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Le Quotidien N° 982 du 6/2/2014

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Grève des syndicats : les fonctionnaires sont fâchés !
Publié le vendredi 7 fevrier 2014   |  Le Quotidien


Fonction
© aOuaga.com par A.O
Fonction publique : les agents en grève les 4 et 5 février
Mardi 21 janvier 2014. Ouagadougou. Les syndicats des agents de la Fonction publique ont animé une conférence de presse pour annoncer une grève de 48 heures les 4 et 5 février pour dénoncer la lenteur du gouvernement dans la relecture de la grille indemnitaire. Photo : Mamadou Barro, secrétaire général de la Fédération des syndicats des travailleurs de l`éducation et de la recherche (F/SYNTER)


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Les syndicats de la Fonction publique ont vu juste en allant en grève les 4 et 5 février. Dès le lendemain de leur mouvement, le gouvernement a décidé de les convier à la table des négociations.

Et pour une fois, comme s’en réjouit le porte-parole des syndicats, Mamadou Barro, ce sont des ministres qui seront dépêchés et non des secrétaires généraux et des conseillers techniques. La récente grève a donc eu un double effet : la reprise diligente des négociations et l’étoffement de la délégation gouvernementale. Le gouvernement n’a certes pas encore cédé aux revendications des syndicats, mais cette promptitude à reprendre les discussions, est déjà un semi-échec.

Car elle tend à créditer la thèse selon laquelle ce gouvernement n’entend raison que lorsqu’on l’accule. D’où l’usage parfois de moyens peu légaux par certains groupes sociaux pour se faire entendre. Pour réclamer le bitumage d’une voie, protester contre les accidents, demander un éclairage public, etc, les gens croient désormais, à tort ou à raison, que seules les méthodes radicales peuvent amener les autorités à réagir. Les syndicats ont aussi utilisé leur moyen de lutte extrême qu’est la grève, pour espérer obtenir gain de cause.

Le gouvernement aurait été bien inspiré de tout faire pour éviter cette grève. Car en deux jours, et contrairement à un certain passé où les grèves ne faisaient ni chaud ni froid au gouvernement, on a bel et bien senti une paralysie de bien des segments de la Fonction publique. Il est de notoriété publique que la faible capacité de mobilisation des syndicats avait été un handicap pour eux. Ils n’étaient pas pris au sérieux parce que ne pouvant pas faire trembler le gouvernement.

Or avec cette grève, même les cabinets des ministres ont été touchés. Cette embellie est à l’avantage des syndicats qui profitent de la paupérisation croissante des travailleurs, mais aussi peut-être du contexte politique. Si la question des conditions de travail et de vie des agents publics est connue de longue date, le débat autour du Sénat et de l’article 37 est, lui plus récent.

Et il ne fait aucun doute que les deux thématiques sont maintenant liées, ce qui a pour conséquence d’amplifier l’action des syndicats. Ces derniers, en l’occurrence la CGT/B, ne font plus mystère de leur opposition au Sénat et au déverrouillage de l’article 37. On peut donc en déduire que le regain de mobilisation actuel a un lien avec la conjoncture politique. C’est une raison de plus pour amener les autorités à prendre au sérieux les revendications des syndicats, la passerelle étant établie entre revendications corporatistes et politiques.

Déminer le champ syndical pourrait avoir un effet relativement apaisant sur le climat politique et vice-versa. Il est donc dans l’intérêt du gouvernement d’arrêter de jouer à cache-cache avec les syndicats, en se penchant avec plus de rigueur sur la revalorisation des salaires et indemnités des agents publics. Du reste, si les syndicats maintiennent autant la pression, c’est parce qu’ils ne sont plus convaincus par l’antienne fréquente selon laquelle l’Etat n’a pas les moyens. Ils sont conscients qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or, en revendiquant plus que de raison.

Ils le font parce qu’effectivement la vie chère a rogné sur le niveau de vies des travailleurs. Ils le font aussi parce que les dirigeants eux continuent de mener grand train de vie tout en demandant à la masse des travailleurs de serrer la ceinture. Malgré les professions de foi, les résolutions et tous les discours sur la bonne gouvernance, il est évident que le pillage des ressources publiques est toujours d’actualité.

Tous les rapports des organismes de contrôle et de veille (Cour des Comptes, Autorité supérieure de contrôle d’Etat, REN-LAC, etc.) sont unanimes sur cet état des choses. Voilà pourquoi les fonctionnaires sont fâchés, pour paraphraser Alpha Blondy. Ils refusent d’être les dindons de la farce. Le gouvernement a-t-il pris toute la mesure de leur colère à travers cette salve d’avertissement des 4 et 5 février derniers ? La tournure que prendront les négociations nous le dira .

La Rédaction

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