responsable de l’exode de beaucoup de musulmans vers les pays voisins. Mais elle est lourde de symbolisme et a le mérite d’avoir eu lieu. Et l’on espère que l’opération n’est que le début d’un large ratissage partout sur toute l’étendue du territoire, où les membres de cette organisation criminelle seraient tentés de se réfugier. Il faut mouiller donc le treillis, d’autant que, lors de cette opération dans le fief banguissois des antibalaka où les maisons ont été fouillées à la recherche d’armes et de personnalités de la milice, l’un des objectifs principaux qu’est l’arrestation de Patrice Edouard Ngaissona, qui se présente comme le coordonnateur politique des antibalaka, n’a pas été atteint, puisque le chef de la milice chrétienne est désormais dans la posture de Ben Laden jusqu’à son exécution, c’est-à-dire en fuite parce que wanted. Les ennemis à abattre, c’est en effet les cerveaux de cette équipée meurtrière, ne serait-ce que pour démoraliser le reste de la troupe. Si Ngaissoma a pris la poudre d’escampette, c’est qu’il doit se reprocher bien des choses ! Il faut donc l’arrêter à tout prix, son scalp valant son pesant de victoire.

Le moindre mal que l’on souhaite à cette milice, c’est de connaître le destin d’un M23 en RDC, organisation tout aussi criminelle qui a été décapitée en quelques jours. En attendant, côté Centrafrique, il est permis d’entrevoir l’avenir en rose, surtout avec les promesses fermes de renforts militaires faites par la France et l’Union européenne. L’espoir est donc permis, n’en déplaise aux chauvinistes de mauvais aloi qui aiment crier à l’ingérence étrangère lorsqu’une case africaine brûle, alors qu’ils sont loin d’avoir les moyens d’éteindre le feu, réduits à mettre en avant leur nombrilisme.

A titre d’illustration, c’est à contrecœur qu’un Idriss Déby a finalement accepté la présence des soldats onusiens dans ce pays qu’il considère comme son pré carré. S’il y a bien une opération qui tombe à pic, c’est celle qui vient d’avoir lieu samedi dernier dans la capitale centrafricaine. «C’est du bon boulot», comme dirait un chef de mission, et ce n’est pas pour déplaire à la Présidente intérimaire, Cathérine Samba Panza, qui, trois jours auparavant, avait menacé de faire la guerre totale aux ennemis de la Centrafrique, notamment aux milices.

Issa K. Barry

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