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Le Pays N° 5543 du 14/2/2014

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Répresailles contre les démissionnaires : le MPP ne doit pas pleurnicher
Publié le dimanche 16 fevrier 2014   |  Le Pays


Politique
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Politique : premier face-à-face du MPP avec la presse
Mardi 28 janvier 2014. Ouagadougou. Les premiers responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont animé une conférence de presse pour présenter leur parti et se prononcer sur la situation socio-politique nationale


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« Après les injures, les pressions et intimidations » ; ainsi, se fendait d’un communiqué, le secrétariat à l’information et à la communication du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), pour dénoncer les représailles et la chasse aux sorcières dont seraient victimes certains de ses membres, de la part du parti au pouvoir, qui chercherait à les punir pour leur « trahison » en adoptant la stratégie de l’assèchement financier à leur encontre.

Les bonzes du MPP sont bien placés pour savoir qu’il y avait des spécialistes en coups fourrés au sein du CDP pour casser de l’opposant

Mais à quoi s’attendaient-ils donc, ces messieurs du MPP ? En claquant bruyamment la porte du CDP qui, soit dit en passant, est toujours aux affaires, ils seraient bien naïfs de penser que ce parti leur déroulerait le tapis rouge dans un combat politique où ne pas porter de coups en dessous de la ceinture serait la règle d’or. Du reste, on ne peut pas dire qu’ils étaient étrangers à ces pratiques à l’encontre des opposants non dociles et des opérateurs économiques qui s’avisaient d’apporter à ces derniers leur soutien. Ce n’est pas par hasard, ni forcément par conviction ou de gaieté de cœur que la plupart des opérateurs économiques se bousculent au portillon du parti au pouvoir.
Ainsi donc, pour avoir été au cœur du système, les bonzes du MPP sont bien placés pour savoir qu’il y avait des spécialistes en coups fourrés au sein du CDP pour casser de l’opposant.
Aussi, l’on est quelque peu surpris qu’ils soient surpris du traitement qui leur est réservé par leurs camarades d’hier.
Tout au plus, leurs cris d’orfraie ne font-ils que confirmer, pour ceux qui en doutaient encore, que l’affairisme est consacré au sommet de l’Etat, avec une collusion totale entre le pouvoir et le monde des affaires, où l’on fait preuve de fermeté à l’égard de certains citoyens, et de traitements de faveur, sinon de laxisme, à l’égard d’autres.
Leur passage de statut de bourreau à celui de victime ressemble bien à la situation de l’arroseur arrosé. Et dans ce combat où ils font le dur apprentissage de la vie d’opposants, ils devront montrer plus de courage et de témérité pour gagner toute la confiance du peuple.
Franchement, le MPP devrait arrêter ces jérémiades qui le décrédibilisent d’une part, et, d’autre part, donnent du tonus à ses adversaires pour appuyer davantage là où ça fait le plus mal. Et c’est de bonne guerre.

« Même si Blaise Compaoré gagne piment sorcier, il va l’écraser et vous frotter les yeux avec »

En prenant leurs distances avec le CDP, ils devaient s’attendre à toutes sortes de supplices et d’humiliations de la part de leurs ex-camarades, y compris la prison. Car il n’y a pas de cadeau en politique où tous les moyens sont bons pour vous abattre quand vous devenez gênants ou indésirables.
Que le MPP s’assume donc comme le font les opposants de longue date avec lesquels ses membres ont désormais des destins interdépendants. Et s’ils s’avisaient, au sein de l’opposition, de se torpiller entre eux, ce serait du pain bénit pour Blaise Compaoré qui ne manquera pas l’occasion de les diviser davantage.
De toute façon, en allant, de façon fracassante, en guerre ouverte contre le CDP, ils savaient ce qui les attendait et ils ne doivent pas s’attendre à des amabilités de la part de ce parti. Plus que leurs camarades de l’opposition actuelle, ils sont engagés dans un combat où ils doivent réussir ou périr. Pourtant, ils ne sont qu’au début de leur pérégrination. Et en attendant l’alternance recherchée pour éventuellement rendre la monnaie à leur ancien parti, c’est bien Blaise Compaoré qui est aux commandes, pour encore environ deux ans au minimum. C’est dire que le temps peut paraître court et long en même temps. Car, si Blaise Compaoré réussit à passer en 2015 pour un nouveau quinquennat, il faudra qu’ils s’attendent à vendre leur dernière culotte s’il le faut, à s’exiler peut-être pour certains, ou à retourner leur veste pour d’autres, comme l’on a coutume de le voir sous nos cieux. Car c’est aussi cela, la politique au Burkina.
Alors messieurs du MPP, arrêtez de pleurnicher parce que cela n’attendrira pas vos contempteurs. Au contraire, comme dirait quelqu’un, même si Blaise Compaoré gagne piment sorcier, il va l’écraser et vous frotter les yeux avec : à la guerre comme à la guerre ! Enfilez donc bien votre manteau d’opposants, vivez la réalité des opposants burkinabè, et travaillez à faire aboutir vos ambitions et aspirations légitimes avec vos moyens, comme les autres le font avec aussi leurs moyens. Autrement dit, préparez-vous aussi à une longue traversée du désert.


Outélé KEITA

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