Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 987 du 12/2/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Editorial

Situation nationale : Abdou Diouf, Blaise Compaoré et l’élégance politique
Publié le mercredi 12 fevrier 2014   |  Le Quotidien


Blaise
© Autre presse par DR
Blaise COMPAORE en visite au siège de la Francophonie à Paris
Au second jour de son séjour parisien, le Président du Faso, Blaise COMPAORE a visité le siège de la Francophonie où, il s’est entretenu, avec le Secrétaire général de l’institution, le Président Abdou DIOUF


 Vos outils




Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie effectuera une visite le 2 mars prochain au Burkina. Pour une fois, croit savoir Jeune Afrique qui donne l’information, Abdou Diouf ne viendra pas parler des activités de l’OIF ou inviter son hôte à un prochain sommet. L’entrevue sera d’une toute autre nature et portera sur la situation politique au Burkina. Cette mission d’information est la première du genre d’une organisation internationale dans la crise que vit le Burkina. Elle est, à ce titre, louable. Car elle épouse l’esprit de l’organisation, qui est d’aider les pays membres en difficultés, notamment dans le cadre de conflits politiques. Si l’OIF a, en d’autres temps, été accusée d’être peu regardante sur les questions de droits de l’homme et de démocratie, avec Abdou Diouf, on a tout de même observé une certaine évolution. La philosophie de l’OIF n’est plus l’attentisme, mais aussi la pro-action, afin de prévenir des risques de dérapages. Et cela est à son honneur. Du reste, il semble, selon toujours JA, que le président Abdou Diouf proposera ses bons offices pour la résolution de la crise qui prévaut au Burkina. Le journal va même plus loin en évoquant la probabilité de proposer à Blaise Compaoré une porte de sortie, qui serait de prendre la tête de l’OIF. On n’en est pas encore là et il faut être prudent sur l’objet réel de cette prochaine visite.
Toutefois, des offres de ce type ont, par le passé, été faites à des chefs d’Etat africains en vue de permettre une transition politique apaisée. Quand Laurent Gabgbo avait perdu la présidentielle, une porte de sortie honorable lui avait été proposée, chose qu’il a refusée. La suite, on la connaît. Il fut délogé du palais présidentiel par la force. A l’instar de Gbagbo, il faut reconnaître que malheureusement, nombre de dirigeants préfèrent s’accrocher à leur fauteuil même illégalement. Le président burkinabè s’achemine lui aussi vers cette posture intransigeante, si l’on en croit la position défendue par ses thuriféraires. A travers son attitude, le président burkinabè laisse transparaître sa peur de l’après -pouvoir. En la matière, Abdou Diouf est très bien placé pour rassurer son jeune frère. Il est la preuve vivante qu’il y a une vie après le pouvoir. La mission de Diouf doit donc convaincre Blaise Compaoré de la nécessité de respecter la Constitution, surtout après 27 ans de règne. Face au refus d’une grande partie de la société politique et civile de voir le président Compaoré tripatouiller à nouveau la Constitution pour se maintenir, l’OIF et son président doivent pouvoir dire la vérité au dirigeant burkinabè.
La CEDEAO et l’UA s’étant illustrées par leur silence assourdissant, alors qu’elles devraient être les premières à se prononcer, la Francophonie peut avoir une bonne carte à jouer. Mais il lui faudra défendre non pas un individu, mais des principes démocratiques. Elle serait alors, aux yeux du monde, davantage perçue comme un instrument au service des peuples et non des dictateurs.
En Afrique, les médiations ont rarement réussi. Les conflits se sont le plus souvent, après d’interminables négociations, enlisés et il a fallu l’usage de la force pour les régler. Les cas de la Côte d’Ivoire et du Mali en sont l’illustration parfaite. Il faut espérer que le Burkina saura éviter cette malédiction. Mais encore faut-il qu’un souffle de sagesse habite les hommes politiques et principalement ceux aux affaires. En effet, c’est au président sortant de comprendre et d’accepter la digue dressée par la Constitution, en son article 3è, doit être enfin protégée. Il faut arrêter de la détruire et de la reconstruire au gré de ses intérêts égoïstes. Un peu partout sur le continent, le temps est au respect des règles de l’alternance. C’est dans l’air du temps, c’est la volonté des peuples. L’époque des grands timoniers et pères de la nation est désormais révolue. Les jeunes aspirent au changement qualitatif. Or, après plus d’un quart de siècle, Blaise Compaoré semble de moins en moins faire rêver cette jeunesse. Il est donc temps de savoir partir, surtout que la Constitution lui offre cette opportunité. Son avantage par rapport à Diouf, c’est qu’il ne quittera pas le pouvoir après une défaite électorale, mais en se soumettant à des dispositions de la Constitution. Y a-t-il meilleure élégance politique ? .

La Rédaction

 Commentaires