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Le Quotidien N° 979 du 3/2/2014

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Modification de l’article 37: La CGT/B dans la mêlée
Publié le lundi 3 fevrier 2014   |  Le Quotidien


Bassolma
© Sidwaya par DR
Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B)


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Jusqu’à présent, les syndicats s’étaient soigneusement tenus à l’écart du débat sur l’article 37. Le silence a été rompu le 31 janvier dernier par Bassolma Bazié, le secrétaire général de la plus grande centrale syndicale au Burkina, la CGT/B. « Le collectif syndical CGT-B n’est pas d’accord avec la mise en place d’une deuxième chambre appelée Sénat. Il refuse également, comme en 1990, le tripatouillage de la Constitution». Telle est la sentence de cette centrale syndicale dont la capacité de mobilisation est connue de tous. Mais le SG de la CGT/ B va encore plus loin. Il a lâché une autre phrase qui laisse peu de doute sur la réaction du syndicat en cas de tentative de passage en force par le truchement d’un référendum : « Nous n’allons pas aussi admettre que le gouvernement trouve des moyens pour faire un référendum dans le sens de plaire soit à un individu, soit à un groupe d’individus ». Non seulement la CGT/B est opposée par principe au tripatouillage de la Constitution, mais elle déploiera les moyens à sa disposition pour parvenir à faire respecter ce principe. Cette prise de position est incontestablement un nouveau coup dur pour les partisans de la révision constitutionnelle. Elle a pour conséquence de déséquilibrer davantage la balance en faveur des anti -révision. Certes, tous les syndicats n’ont pas encore adopté une position commune au sein de l’Unité d’action syndicale (UAS), mais en raison de son poids au sein du mouvement syndical, la CGT/B a une capacité d’entrainement de tous les syndicats. En tout état de cause, même seule, sa voix compte et il faudrait sans doute en tenir compte.
Sur les deux les sujets qui tiennent en haleine les Burkinabè, à savoir le Sénat et l’article 37, la CGT/B et l’opposition politique sont donc en phase. Mais pour le moment, chacun mène son combat de son côté. La jonction pour une lutte commune, cauchemar du pouvoir, ne s’est pas faite. Cela rappelle la crise consécutive à l’assassinat de Norbert Zongo. Syndicats, associations et partis politiques s’étaient réunis dans un Collectif pour exiger la vérité sur le crime et des réformes politiques. Mais le ménage a pris un coup sérieux et fatal quand vinrent les élections législatives. Les syndicats et certaines associations, avec à leur tête la CGT/B, avaient en son temps refusé de donner des consignes de vote à leurs militants en faveur des partis membres du Collectif. Cette fois-ci encore, il se pose l’éternel problème de la collaboration entre syndicats et partis. Beaucoup voient d’un mauvais œil toute forme d’alliance, étant donné les objectifs de chaque structure. Les syndicats, au contraire des partis, ne visent pas la conquête du pouvoir d’Etat. Mais cela exclut-il toute forme d’alliance pour des luttes circonstancielles ? En tout cas, sous d’autres cieux, même dans les démocraties avancées comme la France, il est arrivé que des syndicats soutiennent ouvertement un candidat à la présidentielle. On a vu que la plupart des syndicats ont roulé pour François Hollande. Cette intrusion des syndicats dans la politique est-elle une bonne ou une mauvaise chose ? C’est à chaque pays son expérience. On peut noter seulement que la neutralité en syndicalisme est relative, puisqu’on trouve des syndicats alignés idéologiquement sur des partis politiques. Du reste, dans le cas burkinabè, on ne sait plus ce qui est politique de ce qui ne l’est pas. Ainsi, la mise en place du Sénat et le référendum, deux actions éminemment politiques, ont des conséquences très sociales. En tout cas, les syndicats ont vite fait le lien en invoquant les coûts financiers de ces deux projets, alors que les travailleurs croupissent dans la misère. Dans l’effervescence générale actuelle, il sera de plus en plus difficile de séparer la chose politique de celle syndicale, tant elles s’imbriquent. L’essentiel pour les organisations syndicales, c’est de ne pas oublier leur rôle premier : défendre les intérêts des travailleurs .

La Rédaction

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