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Le Quotidien N° 986 du 11/2/2014

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Politique au Burkina : un coup de machette en appelle d’autres
Publié le mardi 11 fevrier 2014   |  Le Quotidien




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Le Burkina vit une période assez trouble politiquement. Les esprits sont surchauffés à l’approche de 2015. Les antagonismes sont exacerbés entre partisans et adversaires de la révision de l’article 37. Dans un climat aussi tendu, qui ne laisse aucune place au compromis, tout incident prend des proportions inattendues. Il en est ainsi de l’insécurité dont sont victimes ces derniers temps certains citoyens. Quand on ne leur vole pas certains objets, on s’en prend à eux physiquement. S’il s’agit de personnes portant une casquette particulière, on peut vite croire que ce sont des actes ciblés. Un journaliste très critique, un opposant teigneux ou un acteur de la société civile indépendant, qui subit des vols ou des agressions, cela parait immédiatement suspect. Les agressions récurrentes pour des raisons inconnues méritent de ce fait une attention particulière. Car si la victime est un homme politique, comme on l’a vu récemment avec le secrétaire général du FFS (Front des forces sociales), Edouard Zabré, le lien peut être fait, à tort ou à raison, avec ses activités politiques. Déjà, les responsables du FFS n’excluent pas la thèse de l’agression politique. D’où la nécessité de clarifier l’affaire. Cela peut être un règlement de compte politique ou crapuleux. En tout cas aucune, hypothèse n’est à exclure en l’absence d’une enquête. Dans ce climat de suspicion généralisée, il est de bon ton que les services compétents fassent tout pour arrêter les auteurs de ces agressions. La lumière doit jaillir à tout prix et vite. Et des sanctions sévères prises, surtout si les attaques ont un mobile politique.
Cela aura le mérite de décourager tous les apprentis sorciers qui, par leurs manœuvres, risquent de faire basculer le pays dans un cycle de violences. On sait qu’en Afrique, les pays en proie à des crises politiques connaissent des violences de tous ordres. Parce que le régime en place refuse de partir, il déploie tous les moyens pour faire taire ses adversaires. Cela s’est vu au Togo, mais aussi en Côte d’Ivoire et dans bien d’autres pays. Cela n’arrive pas qu’aux autres, a-t-on coutume de dire. Les crises terribles que ces pays ont connues ont commencé par une première agression. Puis d’autres ont suivi, de plus en graves, entrainant le pays dans un engrenage. Même le Burkina a connu des périodes où le tissu social a été mis à rude épreuve par des tensions politiques. N’oublions pas 1998 avec les évènements liés à l’assassinat de Norbert Zongo et 2011 avec les émeutes et les mutineries. A nouveau, le pays est sur une pente dangereuse du fait de la boulimie du pouvoir de certains. Au regard donc des risques potentiels d’explosion de violence au Burkina, aucun incident comme celui de l’agression du SG du FFS, ne devrait être banalisé. Il faut prendre l’affaire au sérieux. La transition apaisée dont tout le monde parle commence en effet dès maintenant. Le succès de cette étape majeure, mais très délicate, vers un approfondissement de notre démocratie (à travers la fin d’un mandat non renouvelable et l’élection d’un nouveau président) dépend des actes que les uns et les autres poseront dès maintenant. Les contradictions qui se font jour doivent se manifester uniquement sur le plan des arguments et des idées. Si les gourdins, les machettes, voire les armes à feu, s’invitent dans les joutes politiques, le processus va inévitablement déraper.
La lutte contre l’insécurité grandissante devrait donc prendre en compte la dimension politique. Car celle-là est bien plus dangereuse que la criminalité ordinaire. Les violences politiques sont génératrices de troubles qui peuvent mettre en péril l’équilibre d’une nation. On n’a pas besoin d’un dessin pour le démontrer avec tout ce qui se passe chaque jour sur le continent.
Notre devoir de journalistes est de tirer la sonnette d’alarme. C’est pourquoi les autorités compétentes doivent prendre les mesures idoines pour prévenir et, à défaut, sanctionner avec la dernière énergie les fauteurs de troubles et les apprentis sorciers .

La Rédaction

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